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Paris Roubaix Cyclo


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Je vais faire très court.

On est parti par un temps frais avec du vent mais surtout un grand soleil. Nous étions environ 1300 au départ avec comme objectif de rallier Roubaix pour la plupart (ce qui était mon cas). Bonne ambiance, et surtout belle organisation, c'est toujours un bonheur de rouler sur routes fermées. En ce qui me concerne, j'ai crevé deux fois, une fois dans la trouée d'arenberg et une seconde fois dans le secteur juste après. Réparer quand on ne sent plus ses mains ça n'aide pas pour être rapide, mais l'essentiel étant d'arriver au bout. 

Le pavé, je savais que c'était dur avant d'y aller car j'avais fait une reconnaissance des 4 premiers secteurs ainsi que d'autres qui ne sont pas sur le parcours. Mais en "conditions courses" c'est vraiment autre chose, ça force vraiment à l'humilité. Vraiment un grand bravo pour cette organisation.

Guillaume

 

 

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.... j'ai pas l'impression que la cyclosportive du Paris Roubaix ait déchainé les passions.... peu de commentaires sur les sites spécialisés ! il est vrai qu'en regardant le parcours les contraintes liées à la fermeture de la circulation ont entrainé la suppression de biens des secteurs pavés mythiques

.... RDV le 10 / 06 avec le VC Roubaix pour l'intégrale des pavés...

salut Raphael, bonne siesta samedi ! ( poussez jusqu'à la rivière !!! )

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Bonjour,

J'ai fait la cyclosportive. Je l'ai trouvé vraiment sympa ( après je n'ai pas beaucoup de recul il s'agisait de ma 3 eme cyclosportive après les 12h de flavignac et la jacques gouin) et je pense que c'est la plus abouti que j'ai fait du fait dela fermetre de la route et du mythe de l'epreuve. Pour les secteurs pavé je trouve que les plus important étaient là.

Bref une belle organisation ( je préfère mettre ce prix et avoir une belle organisation que moins et que c soit très limite genre la Jacques Gouin) et de plus la meteo était la.

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Salut Didier, 

 

Comme tu dis, ça n'a pas déchainé les passions ......  il n'y avait que 1300 participants et quelque 890 arrivants il me semble.  c'est très peu.  il me semble que l'année dernière il y avait plus d'engagés avant d'être annulée !!! 

J'aurais pensé que cela aurait draîné plus de cyclos passionnés !!  

Samedi dernier : Siesta ( non, je n'ai pas poussé jusque la rivière :  les autres ne voulaient pas monter la bosse !!!! ) 

dimanche : on est allé jusque Païta et on s'est fait mal dans Katiramona 1 et 2  et Thongoué  !! 

Les triathlètes sont à fond pour préparer Port Maquarie début mai. 

Bon entrainement.   et vive Paris Roubaix  ( tu vas sur le parcours ?  veinard ! )

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.... je me suis pris cet après midi une 1/2 journée de congés.... je descends jusqu'à Orchies via la route asphaltée et je prends le parcours de la course à partir su secteur Marc MADIOT jusqu'au secteur de Hem.... espérant bien me faire rattraper par les pros en reconnaissance...Port Macquarie, un grand souvenir... 11h28' en 2009

amitiés

Didier

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Ils attendaient 3000 arrivants. Plus de 2000 médailles sont parties à la poubelle.

Dans ma ville, ça a beaucoup râlé parce que le marché et la fête foraine installée à côté étaient inaccessibles.

La majorité des automobilistes étaient surpris de voir les routes barrées. Paris-Roubaix pro, tout le monde connait et accepte les contraintes. Mais là, rares étaient ceux au courant. Pourtant, les perturbations avaient été annoncées dans le bulletin local.

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Bonjour, 

Je vois que ce Paris-Roubaix 2012 n'a pas suscité beaucoup d'enthousiasme.

Avec 2 ans de retard et pour vous consoler je vous met le récit de mon Paris-Roubaix 2010.

Ce fut pour moi une expérience de "cyclo-touriste" inoubliable.

