Charlène, Nathalie, par quels sports êtes-vous passées avant de vous mettre au duathlon ?
Charlène Camin : J’ai commencé le sport à 19 ans avec le cyclisme. Je me suis mise au duathlon parce que j’avais envie de changer du vélo. Je n’étais pas bonne en paquet donc ça me permet de m’exprimer beaucoup plus individuellement.
Nathalie Favreau : J’ai pratiqué pas mal de sport : de l’équitation, de la danse, du badminton, de la gym, de la GRS et de l’athlétisme. Petit à petit, je me suis aperçue que c’était en course à pied que j’avais le plus de potentiel. Mon père m’entraînait donc je me suis consacrée à l’athlétisme depuis l’âge de 6ans. J’en suis venue au duathlon en 2014, le club de Corbeil Essonne en Île de France m’a appelée pour monter une équipe féminine. J’ai accepté en gardant comme priorité la course à pied. C’était assez compliqué de rouler en région parisienne. Depuis que je vis dans le sud, je peux me consacrer beaucoup plus au vélo.

En quoi le duathlon est-il plus intéressant à pratiquer que le triathlon ?
CC : Pour moi le plaisir est identique, mais j’ai toujours eu peur des départs en natation en triathlon. J’adore les deux sports, même si je n’ai pas une grande expérience. Avec la D1, le côté équipe me paraît plus sympa que de faire une compétition dans son coin.
NF : J’ai des lacunes en natation donc je m’oriente plus facilement sur le duathlon. Je me suis mise trop tard à nager, donc ça n’est pas possible d’être parmi les meilleures filles. Le duathlon a une dominante course à pied, mon point fort. Je prends beaucoup de plaisir à vélo. Je suis donc plus à l’aise en duathlon que sur un triathlon.

Le club d’Antibes monte en D1, qu’attendez-vous de ce changement de rivalité ?
CC : Cela nous permet d’être sur des compétitions importantes et donc plus intéressantes. On pourra aussi se confronter à des filles plus fortes et de tout horizon. Enfin, cela permettra de se jauger en équipe et voir jusqu’où on peut aller.
NF : La première année est une super expérience. Se confronter aux meilleures Françaises en course à pied c’est génial ! C’est une année d’expérience où on va construire une équipe, former le collectif, s’aguerrir pour rester en D1 et pouvoir rivaliser les années suivantes. On va forcément se perfectionner au fil des manches et ça va donc être très intéressant.

Nathalie, tu viens de l’athlétisme et tu dois te mettre au vélo. Qu’est-ce qui est le plus difficile à appréhender ?
NF : Je n’ai pas d’appréhension si ce n’est sur les transitions. Je n’ai pas d’expérience sur des compétitions de vélo pour rouler en peloton. Quelles stratégies adopter en duathlon ? Ça va rouler très vite, il y aura beaucoup de relances. Mais je n’ai pas trop d’inquiétude. Simplement cette appréhension globale sur les enchaînements, mais c’est de la bonne appréhension.

C’est tout l’inverse pour toi Charlène qui vient du vélo. Qu’est-ce qui est le plus difficile à appréhender en course à pied ?
CC : Pour moi ce sont les départs en course à pied qui sont très rapides et assurer des compétitions sur des petites distances. Les manches de Grands Prix sont des sprints : 5km de course à pied, 20km de vélo et 2,5km de course à pied.

A quelle fréquence vous entraînez-vous ?
CC : Je m’entraîne quatre fois par semaine, deux entraînements vélo, deux entraînements course à pied. En saison je fais un entraînement par jour. Je travaille dans une salle de sport. Je donne des cours collectifs donc ça m’aide aussi à rester en forme au quotidien.
NF : Je m’entraîne à peu près huit fois par semaine. Je fais une longue sortie à vélo, deux sur home trainer, et cinq fois en course à pied. Il m’arrive de faire du bi-quotidien. Par exemple, après la longue sortie du dimanche, je fais un footing.

Au plan diététique, suivez-vous des protocoles particuliers?
CC : Non, je ne suis pas un régime en particulier.
NF : J’ai une intolérance au gluten donc je suis un régime sans gluten. J’ai retiré le lactose de mon alimentation que je remplace par du soja. J’ai une alimentation équilibrée que j’accompagne avec des compléments alimentaires pour ne pas avoir de carence comme la spiruline par exemple.

En parallèle de votre activité sportive, comment gérez-vous votre vie professionnelle ?
CC : Mon travail passe avant tout. Je suis déjà professionnellement dans le sport donc je suis entretenue même sans m’entraîner, beaucoup grâce aux cours collectifs que je donne.
NF : Je vis à 200km/h. Je n’ai jamais vu le sport comme mon métier, ça reste un plaisir avant tout. Je suis chargée de développement pour les services énergétiques chez Dalkia, ça me permet de ne pas avoir trop de pression dans le sport comme j’ai pas mal de responsabilités à côté dans mon travail. J’arrive à bien concilier ma vie sportive et ma vie professionnelle depuis toujours même si parfois la fatigue prend le dessus.

Le club cherche des partenaires, sur quels arguments pouvez-vous vous appuyer ?
CC : Pour moi le développement dans le public féminin est notre atout majeur. Le sport féminin est à la mode !
NF : Nous sommes une équipe nouvelle donc on peut miser sur notre potentiel, c’est évident. On vient d’univers différents, chacune avec ses qualités. Donc nous sommes très complémentaires. Au niveau communication, nous sommes un groupe de filles et on communique beaucoup sur les réseaux sociaux. On parle de nos courses à venir, on poste nos résultats et photos. Nous pouvons facilement tenir nos engagements avec nos partenaires sur le plan communication via ces réseaux.

Jusqu’à quand vous voyez-vous pratiquer le duathlon ?
CC : Je vois ça sur du long terme. Je m’y mets sérieusement pendant les cinq années à venir. On verra la suite !
NF : Ça sera en fonction de la motivation. Je ne me fixe pas de limite dans le temps ! C’est un sport ludique qui permet d’éviter les blessures : je pense donc en avoir encore pour longtemps.

Le fait que le triathlon soit une discipline olympique et pas le duathlon, vous rend-il envieuse ?
CC : Je ne suis pas envieuse même si je ne trouve pas ça normal. Ça ne me travaille pas à mon niveau.
NF : C’est très dommage. Le duathlon est un sport à part entière. C’est comme si c’était le « petit » du triathlon alors que ce n’est pas du tout le cas. C’est une discipline très intense, un effort complètement différent. Peut-être qu’à l’avenir on y viendra mais est ce qu’on aura assez de monde ?

Si vous aviez un rêve pour 2017 ça serait quoi ?
CC : Ce serait de devenir championne de France de duathlon !
NF : Battre tous mes records ! Me faire plaisir en concrétisant ce que je fais à l’entraînement, atteindre des beaux chronos et m’essayer sur le trail. En duathlon, pouvoir rivaliser avec les premières de D1.