Michel m'a fait plus d'une fois vibrer par son récit lyrique de courses que j'étais trop jeune pour avoir suivies. Il faisait revivre les épopées d'antan, celles des seigneurs et celles des gregarii, celles de Coppi et Bartali, Anquetil, Thèvenet, Rivière, Merckx ou Van Looy, comme celles des équipiers anonymes mais vaillants, tous chevaliers modernes de la geste cycliste centenaire. Je le connaissais par le forum et seul le forum nous liait. Mais c'était un Homme. Assurément. J'admirais son souffle, sa vision, sa passion. Sa connaissance sans égale ne se départissait jamais de chaleur et d'humilité. Il aimait le cyclisme, et aimait le faire aimer aux autres. Sa parole était puissante, inspirée et jouait dans mon imaginaire comme Virgile ou Homère. J'étais certain qu'il serait vite de retour parmi nous à commenter la prochaine saison des Classiques. Et je peine à réaliser qu'il la suivra d'ailleurs, nous laissant orphelins de sa science et de ses commentaires. Michel, tu manques à ce forum, tu nous manques à tous, tu me manques à moi. Tu étais, je crois, Breton, du pays des bardes et des géants de la légende arthurienne. Tu vogues maintenant vers Avalon. Bon vent, bonne mer, mon Ami !