                                                                                                                                      

PARIS-ROUBAIX CYCLO  2010      

                                                                                                                                                       

Samedi 5 juin 2010, 

Chaleur étouffante et orageuse  à Cambronne, le thermomètre affiche plus de 30°, ciel bleu azur, un comble pour des Montalbanais émigrés temporaires dans le Nord de la France, pays réputé à nos yeux, froid et hostile.

Remise des dossards au complexe sportif:  c'est de cet endroit que les départs auront lieu demain matin entre 4h et 7h.

Pour ma part, ce sera vers 6h30  quand le jour sera levé.

L'atmosphère est fébrile, légèrement tendue, comme à la veille d'un grand événement.

Notre hôtel situé à La Verberie, à une dizaine de kilomètre du départ, est une ancienne demeure recouverte de vigne vierge, près d'un grand parc où nous irons marcher un peu avant le repas pour évacuer les toxines accumulées par plus de

 7 heures de routes. Repas léger - poisson, pâtes - et dodo.

"  As-tu bien dormi?" me direz-vous. Pas exactement, et très peu, car  mon épouse et moi sommes réveillés à 3h30 du matin et c'est finalement un merle qui s'égosille sous notre fenêtre à 4h30 (mais qu'est-ce qu'il ont ces piafs à être si matinaux?) qui nous sort du lit.

Pendant cette heure d'insomnie, je pense à ces 255 km qui m'attendent et surtout à ces 53 de pavés divisés en 28 secteurs, semés d'embûches, expérience inédite pour moi qui n'ai jamais pratiqué ce terrain.

Je gamberge un peu car ce n'est pas un périple comme les autres et je pars vers l'inconnu. 

Ai-je les bonnes roues? Les bons pneus? Suis-je suffisamment préparer physiquement? Et le mental va t-il suivre? Je roulerai avec mon vieux  C50, mais dans la voiture, puisque ma femme va me suivre étape par étape, il y a le Scott et des roues de rechange, au cas où il y aurait de la casse...Je ne me pardonnerais pas un échec sur problème mécanique, se serait trop dommage.

J'essaie d'avaler, pour la forme, un petit- déjeuner gentiment  préparé la veille par le patron de l'hôtel, mais très vite, nous rangeons nos affaires pour rejoindre le lieu de départ.

Même mon épouse à un peu le trac!

 

Dimanche 6 juin, 

Cambronne.

Nous garons la voiture derrière un bus d'Italiens. Je suis le seul français dans ce coin, cerné par des Espagnols, des Anglais, des Italiens donc et autres Hollandais roulants. Dans cette étrange atmosphère, tout le monde déballe sont matos et se prépare en scrutant le ciel menaçant: la météo a prévu des orages...

Car même si un arc en ciel apparaît alors que nous sommes dans la zone de pointage, au moment du départ pour cette grosse journée de vélo, personne n'est sûr que la pluie ne viendra pas se mêler à la grand-messe.

Il est 6h30 et des poussières et c'est parti...

Les 80 premiers kilomètres, avalés à bonne vitesse, font plus penser à une cyclo-sportive qu'à une randonnée de cyclo-touriste. J'essaie de rester dans les roues, sans me griller dans la multitude de petites bosses qui égrènent le parcourt. Le Nord, ce n'est pas  tout a fait plat !!!

Dans le peloton, un Belge vient à ma hauteur, avise le maillot de l'Ariégeoise et me demande d'où je viens.

- De Montauban

- Ben ça, c'est pas la porte à côté, c'est sûr! ( avec l'accent! )

- C'est sûr...

- Mais tu sais où tu vas, là ? me demande t-il perplexe.

Et moi ironique:

- Oui, oui, j'ai visionné plein de vidéos.

Le gars me donne rendez-vous au premier secteur pavé et me souhaite bonne chance.

Le premier pointage à Bohain a lieu dans une salle de sport où chacun fait tamponner sa carte de route, dans un ordre quasi militaire. On rentre par une porte, tampon, puis on fait la queue sans précipitation ni bousculade et dans un calme étonnant pour les sudistes que nous sommes, tout le monde à la queue leu-leu pour un ravitaillement copieux,  et on ressort par une autre porte récupérer son fidèle vélo.( à noter qu'on peut faire cette cyclo les poches vides car tout est prévu pour ne pas crever de faim).

