Bonjour Séverine, tu es la nouvelle championne de France du contre-la-montre Élite, presque à domicile. Qu’est-ce que ça fait ?

Ça fait vraiment plaisir, surtout qu’il y avait beaucoup de spectateurs y compris mes proches, mon club… Je suis super contente d’avoir gagné devant eux.

Comment as-tu préparé ce chrono ?

J’ai surtout accentué sur les trois dernières semaines avant le championnat. Je sortais le vélo de chrono au moins deux fois par semaine. Je suis aussi allé voir le parcours un petit peu. C’est un avantage d’habiter à côté et c’était important de connaître les endroits un peu techniques.

On se souvient qu’il faisait très chaud. Comment tu t’es ravitaillée ?

Pendant le chrono, je ne mange pas. J’ai juste pris un bidon d’eau et j’ai eu du mal à l’utiliser parce que j’ai bu une petite gorgée puis je l’ai mal remis et je l’ai perdu, donc l’hydratation c’était un peu compliqué. Je tient à dire qu’après l’arrivée j’ai eu un gros coup de chaud, j’ai eu un peu de mal à m’en remettre, puis j’étais un peu pressée pour aller au podium et à la presse, mais je n’avais pas toutes les informations. J’ai dit tout ce que je savais et les journalistes ont repris un peu ce que j’avais dit, que j’étais désolée pour Audrey (Cordon Ragot), mais il y a pas mal de personnes qui l’ont pris dans le sens où je disais que j’étais moins forte qu’elle et qu’elle a perdue à cause de son accident alors que pas du tout. Après avoir eu plus d’informations, j’ai appris que ça se jouait vraiment entre nous deux et que je n’aurais pas forcément perdue sans cet accident. D’ailleurs, on peut voir que quand elle est repartie, elle ne m’a pas repris de temps.

Séverine Eraud Championne de France CLM 2019Séverine Eraud Championne de France CLM 2019 | © Olivia Nieto

Qu’est-ce que tu aurais pu suggérer toi, si tu étais à la place des organisateurs ?

C’était compliqué de changer. La canicule était quand même prévue à l’avance, mais avec la télévision, c’est compliqué de changer et je ne pense pas que les organisateurs puissent prendre une décision comme ça.

Quel était ton braquet sur la course ?

J’avais un 53-11. J’ai mis le 53 spécialement pour le championnat, je ne l’avais jamais mis avant, mais je savais qu’il y avait vent de dos et que c’était quand même roulant. Il y avait des bosses un peu difficiles sur la fin, mais j’avais un 28 à l’arrière donc ça passait bien.

Tu te retrouves donc avec ce beau maillot de championne de France, est-ce que tu sais à quelles occasions tu vas pouvoir le porter ?

Je vais aller au Tour de République Tchèque où il y aura un contre-la-montre. Il y a le Tour de Norvège aussi, mais peut-être que c’est un chrono par équipe, je dis peut-être des bêtises. Sinon, il y aura aussi le Tour de l’Ardèche.

Séverine Eraud sur la Flèche Wallonne 2018Séverine Eraud sur la Flèche Wallonne 2018 | © Patrice Fouques

Tu connais la suite de ton programme jusqu’à la fin de saison ?

Non pas tout à fait encore. Le Tour de l’Ardèche est en fin de saison et encore après, en fin octobre, j’ai les jeux mondiaux militaires. Comme je suis entrée dans l’armée l’année dernière, j’ai le droit de participer cette année à ces jeux.

Tu es dans une équipe étrangère. Combien de françaises dans ton équipe étaient au départ du championnat ?

On était trois. Il y avait Pascale Jeuland et Marion Sicot. Victoire Berteau devait être là aussi, mais elle s’est blessée un peu avant. À trois, c’était difficile de peser sur la course en ligne, on le savait.

Comment l’équipe s’est organisée pour t’assister ?

Pour le contre-la-montre, je n’avais pas d’assistant. C’était mes parents qui m’aidaient. Ensuite, pour la course en ligne, on avait un des directeurs sportifs de l’équipe qui est venu, il nous a suivies sur la course en ligne, mais il était dans les dernières voitures donc il ne fallait pas qu’il nous arrive quelque chose. C’était vraiment compliqué de jouer avec la FDJ. Elles le savaient et elles marquaient quelques individualités. C’était même impossible d’essayer de partir avec elles donc voilà, elles ont bien joué.

Une dernière question, est-ce que tu as un favori pour le Tour De France ?

Honnêtement, je ne sais pas. C’est dommage, j’aime beaucoup Philippe Gilbert, mais il ne participe pas, et pour gagner le Tour de France ça aurait été compliqué (rires). J’espère un Quintana, on sait jamais, ou un Bardet, ce serait encore mieux.

 

Par Nathan Malo