Trois mois jour pour jour avant Noël et ses treize desserts, les Bosses du 13 ont donc changé de braquet pour passer d’un seul coup aux Bosses de Provence, appellation validée, contrôlée et pas susceptible de changement puisque la région reste la même, tout comme les parcours d’ailleurs et c’est très bien comme ça, un sentiment partagé chez les plus de 2500 participants. Grand soleil, beaux parcours, belle organisation, bonne ambiance, la saison 2016 se termine sous les meilleurs auspices, et tout le monde repart content, en aspirant à 2017 où plein de nouveautés vont arriver pour nous faire saliver, nous en faire baver, bref nous régaler que l’on soit le plus souvent sur le 13 dents.

La faculté de Luminy, et toutes ses infrastructures: parkings, douches, salles d’accueil, restaurant universitaire qui nous fait (presque) tous retomber quelques années en arrière. Un environnement, qui sans compter la bosse de retour (la dernière qui évite de trop recourir à la photo-finish), tout est rassemblé pour que les Bosses aient le lieu idéal, et plus qu’à la hauteur des parcours qui sont proposés, chaque année identiques. Mais pourquoi changer une formule qui gagne à être connue et appréciée, qui en plus permet à chacun, chacune de pouvoir comparer ses performances avec les années passées, histoire de voir que, oui, le vélo « ça conserve » ?

 

Top départ à 8 heures 30 et des poussières pour les deux plus grands parcours, le 164 et 136 kms, le parcours de 94 kms et les randos partant plus près de 9 heures, bien plus près même puisqu’un concurrent a fait un malaise avant le départ, éspérons qu’il va mieux et qu’il pourra très vite bosser ses TD vélo pour que l’année prochaine, il en soit des Bosses de Provence, mais d’un bout à l’autre. Pour les poussières, on attendra un peu, car les violents orages de la veille ont bien trempé la Provence et certaines parties des parcours sont encore franchement humides, traces qui vont d’autant plus rester que le mistral s’est fait porter pâle ce dimanche.

Départ neutralisé vers le pied de la Gineste, comme toujours sensé être effectué à allure modérée, et comme toujours avalé à fond les ballons, histoire de démarrer plein pot dans la Gineste, devant si possible, et pouvoir basculer vers Cassis, dans le ou les bons paquets. La route est large, les coureurs à pied qui préparent Marseille-Cassis ou pas, ont leur bande de roulement et chacun trouve son rythme sur cette mise en bouche du Rhône qui débouche sur un sommet assez plat (mais à 327 mètres d’altitude tout de même), ce qui permet d’admirer une première fois la Méditerranée et les quelques bateaux de pêche qui s’activent pour qu’au repas d’arrivée, il y ait viande OU poisson au choix. Au sommet de cette Gineste, version aller, tous les coureurs ont été frappés par les autres paysages, ceux des espaces incendiés récemment et l’odeur de brûlé qui reste encore très présente. Regards comme braquets, vers Cassis mieux vaut mettre tout à droite.

 

Le départ a été relativement tranquille, les enchaînements vers Cassis, puis vers La Ciotat se font avec prudence, le souvenir du coureur qui s’est pris, par son imprudence, la voiture et le pare-brise en 2016, est encore bien présent et chacun a envie de finir la saison sur une bonne note. Résultat de cette première partie de course, un paquet de plus de 100 coureurs, disons 101, se retrouve à Gémenos au km 56, pour le grand prendre à droite, pour le 136 « c’est tout droit », là-aussi, la répétition des parcours d’année en année fait que chacun trouve sa place et que ça se gère sans problème, avec l’aide des signaleurs, et des panneaux d’indication aussi.