Ambiance magique et étonnante... 

Mon épouse est là, heureuse de me voir en bonne forme mais je lui remets les pieds sur terre en lui expliquant que pour l'instant, je n'ai pas encore vu l' ombre d'un pavé. Mais dans 20 kms ce sera chose faite et je lis dans ses yeux une légère inquiétude.

En partant, je lui lance: " Rendez-vous à Troivilles! ". Ce sera le premier secteur pavé de ma vie.

L'énorme peloton avec lequel j'ai roulé jusqu'à présent s'est défait et nous ne sommes plus que 5 ou 6 à affronter le vent qui s'est levé et quelques gouttes de pluies.

Je suis le seul français du groupe et l'Italien qui est devant semble vouloir vraiment arriver en tête dans les pavés de Troisvilles. Nous le laissons tous faire et nous y rentrons tous en ligne, à grande vitesse  mais à distance respectable, on ne sais jamais... Une décharge électrique (et d'adrénaline) me traverse de la plante des pieds à la racine des cheveux pendant les 2200 mètres de la zone. J'aperçois à peine ma femme qui essaie de me prendre en photo et qui m'encourage, mais elle même m'avouera que je suis vraiment passé trop vite.

Entre les secteurs pavés, les portions goudronnées font du bien, me direz vous, sauf si le vent de face et la pluie s'en mêlent. Un orage violent éclate, déversant des litres et des litres d'eau, pendant 2 heures sur les pavés nordiques. L'angoisse de la crevaison et de la chute font que je deviens plus prudent dans les secteurs à risques.

L'entrée du Pavé de Buat, section N° 23, est complètement défoncée et en dévers, je ne sais plus où poser mes roues. Mon vélo, prenant des initiatives choisit d'aller à gauche mais il a tout faux: je me rétabli sur le bas côté, dans l'herbe. Plus de peur que de mal, ce sera une alerte sans frais...

La pluie redouble et les éclairs zèbrent le ciel. Parti de Cambronne en maillot et sans imper (oubli impardonnable), je commence à avoir froid et à trembler sur ma machine. 

Je réussis à prendre les roues d'un groupe de coursiers qui me ramène à grandes pédalées jusqu'au lieu de pointage-ravito d' Aremberg-Wallers. Mon épouse n'est pas au rendez-vous et je m'inquiète. J'essaie de sortir ma carte de route de mon maillot, mais je n'y arrive pas , je suis frigorifié, et tout d'un coup, le doute s'installe. Il me reste 100 km à parcourir, 19 secteurs pavés dont la difficulté va aller crescendo. Et là, je suis à l'entrée de la Tranchée d'Arenberg!

J'essaie de joindre ma femme qui devrait être dans le secteur mais ,visiblement, mon portable est à peu près dans le même état que son propriétaire. Je lui gueule de m'attendre à la  sortie de la Tranchée mais en fait, elle y est depuis plus d'une heure et m'attends sous la pluie battante, à regarder passer les galériens de l'enfer du Nord. 

 

LA TRANCHÉE D'ARENBERG

Le voici enfin, ce lieu mythique dans lequel je m'engage prudemment car l'orage qui vient à peine de cesser, a détrempé les pavés acérés comme des lames de rasoirs qui ne demandent qu'à vous mettre au tapis. Je mets au moins 100 mètres à me lancer et ne dépasse pas les 20 km/h mais me fais un point d'honneur de rouler sur le haut du pavé en évitant la petite bande goudronnée qui facilite la vie de la plupart des concurrents. Quand j'atteins enfin les barrières qui marquent la fin de la tranchée, un rayon de soleil apparaît, et puis un autre, ma femme, et là tout d'un coup je sens mon corps  se réchauffer, le moral remonte en flèche et j'ai la certitude absolue que je terminerai cette épreuve. Je suis prêt à en découdre avec le reste des pavés.

