Le bulletin météo prévoyait des conditions favorables pour ce week-end en Toscane, à Sienne très exactement, dans et autour de cette ville magnifique, à visiter absolument. Grand beau samedi, pour J.Alaphilipe, 184 kms, et les femmes sur le 139.4 kilomètres des Cyclosportifs. Mitigé dimanche où le soleil a joué les divas, d’où l’absence de poussière, lié aussi, il faut le dire, au très peu de voitures, à la différence des pros, sur cette cyclo d’un autre genre, déjà culte, avec pas moins de 5000 coureurs, la limite actuelle, venus de 46 pays.

Strade bianche2 © Strade Bianche Gran Fondo

Mines grises aussi, il faut le dire, dues à un grand nombre de crevaisons, la faute, au-delà du pilotage, à un caillou très fin, qui cache des petits silex générateurs de petites coupures, mais on ne saurait trop suggérer à Pirelli, le manufacturier partenaire, d’installer des postes de secours d’un autre genre, à la sortie de chaque secteur, 8 sur le grand parcours. Tant qu’on y est, on suggèrera à Camelbak, partenaire « respect de l’environnement » et donc de la récupération des bidons, etc.…sur le Giro, de collecter les bidons qui voltigent sur chaque passage un peu toboggan sur les sections de gravel dirt, roads, sterrato, cailloux, etc.…appellations non contrôlées, mais pilotage tout en contrôle, nécessaire pour mener sa monture sur la fameuse Piazza del campo, là où chaque année se joue le Palio entre toutes les Contrades de la ville de Sienne.

Strade bianche3© Vélo101

Comme Paris-Roubaix assurément, ces parcours il faut les aimer pour les dompter. Première étape assurée, il reste à finir et à enchaîner la fameuse dernière difficulté, la montée de Santa Caterina où il faut s’arracher littéralement au bitume dans une dernière pente à 16% où Alaphilippe a pris son ultime avantage et où l’enthousiasme (et les coups de mains) des spectateurs permet de finir en vainqueur, comme tous les finishers, en 3h48’23 » comme Roberto Pozzetto ou 4h01’30 » comme Simona Parente. Les Strade Bianche ont conquis leur place parmi les mythes du vélo en 13 éditions, on le voit au palmarès chez les hommes comme chez les femmes, on le vit quand on est à leur place dans le sas de départ et très vite en action sur ces 8 secteurs pour un total de 31 kms de routes rurales, celles des vignobles de Chianti, des oliviers, des collines qui font que, en plus, c’est rarement plat. On est très loin du cyclisme aseptisé à coups d’oreillette, il faut être constamment vigilant, anticiper et piloter son vélo, tout en dépassant des coureurs qui s’usent à petit feu, mais comment l’éviter sur une telle répétition d’efforts.

A part ça, les Strade Bianche Gran Fondo, c’est à faire au moins une fois, en attendant d’attraper le virus. Très bel événement, très bien organisé du village départ à la pasta party d’arrivée au même endroit où on récupère le pacco gara, avec maillot très beau, le gilet, très classe, merci Sportful et plein de cadeaux sponsors, très utiles, à commencer par un paquet de pâtes, de fabrication locale, manque l’huile d’olive, mais on a le produit pour dégraisser le vélo.

Autre ingrédient à succès de début mars en Toscane, la présence des stars du peloton Italen,  Paolo Bettini, Luca Paolini, Davide Cassani, le sélectionneur Italen, un peu au-delà de la 50ème place du petit parcours, juste devant la première féminine, Filippo Pozzatto, ….Pinarello sponsor de l’épreuve avait aussi sa délégation; d’abord, Fausto Pinarello le patron, plus les coureurs de Sky comme Gianni Moscon, Léonardo Basso et même une délégation des dirigeants de l’équipe dont on dit de plus en plus qu’elle pourrait passer sous pavillon Colombien, sponsor pétrolier oblige. A suivre. 8h30, sous la Fortezza Medicea, tout ce beau monde pouvait s’élancer pour 12 minutes de défilé ininterrompu et attaquer les 18 kilomètres, à très vive allure et sur toute la largeur de la route, car les Strade Bianche, c’est routes fermées.

Strade bianche1© Strade Bianche Gran Fondo

Dès le premier secteur, on est mis dans l’ambiance pour 2.1 kilomètres, d’un côté premières crevaisons, et de l’autre premiers bidons sautés de part et d’autre du chemin blanc. Rien à côté du secteur 2, 5.8 kms plus en montée (avec % à 10) descente avec virages à gauche à presque angles droits où certains tirent tout droit, toujours à fond pour remonter depuis le départ, mais déjà moins lucides. C’est au kilomètre 40 que se fait la séparation, petit parcours 86.6 kms, 5 secteurs en Gravel pour 26.6 kilomètres et grand parcours à droite vers Radi et le secteur 4 de 4.4 kms. Les tapis de sol sont là pour savoir qui a fait quoi car entre les secteurs visités dans les deux sens, la proximité toujours immédiate ou presque de Sienne et les magnifiques collines environnantes, on pourrait facilement s’y perdre, mais aussi plus facilement rentrer en cas d’abandon. Même si on en est aux premières éditions de cette Gran Fondo Strade Bianche, c’est déjà très bien rodé et rien n’est laissé au hasard depuis le départ donné avec un choix de musiques qui donnent le frisson (en plus du frisquet, disons, lié à l’attente dans les sas) et qui va crescendo, normal au pays de Verdi.

Srade Bianche

© Srade Bianche Gran Fondo

En conclusion de ce très beau week-end en Toscane, on soulignera toutes les raisons qui doivent vous pousser à venir faire partie des 1000 étrangers au départ: rouler sur des routes mythiques qui permettent de réinventer le vélo, le rendre beau tout simplement, déguster une région magnifique, une ville d’histoire exceptionnelle: Sienne et aussi Florence, tout ça côté culinaire, viticole, etc….visiter un chouette village partenaires et tout simplement participer à une cyclo très bien organisée. Nous, on s’organisera mieux la prochaine fois, mais on a déjà envie de remettre ça.