Deuxième étape sur la Haute Route, première cuvée, entre Megève et Les Arcs, 100 km dont 90 chronométrés, à l’ombre d’un Mont Blanc majestueux par un temps où l’ombre n’a pas sa place ou alors très furtivement. Quatre étoiles dans une échelle de difficulté limitée à cinq.

Si hier, c’était entrée et plat avec deux cols d’entrée, aujourd’hui, on ajoute le dessert, avec la première arrivée au sommet, en l’occurrence Les Arcs 1800 dont beaucoup ont dû se dire que c’était bien assez. Les 2000 c’est pour plus tard dans la semaine ! Départ du palais des sports de Megève, là où la Time Megève Mont Blanc prendra son envol en 2012 puisque les organisateurs nous l’ont confirmé, on revient à Megève-Megève, pour cette 9ème Time, déjà. Départ 8 heures précises, presque une grasse matinée pour les coureurs, entre les 7h20 de Genève et les 7h15 de demain, on est en France mais le timing « à la Suisse » est respecté. 10 km neutralisés jusqu’au pied du col des Saisies, après avoir traversé Praz-sur-Arly, le village d’un des « Saint Bernard Mavic » qui nous a donné le nom des habitants. D’ailleurs nous vous invitons à deviner vous aussi le nom des habitants de Praz-sur-Arly ! Vous pouvez envoyer vos réponses à l’adresse suivante: leos.maere@velo101.com

C’est l’entrée du jour, un col qui culmine à 1650 mètres et monte sur 15 km, l’entrée en matière idéale pour Nicolas Raybaud du team BV Sport-Loire, premier attaquant du jour qui prouve qu’il a bien récupéré de sa première étape. Il joue le classement solo et c’est donc le leader en personne Benjamin Blaugrund qui va se charger de l’accompagner. Les deux bonshommes vont basculer avec 3′ d’avance sur un groupe de chasse qui va encore perdre une minute dans la descente où derrière chacun joue au chat et à la souris. A moins que, comme la majorité des coureurs aujourd’hui, on s’attache à en prendre plein les mirettes car il est déjà un message fort lié à cette Haute Route, que les Alpes sont belles vues de ce côté-ci de la carte postale, pour ceux qui ne connaissaient pas, la météo rajoute encore à la splendeur des paysages qui, lundi oblige, sont nettement moins encombrés de voitures. En fait, l’idéal pour rouler et découvrir le territoire. Et ce n’est que le début.

Plat principal, après la descente vers Beaufort-sur-Doron qui nous laisse sur notre faim, mais le fromage au menu c’est pour demain, une autre histoire. Place à ce qui restera dans la mémoire des coureurs comme un des plus beaux cols franchis sur cette 1ère version de la Haute-Route, le Cormet de Roselend, 2ème difficulté du jour. Le parcours traverse d’abord des forêts de sapins, histoire de bénéficier de l’ombre, car il va faire plus de 36 degrés et si les premiers sont passés au frais, il faut penser à ceux qui profitent pleinement des paysages, à leur rythme. Le Cormet se déguste en deux parties, d’une part jusqu’au col de Meraillet, à 1605 mètres, et qui débouche sur le barrage de Roselend, un vrai beau lac d’altitude que les coureurs ont pu contempler sur leur droite pendant un beau bout de chemin. Histoire d’éviter le torticolis, la vue à gauche sur les crêtes du Beaufortin est tout aussi splendide, avec vue parfaitement dégagée. Au beau milieu des alpages, les troupeaux de tarines, au pelage roux et aux cloches bien identifiables à des centaines de mètres. On reste dans le culinaire, c’est là qu’est la source du Beaufort et du Roblochon. Au ravito du sommet du Cormet de Roselend, c’est salé sucré, et ceux qui tartinent, le font avec un paysage majestueux à perte de vue et franchement ça valait la peine de prendre le temps. En plus la descente était bien sinueuse, très technique avec des virages qui se referment et certains ont fait des Armstrong, sans dommages heureusement.

Pour la course, si Nicolas Raybaud est repris au Meraillet, Benjamin Blaugrund le sera au sommet, à 1967mètres, la plus haute altitude, ce jour. Peter Pouly et Jean Broudeur d’Antibes qui concoure en duo hommes mais dont l’équipe a choisi de courir chacun de son côté, le classement se faisant au cumul des 2 temps, vont donc faire cause commune pendant un long moment pour aborder la montée finale en trio.

Le dessert est donc servi bien chaud côté températures, même si les premiers seront au sommet vers 11h30 mais la température frôle déjà les 30 degrés. La montée des Arcs n’est pas dure en soi, sauf quand on l’entreprend avec déjà près de 2000 de dénivellation positive. 6/7% en moyenne, pas mal de cadors du top 10 vont la monter sur le gros plateau, une minorité certes mais quand même. Le final sera original, Peter Pouly craque victime d’une fringale et la gagne se joue entre les deux maillots jaunes, Blaugrund et Broudeur, et c’est le coureur Français qui gagne en 3h10’47 », P Pouly sauve sa 3ème place avec 13″ de retard mais seulement 2″ d’avance sur Michel Roux qui a repris 3′ sur le trio dans la montée finale. En féminines solo, c’est Stéphanie Gros qui conforte sa place de leader en 4h02’09 ».

Classement 2ème étape :

1.Jean Broudeur (FRA) les 100 km en 3h10’47 »
2. Benjamin Blaugrund (USA) m.t.
3. Peter Pouly (FRA) à 13 sec.
4. Michel Roux (FRA) à 15 sec.
5. Richard Scales (USA) à 3’35 »
6. Jean-Baptiste Trauchessec (FRA) à 4’04 »
7. Jaka Jausovec (SLO) à 7’29 »
8. Nico Petzka (ALL) à 8’02 »
9. Richard Stanislas (FRA) m.t.
10. Gerald Carrier (FRA) à 8’09

27ème Karine Saysset (FRA) à 29’30 »