Les secteurs suivant - Hornaing - Orchies - Nouveau monde - Moulin de Vertain et j'en oublie, sont horribles et remplis de boue, mon vélo couine et souffre, moi aussi, mais je reste sur le haut du pavé et me permets même de doubler quelques concurrents. Un de mes porte-bidons s'est cassé et je dois abandonner un bidon, ce dernier ne tenant plus et voulant absolument se mettre entre le cadre et le pédalier.

Lunettes, bidons, sacoches, chambres à air et pneus, bonbonnes de CO2, pompes, jonchent les bas côté dans les secteurs pavés, éjectés des machines et des poches des maillots. C'est dire les chocs qu'encaissent les vélos et les cyclistes.

Je prie Saint Tom et Saint Fabian pour ne pas crever car réparer sous la pluie et dans la boue, est une vraie galère. Dans la Tranchée, mon épouse verra un concurrent mettre près d'une demie heure pour changer une chambre. C'est aussi ça Paris - Roubaix...

Après le pointage de Cysoing  se dessine le carrefour de l'Arbre, autre lieu mythique, long faux plat montant difficile à négocier tant les pavés sont disjoints et agressifs, mais je le passe avec une grande énergie ( je me surprends moi même! ). Une foule  qui nous encourage s'est formée à côté du Restaurant de l'Arbre.

Un virage à droite, et c'est le difficile secteur de Gruson, que je passe relativement bien car maintenant que le soleil est revenu, la voie a eu le temps de sécher.

Paule est là pour m'encourager et me lancer un: " Allez GG, c'est bientôt fini!"

Oui, bientôt, mais pas encore tout à fait.

Il reste le secteur N°2, celui après la ville de Chereng, 1400 mètres de pavés disjoints avec des trous et des bosses, des nids de poules et du goudron effrité, un classique en somme, que je négocie pour la seule et unique fois sur un  bas côté lui aussi relativement défoncé mais plus roulant tout de même ( il n'est pourtant classé  que 2 sur une échelle de difficulté de 5 ): je dois tout de même être un peu entamé.

Enfin, j'arrive dans le faubourg de HEM et dans son long faux plat montant. Que de scénario dans cette portion! Rappelez-vous Moncassin échappé avec Andreï Tchmill. Ce dernier ne voudra plus rouler et  tous 2 se feront rattraper par un petit groupe à l'entrée du vélodrome. Mais ce jour là, un Français inscrira son nom sur les tablettes de Paris Roubaix: Frédéric Guédon.

Dans ce long faux plat, je roule avec un Hollandais qui veut vraisemblablement le monter très vite : nous le montons effectivement à bloc et passons le dernier secteur Crupeland ensemble.

L'entrée sur le vélodrome est magique et ma gorge se noue quelque peu lorsque je pénètre sur la piste. Mon collègue hollandais monte vers les balustrades. Va-t-il vouloir faire le sprint? Il se ravise et nous passons la ligne ensemble et à ce moment là nos regards se croisent: ils en disent long sur ce nous venons de vivre.

Je m'arrête un moment au bord de la piste, saoulé par plus de 9 heures de vélo et par trop d'images imprimées dans mon cerveau.

Seul bémol, ma femme coincée dans quelques embouteillages, n'est pas au vélodrome pour partager cet instant, , j'ai été plus rapide qu'elle depuis Gruson: un comble! Je la retrouve quelques minutes plus tard et nous pouvons enfin partager nos impressions sur cette fabuleuse journée.

Pour elle non plus tout n'a pas toujours été facile. Suivre son cycliste sur une telle épreuve n'est pas une chose aisée, car on sait jamais vraiment à quel endroit il se trouve et l'attente est parfois bien longue avant qu'il n'apparaisse au détour d'une voie pavée.

Nous contemplons mon vélo  recouvert de boue et qui ressemble à celui de Musseuw lorsqu'il a gagné cette course en 2002, la météo étant cette année là un peu comme celle d'aujourd'hui.

Je suis heureux comme un gamin qui vient de faire son premier tour de manège, j'arrive en forme, je n'ai pas eu de pépins mécaniques, et j'ai réalisé un des rêves qui me tenait le plus à coeur.

