Si la transition avait été faite hier sur la seconde partie de l’étape vers le Haut-Bugey, après deux jours sur la plaque on est passé aujourd’hui sur le petit plateau pour de bon avec 3000 mètres de dénivelé annoncés entre Nantua et Lélex Monts-Jura (141,4 km). Une troisième étape à altitude modérée, 1128 mètres pour point culminant à la bascule du col de Menthières, mais dans laquelle on retrouvait de vais pourcentages, jusqu’à 8/9 % dans le dernier des cinq GPM référencés, même si les jambes semblent nous avoir indiqué le double de difficultés !

Au départ au bord du lac de Nantua, une splendeur, sous un beau soleil toujours un peu frais, il y avait d’abord 7,5 kilomètres neutralisés à réaliser sur une piste cyclable autour du lac, avant un départ sur les chapeaux de roue sur les grandes routes ! On attaquait la première difficulté au kilomètre 16, dès lors mieux valait être bien placé car on sentait la nervosité et la journée allait être âpre. La côte de Samognat aura eu pour effet bénéfique d’écrémer le peloton, préservant néanmoins une quarantaine d’hommes à bord, ce qui témoigne encore une fois de l’homogénéité de cette cyclo. De là, on n’aura plus trouvé un mètre de plat sur des routes granuleuses voire gravillonneuses pour celles qui ont été récemment asphaltées.

On aura donc vite pris du dénivelé en traversant d’immenses forêts dans des paysages très verts et par des routes forestières vraiment sympas. Avec en prime une incursion dans le Jura et de nombreux lacs d’altitude à admirer. Côté ambiance, courir devant les pros aura permis de profiter des encouragements des camping-caristes rassemblés le long des routes, et notamment du côté de Menthières, dont les pentes auront fini d’achever les moins costauds. L’étape ne se concluait pourtant pas là, et il fallait encore en découdre avec une descente très technique par une route très étroite, puis remonter sur Lélex Monts-Jura par un faux plat de 10 kilomètres. Un vrai casse-pattes après les difficultés qui se seront accumulées au troisième jour de course !

A l’arrivée, le sentiment d’avoir fait une étape alpeste avec 4000 mètres de dénivelé était partagé, tant les participants seront restés en prise tout du long, sur une étape qui n’offrait que très peu de répit. Malgré tout, ce sont toujours les mêmes que l’on retrouve devant. Si Baptiste Domanico, présent sur la seule journée d’aujourd’hui, sera resté le seul rescapé de l’échappée matinale pour s’offrir l’étape, la décision derrière se sera faite dans le col de Menthières, abordé par un peloton d’une trentaine d’hommes. Sorti pour la 2ème place, Kenny Nijssen est ainsi remonté au 2ème rang du classement général à 6 secondes seulement de Frédéric Ostian. Et bien que rincé, William Turnes revient pour sa part à 13 secondes. Il va y avoir du sport demain dans le Grand Colombier.

A noter que si on dénombre peu de concurrentes féminines au cœur du peloton du Tour de l’Ain Cyclos, la qualité est au rendez-vous avec la championne de France Edwige Pitel, qui sera au départ du Tour Cycliste Féminin International de l’Ardèche, et la pistarde Fanny Zambon.

Les cyclos, en trois jours, ont déjà dépensé beaucoup de calories, mais de très bons repas, variés d’un jour sur l’autre, sont servis à l’arrivée. C’était taboulé, poulet, riz, pavé d’Affinois et far breton à Lélex Monts-Jura. Notez pour finir, et pour répondre à la question soulevée par un de nos internautes sur Facebook, que si l’organisation a eu quelques réticences au départ à gérer les sacs, pour des raisons de sécurité, il s’avère que tout se passe bien pour les coureurs ayant opté pour le tout inclus (hébergement, transport des vélos, navettes). Eux disposent de leur sac de douche pour pouvoir se doucher à l’arrivée et aller manger tranquillement et sainement. Et un dispositif renforcé de sécurité a été mis en place.

Le témoin Vélo 101… Norbert Van Der Straten

A 46 ans, ce Néerlandais vit au Rwanda depuis deux ans. Il est de retour sur une épreuve qu’il avait découverte il y a cinq ans. « C’est un moyen de voir mes amis et de faire du sport ensemble. Nous savons que c’est un événement très bien organisé et nous avons beaucoup de plaisir à y venir. Je fais environ 7000 kilomètres par an. Au Rwanda, il existe une compétition très bien organisée, la Rwanda Cycling Cup, avec une grande course tous les mois. C’est très professionnel. Et je pense que l’arrivée de coureurs rwandais dans le peloton pro ne tardera plus. Pour rouler, on peut sortir de Kigali et faire beaucoup de VTT sur les pistes, mais il est aussi fort possible de rouler sur le macadam. Là-bas, il n’y a que des bosses ! Le Tour de Rwanda, c’est 20000 mètres de dénivelé en neuf jours, et les meilleurs coureurs vivent tous à 2400 mètres d’altitude, encadrés par l’Américain Jonathan Boyer. »

Classement 3ème étape :

1. Baptiste Domanico en 4h08’07 »
2. Kenny Nijssen en 4h09’22 »
3. William Turnes en 4h09’22 »
4. Tao Quéméré en 4h09’22 »
5. Fabien Oules en 4h11’34 »
6. Jean-Francis Pessey en 4h12’30 »
7. Geoffray Lucat en 4h13’02 »
8. Cyril Gaillard en 4h13’05 »
9. Romain Wolkowicz en 4h13’32 »
10. Stéphane Cheylan en 4h13’34 »

16 et 1ère Dame. Edwige Pitel en 4h19’10 »

Classement général :

1. Frédéric Ostian en 10h55’03 »
2. Kenny Nijssen en 10h55’09 »
3. William Turnes en 10h55’16 »
4. Tao Quéméré en 10h56’20 »
5. Guillaume Falco en 10h57’32 »
6. Fabien Oules en 10h57’52 »
7. Geoffray Lucat en 10h59’07 »
8. Cyril Gaillard en 10h59’10 »
9. Stéphane Cheylan en 11h00’50 »
10. Fabian D’Evola en 11h01’06 »

93 et 1ère Dame. Odile Jacq en 14h30’52 »