David, comment est née l’équipe Visit Dallas DNA Pro Cycling ?
David Harward : A l’origine, l’équipe a été créée en Europe. Mais elle a fusionné avec une structure américaine pour donner naissance en 2016 à cette équipe américaine. Nous sommes sponsorisés par Visit Dallas, une organisation indépendante qui promeut Dallas, au Texas, comme une destination d’affaires et de loisir. DNA est une société de vêtements cyclistes basée dans l’Utah. Nous sommes équipés par Orbea. Le contrat, signé en 2016, court toujours en 2017. Il a été signé pour trois ans. L’équipe, enregistrée à l’Union Cycliste Internationale, est composée de douze coureuses essentiellement nord-Américaines.

Qu’en est-il de Conade-Visit Mexico ?
Siddharta Camil : L’équipe, qui comprend huit filles de 18 à 39 ans, existe depuis 2015. Le contrat avec la Conade (Commission nationale de la culture physique et du sport) porte sur le long terme, jusqu’en 2020. L’une de nos coureuses était présélectionnée l’an passé pour les Jeux Olympiques de Rio, mais le Mexique ne disposant que d’une place, elle n’a finalement pas été retenue dans la sélection finale. Nous n’avions pas l’ambition d’envoyer une fille à Rio car l’équipe est encore jeune, mais ce qui est sûr c’est que nous afficherons l’objectif d’être représentés à Tokyo aux Jeux Olympiques 2020. Pour cela, nous avons axé notre recrutement cet hiver sur des filles âgées entre 18 et 22 ans. Cela nous laissera le temps de les préparer pour Tokyo.

Avec quel budget fonctionne une structure comme Conade-Visit Mexico ?
Siddharta Camil : Nous avons pour l’année un budget de 150 000 euros, sans compter l’équipement qui nous est fourni, comme les vélos Specialized. Nos filles sont professionnelles, bien que certaines poursuivent leurs études en parallèle. Au Mexique, vous savez, il n’y a pas tellement d’équipes. Nous sommes l’unique équipe professionnelle féminine mexicaine. Pourtant, il y a beaucoup de jeunes et bonnes compétitrices. A l’avenir, nous avons l’ambition de devenir une équipe UCI, bien que pour l’heure nous rencontrons des problèmes avec la fédération mexicaine, qui ne travaille pas tellement en ce sens.

L’équipe Visit Dallas DNA Pro Cycling a découvert l’Europe l’été dernier au Tour Cycliste Féminin International de l’Ardèche. Qu’en ont retenu les filles de l’équipe ?
David Harward : Elles ont gardé un souvenir incroyable du parcours de l’épreuve, notamment de l’ascension légendaire du Ventoux. C’était une épreuve difficile, par-delà des routes très exigeantes. Cette expérience des courses européennes s’est avérée bien plus rude que ce que nous rencontrons sur les courses chez nous aux Etats-Unis. C’est une manière de courir différente.

Par où passe le programme de courses d’une équipe comme Conade-Visit Mexico ?
Siddharta Camil : Nous disputons une demi-douzaine de courses aux Etats-Unis. Nous avons notamment déjà disputé le Tour de Californie, mais aussi le Tour de San Luis en Argentine. Sans compter quelques déplacements en Europe. Nous avons couru le Giro Rosa en 2015, le Tour Cycliste Féminin International de l’Ardèche en 2016. Les filles aiment courir en Europe. Ce n’est pas la difficulté des courses qu’elles retiennent car nous avons aussi en Amérique des terrains très exigeants, mais elles ont beaucoup plus à apprendre en Europe.

Quelles sont vos ambitions futures ?
David Harward : Nous nourrissons l’espoir de participer à davantage de courses en Europe, et ce dès cette saison. Pour cela, nous avons ouvert notre effectif à quelques Européennes, bien que nous soyons en premier lieu concentrés sur les coureuses nord-américaines. Nous courons tout de même majoritairement sur le continent américain, où il est plus facile de réunir le groupe.