La douche aussi fait parti de Paris Roubaix et sera un moment inoubliable et là encore pas de bousculade, tour à tour chacun prend la place de l'autre dans l'intimité d'un box.

Combien de larmes de joie, de défaites et de souffrances l'eau bienfaisante a t' elle fait couler entre ces trois petits murs de béton?

Dans le mien y est inscrit VAN DER AERDEN. Il a gagné Paris-Roubaix en 1987.

RESPECT...

 

 

 

 

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Un petit coup de narcissisme.... monPARIS-ROUBAIX CYCLO  2010 à moi !!!

 

Nouméa, mars 2009. A cette date j’apprends qu’à compter du mois de septembre j’exercerai

à nouveau mon boulot à Lille. Il ne faut pas longtemps pour que l’idée me vienne de participer au

Paris-Roubaix Cyclo organisé chaque année paire par le VC Roubaix. Je suis de ceux pour qui

l’année cycliste commence avec le «Het Nieusblad» et s’achève après Liège-Bastogne-Liège.

J’exagère un peu c’est sur, mais à peine. J’aime ces courses d’un jour empruntant des parcours de

légende où des générations de « flahutes » et autres coureurs durs au mal se sont affrontés.

Attention, je ne compare en rien mes micro-performances à celles des seigneurs de la route. Il y a

plus qu’un abîme mais bon, entrer dans la légende même par la toute petite porte c’est bien sympa

! Alors, à Nouméa sur le vélo, je m’y vois déjà. Sur les baies, je suis dans la tranchée de

Wallers-Arenberg , le boyau de Quérénaing ou le chemin des Abattoirs qui suit celui des Prières. En

juin et juillet 2009, n’hésitant pas à affronter le terrible hiver austral (MDR) j’avale 2000 km. Mon

Scott étant dans le container voguant vers l’Europe j’utilise un super Colnago aimablement prêté par

un copain.

Installé à Lille je retrouve avec plaisir les routes du Nord et de la Belgique toute proche. Tant

et si bien qu’entre le premier janvier et la fin du mois de mai je roule près de 5000 km. Curieusement,

et à ma grande surprise, les conditions climatiques dans le ch’nord peuvent s’avérer parfois un peu

difficiles en hiver, m’aurait on menti.....? Quelques petites pluies et autres frimas ne sont pas

totalement à exclure. Des souvenirs restent, une sortie sur des routes recouvertes de neige, 110

kilomètres sur les monts du «Ronde Van Vlaanderen» où après une heure de route la menthe à

l’eau du bidon est devenue de la glace à la menthe.

Début mars, la saison des brevets cyclotouristes reprend. Excellentes occasions de varier les

parcours tant en France qu’en Belgique et de rouler en groupe. J’effectue quelques incursions sur

les pavés pour ne pas oublier comme ça secoue et le jour du vrai Paris Roubaix je suis sur le bord

des routes pour voir passer les pros. L’entrée dans les secteurs pavés d’un peloton de furieux

lancés à 50 km/h ça décoiffe.... au même endroit un peu plus tard je compterai les pavés un par un.

On y reviendra.

La préparation se poursuit, rythmée par les brevets. Je vois que je ne suis pas trop mal et que

je ne roule pas avec les plus nuls. Le 16 mai 2010 je fais un gros plein de confiance en bouclant en

dix heures les 250 km du «Gouden Flandrien»; le parcours, plus que corsé, emprunte tous les

monts et pavés possibles des Ardennes Flamandes constituant un «maxi» Tour des Flandres. Bref,

un excellent test qui me booste pour la fin de la préparation.

Les derniers jours la pression monte et arrivent ces instants, habituels chez moi, où je me dis

«à quoi bon?» ou «que vais je faire dans cette galère?».

Samedi matin 09h00 je suis sur le quai 9 de la gare Lille Flandres, direction Compiègne.