 

Gémenos, le pied de l’Espigoulier, c’est là que ça commence pour les 25 coureurs environ qui se sont dégagés et parmi lesquels le vainqueur au scratch se cache et ne va pas tarder à se dévoiler, à moins que….Celui qui n’a pas envie de traîner en route est venu d’Italie, il s’appelle Stéfano Sala et c’est un habitué des premières places ! Des podiums scratch, avec lui c’est simple: il vient, il voit et il s’en va Sala, le 25 septembre, dans le 13 comme les autres fois, son instinct d’attaquant est bien là, et dès l’Espigoulier, il s’en va pour mettre un wagon, voire un pont ou même un viaduc entre lui et les autres. Viaduc, le mot est bien celui-là et les 24 derrière vont d’abord mener tout sauf un travail de Romains, trop nombreux pour bien relayer, et viaduc parce que c’est Millau, où comme chacun sait les 101 kilomètres étaient organisés ce samedi 24 septembre, Millau, Cadenet pour la bourse aux vélos du grand sud, Drômoise, et Bosses, trop de beaux rendez-vous sur le même week-end, messieurs les organisateurs, mettez-vous autour d’une table. 101 et pas 100, kilomètres de Millau, où Jérôme Chiotti a animé le début de course, et où Marie lamblé nous a défié en rajoutant un kilomètre à son parcours déjç copieux. Elle l’a fait en 16 heures tout compris, bravo à elle, bravo à son team de choc, du supporter numéro 1 au coach, en passant par LA spécialiste du gâteau sportif, chacune et chacun se reconnaîtra, félicitations et respect à cette néo-cycliste mais qui deviendra vite une cyclo de charme.

 

Pendant ce temps-là, Sala s’est échappé et la bonne nouvelle derrière, c’est que les poids morts ont sauté les uns après les autres pour laisser place à un groupe homogène où la chasse va pouvoir s’organiser comme il faut, histoire que Sala ne l’emporte pas en ayant filé à l’Anglaise, comme ça, mine de rien. Montée de Sainte Zacharie, l’Espigoulier version 2, plus soft, col de l’Ange, Roquefort la Bédoule, Cassis de nouveau et remontée de la Gineste avec la mer encore plus resplendissante sous le beau soleil. Un kilomètre, c’est ce qu’il aura manqué à Sala pour basculer vers Luminy et aller cueillir ses palmes, bien méritées. Il était le plus fort ce dimanche, mais voilà, il aura présumé de ses forces, et derrière ça s’est organisé entre les meilleurs cyclos français et quelques amis Suisses venus là pour amuser tout sauf la galerie. Son Team c’est Mountain Tschopp, un nom de coureur bien connu, victorieux sur le Giro, et le coureur en question Emeric Turcat va l’emporter en 4h34’16 » soit 20″ devant David Polveroni, et 1’11 » devant l’animateur du jour Stéfano Sala. Derrière on retrouve tout le gratin des cyclos français et même mieux avec des coureurs de l’AVC Aix comme david Swan, le vainqueur du défi Caritoux, ou Tony Mezure le vainqueur de l’Azur et Or, il y a 15 jours.

 

Chez les féminines, c’est une Niçoise du Team Spoc Manon Testou qui gagne en 5h26’21 », en prenant la 60ème place au scratch. Côté 136 kms, c’est parole à la défense, avec la victoire de Quentin Vanoverschelde, membre de l’équipe de France de la défense, qui gagne en 3h36’14 » devant son équipier Eddy Le Roux, et Pascal Manderon. 41ème en un petit peu moins de 4 heures, Magda De Saint Jean remporte la course des féminines.

Belle journée de vélo, on l’a dit, podiums des Bosses et du grand Trophée qui sont un peu longues, mais très bien animées par l’animation « à la Marseillaise » sur le podium, sans compter les fraises Tagada et la Tombolà, très bien dotée, bravo à toute l’équipe d’organisation, et aux partenaires. On espère avoir aussi bien bossé que vous tous, pour que vous soyiez arrivés au bout de cet article. La saison, des articles, continue avec celui de la Drômoise, à venir et sur le vélo avec La Scott Cimes du lac d’Annecy, dimanche 2 octobre, inscriptions en ligne sur Vélo 101.

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