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Ils sont partis dans la nuit, peu après cinq heures, samedi. L’éclairage à l’avant et à l’arrière des vélos était obligatoire. Au départ de la station de ski des Saisies, les cinq cents coureurs du peloton se sont élancés dans la longue descente en direction de Megève, première difficulté d’une longue et riche journée de trois cent trente kilomètres pour près de huit mille mètres de dénivelé positif, autour du mythique Mont-Blanc et au travers de la France, la Suisse et l’Italie.

Mentalement, une telle course ne s’improvise pas. Physiquement non plus. Il faut dire que l’effort est immense. Le Tour du Mont-Blanc est l’une, si ce n’est la cyclo la plus difficile de la saison en Europe. La gestion de la course et l’alimentation est primordiale. Pour certains, près de vingt heures sur la selle seront nécessaires pour avaler les trois cent trente kilomètres et les huit cols au programme.

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Si les orages ont menacé tout au long de la journée, les aventuriers de l’extrême ont pu profiter de quelques éclaircies, toujours les bienvenues pour éviter de prendre froid. Et grâce aux nombreux ravitaillements mis en place tout au long du parcours, l’ensemble des coureurs a pu gérer de la meilleure des manières les changements de température.

Plongés dans l’inconnu au départ d’une longue descente dans la nuit, les coureurs ont assisté au lever du soleil aux abords de Chamonix, avant de s’attaquer à l’enchainement vertigineux au programme. Le peloton rapidement disloqué en petits groupes, les coureurs ont d’abord entamé le Col des Montets (1462 m), avant de franchir le col de la Forclaz (1530 m) et le Champex (1502 m), dernière difficulté avant l’immense et interminable Col du Grand Saint-Bernard (2469 m), traversant la Suisse pour emmener les coureurs en Italie, après une longue descente sur un revêtement de qualité, au travers les forêts suisses.

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En Italie, les paysages et les routes sont plus sauvages, plus minérales. Une succession de toboggan plus tard et voici les coureurs au pied du petit Saint-Bernard (2193 m), qui fera la liaison avec la France. Vent de face, les coureurs abordent la descente de la Rosière direction le Cormet de Roselend (1967 m). La fin est proche. Les jambes sont lourdes. Les premiers s’apprêtent à franchir la ligne. Derrière, certains sont encore loin. Avec déjà deux cents quatre-vingt kilomètres dans les pattes, les organismes souffrent. Mais le sublime lac artificiel de Roselend et son eau turquoise réchauffent les cœurs. Après une ultime descente, il reste quatorze kilomètres pour monter aux Saisies (1624 km).

A l’arrivée, les nombreux spectateurs venus assister à l’Ultra Tour du Beaufortain sont ébahis par l’effort produit par les cinq cents cyclistes, encouragés comme il se doit sur la ligne. Deux univers mais un effort extrême commun. Les coureurs échangent avec les spectateurs sur la ligne. Ces derniers n’en reviennent pas, n’arrivent pas à le croire. Il faut dire que l’effort est surhumain.

Prisé par les étrangers et notamment les Anglais, Espagnols, Danois et Belges, le Tour Mont-Blanc n’a encore laissé personne indifférent samedi. A l’arrivée, si le classement général n’existe pas sur cette cyclo, Nicolas Roux s’est montré le plus rapide en bouclant l’impossible avec un temps établit en 11h17. Record de l’épreuve battu. Fort.

R.B.