L’aventure commence par la rencontre de Karl qui muni de son vélo Canyon prend, évidemment

pour la même raison, la même direction que moi. Venant de Wiesbaden il s’est déjà tapé cinq

heures de voiture pour rejoindre Lille. Demain il fera la route en sens inverse. Dans le monde des

fêlés du sport on trouve toujours plus «dingue» que soit… non ? Nous devisons tranquillement en

anglais de nos espérances pour demain et des épreuves, notamment des «IRONMAN», auxquels

nous avons tous deux participé. Bref, les trois heures de train passent rapidement. A Compiègne je

retrouve mon pote Joël, l’ami marathonien des petits matins lillois blêmes. Lui aussi va faire le Paris

Roubaix sur un deux roues: en l’occurrence une moto Triumph Street Triple. Demain il sera mon

accompagnateur dévoué et attentif. La journée se passe tranquille, vous connaissez le rituel,

pâtes, sieste, obtention de la plaque de cadre et de la feuille de route, pizzas, une bière et dodo.

Rien que du classique éprouvé.

Réveil sans réveil le dimanche à 04h45 après une nuit un peu agitée. Les départs

s’échelonnent entre 04h00 et 07h00 ; j’ai décidé de prendre la route aux alentours de 06h45. Je sais

d’expérience que les cadors partent un peu avant l’heure limite. J’espère ainsi pouvoir choper le bon

wagon quand il se présentera et ne pas donner un coup de pédales dans les cent premiers

kilomètres exempts de pavés. Pour rallier la ligne de départ il y a douze kilomètres qui constituent

une bonne mise en jambes. Au départ, à Cambronne les Ribécourt je fais pointer ma feuille de route

et je m’élance. Mes prévisions s’avèrent exactes et rapidement j’intègre un “grupetto” d’une

centaine de coureurs et bien au chaud, à l’abri dans ce peloton cosmopolite, j’effectue le premier

tronçon jusqu’à Bohain à plus de 31 km/h de moyenne sans puiser dans les réserves. C’est une

bonne chose, ce début de parcours dans la plaine picarde est fait de longs faux plats descendants

et donc aussi montants qui doivent être usants à parcourir seul. Le peloton est international, 60 %

des engagés viennent de l’étranger, ça parle en toutes les langues et ça discute beaucoup;

visiblement il existe un bonheur partagé à s’engager sur ce parcours mythique. Je discute avec un

italien, le ciel est menaçant, il me demande si il va pleuvoir, je lui réponds oui mais pas forcément

sur nos têtes. Joël sur sa moto nous ouvre la route et nous protège aux intersections. Je regarde les

vélos autour de moi. Beaucoup de cadres acier ou alu dont certains ne sont pas de la première

jeunesse. Mais, on sent que ces bécanes et leurs propriétaires aux mollets affûtés ont des milliers

de kilomètres derrière eux. Beaucoup d’entre eux ont aussi, tout comme moi, du laisser le beau vélo

à la maison pour éviter de perdre quelques milliers d’euros dans une ornière traîtresse. Au début

d’année en fouinant sur le site Troc-vélo je me suis offert pour 400 euros un MBK Pro Speed .... 9

kilos d’alu, un groupe Shinano de base, des soudures type char T 34 soviétique, du lourd et du

solide! Seul "luxe", je me suis équipé d'une paire de pneus Schwalbe Durano Plus de 25 mm de

section garantis increvables ou presque. Et de fait mon brave vélo va tenir le choc et j’effectuerai le

parcours sans l’ombre d’un souci mécanique....c’est appréciable, sachant que dans chaque secteur

pavé quatre à cinq cyclistes sont toujours affairés à changer de chambre à air.

Après le premier ravitaillement couplé au pointage de la feuille de route les cyclistes repartent

en groupes moins compacts. Les premiers secteurs pavés sont pour bientôt. Je roule avec un

concurrent anglais, après une petite concertation nous prenons des relais d’un kilomètre en veillant

à rouler bien régulièrement entre 30 et 33 km/h, ni plus, ni moins. Nous arrivons enfin sur le premier

secteur pavé, celui de Troisvilles. Le pavé est sec, j’ai la pêche et je roule à bloc au milieu de la voie

sur le haut du pavé n’hésitant pas à descendre sur les bords pour effectuer les dépassements

nécessaires. A bloc pour moi c’est  25 km/h, vitesse de pimpim mais suffisante pour

assurer un bon passage. Bref, la vie est belle, j’ai la socquette légère et je me prends à rêver d’un

Paris Roubaix accompli à près de 30 km/h. On peut toujours rêver mais parfois pas longtemps!

