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« Je me mets à la course à pied depuis deux mois et ma fréquence cardiaque stagne à 182 max alors que je peux monter à 192 en vélo. Est-ce que qu’autres cyclistes sont dans le même cas ? »

La première explication est à rechercher dans le domaine de la physiologie de l’effort. Très souvent, on prend pour indicateur, dans la gestion des séances, la fréquence cardiaque. Or celle-ci n’est qu’un reflet de l’état d’activation de l’organisme. La fréquence cardiaque reflète entre autres le niveau de consommation d’oxygène : plus l’effort est intense et plus les muscles vont avoir besoin d’oxygène pour fonctionner (dans l’optique d’un exercice aérobie, c’est-à-dire supérieur à cinq minutes). De ce fait, la fréquence cardiaque augmente pour assurer les besoins (elle augmente également pour d’autres raisons mais nous schématisons dans l’exemple présent).

Si votre fréquence cardiaque ne monte pas très haut à pied, c’est lié à une mauvaise utilisation des groupes musculaires. Cela peut être mis en relation avec une mauvaise technique de course : si celle-ci n’est pas au point vous ne pouvez pas atteindre des vitesses de déplacement suffisamment élevées pour solliciter la fréquence cardiaque au-delà d’un certain niveau (182 bpm dans votre cas). Dans ce cas, on dit que la limite de l’exercice est d’origine musculaire. Etant donné que vous avez débuté la course à pied il y a deux mois seulement, cela semble assez logique.

Pour mieux comprendre cette réalité physiologique prenons l’exemple inverse. A vélo, la fréquence cardiaque augmente également parallèlement à l’intensité de l’effort. Autrement dit, plus l’on roule vite et plus la fréquence cardiaque est élevée. Or, pour être capable de rouler vite, il faut avoir développé certaines qualités physiques parmi lesquelles la force et la vélocité notamment. Si un coureur à pied doté d’un très bon potentiel physiologique réalise un test de FCMax à vélo, il n’atteindra pas des valeurs élevées là aussi à cause d’une limite musculaire. Le manque de vélocité et de force d’un côté, un déficit dans la technique de course de l’autre (vos groupes musculaires ne sont pas encore « formatés » pour la course à pied).

Il est également important de préciser que d’autres variables sont à prendre en compte :

• la manière dont a été réalisé ce test de FCMax : est-ce une mesure d’un jour, sans protocole particulier, ou la résultante d’un vrai test de terrain ?
• par ailleurs la fatigue engendre des difficultés à monter en pulsations : cette prise de FCMax n’a-t-elle pas été réalisée sur un fond de fatigue ?

Benoît Valque – www.velotraining.net