Après quelques secteurs pavés la pluie fait son apparition sous forme de précipitations orageuses

violentes. Ces averses dureront deux fois deux heures entrecoupées d’une période d’accalmie.

Avec le déluge, dans les secteurs pavés détrempés ce n’est plus le même sport. La boue recouvre

les sentiers, des flaques piégeuses ont fait leur apparition. Il devient difficile de tenir le haut du pavé

et les bas côtés sont quasi impraticables. A de nombreuses reprises je manque de me vautrer

maîtrisant de justesse des dérapages et autres glissades. A chaque fois où j’évite la chute je suis à

l’arrêt et je dois relancer la machine. J’ai toujours de bonnes jambes mais ça ne suffit pas. Je

manque singulièrement de technique pour rouler à mon aise dans ces conditions difficiles et je me

fais doubler par ceux qui, vaccinés avec un rayon de vélo, n’ont pas ce souci. A chaque secteur

pavé je prends 300 mètres dans la vue que je récupère sur le bitume pour les reperdre dans le

secteur pavé suivant. Dans la tourmente certains gardent leur humour. J’entends une voix à l’accent

ch’ti qui nous dit après une heure de déluge: “Eh garchons, si ch’a continue on va finir mouillés...!”.

Je rétorque qu’il aurait pu neiger, bref la bonne ambiance demeure.

Dans la tourmente j’ai perdu mon motard. Il n’est pas toujours évident pour les suiveurs de

garder le contact. A bon droit il leur est interdit d’emprunter les secteurs pavés ce qui n’est

malheureusement pas respecté par tout le monde. J’ai ainsi l’occasion de pester contre la

conductrice d’une BMW immatriculée en Hollande. Elle roule au pas me contraignant à mettre pied

à terre; c’est assez dur sans ça et je lui demande peu aimablement de se pousser. Cette dame a du

enrichir ses connaissances linguistiques internationales en injures de toutes sortes.

A chaque contrôle je m’arrête pour le pointage et la restauration. Le club organisateur a

mobilisé une armée de bénévoles souriants et disponibles. Un des très bons côté du nord où la vie

associative est particulièrement active. A Cysoing, à 30 kilomètres du but je retrouve enfin Joël

toujours fidèle au poste sur sa Triumph. Il n’a pas mis le cap sur Lille ce que vu les conditions j’aurai

compris aisément. Je le remercie chaleureusement. Profitant de ce dernier ravitaillement j’enlève un

peu de pression dans mes pneus et je recule ma selle de plus d’un centimètre. J’ai alors

l’impression de passer les pavés trempés un tout petit peu mieux. Est-ce ces modifications

techniques ou plus sûrement les tranches de saucisson avalées goulûment à Cysoing ? La question

demeure !

Je suis bientôt en vue de l’arrivée. Les derniers secteurs pavés défilent dont le mythique

Carrefour de l’Arbre. Je remonte enfin la longue avenue qui conduit vers le vélodrome heureux

d’être allé jusqu’au bout du mythe et de pouvoir dire: «j’ai fait le Paris-Roubaix». Je rentre sur le

vélodrome et malgré la fatigue je n’hésite pas à monter dans les virages. J’aurai envie de faire dix

tours pour prolonger le rêve. Je boucle les 255 kilomètres en 09h20' de selle et en 10h15' tout

compris. Même si la performance importe peu je me dis que dans deux ans les conditions seront

moins calamiteuses et que là je pourrai alors peut être frôlé les 09h00.... j’y reviendrai c’est sur.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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  • 2 months later...

Bonsoir

 

J'étais au Paris Roubaix, comme bénévole ( c'est moins fatiguant:) ) au ravito de Wallers. 
J'en ai profité pour prendre pas mal de photos dans la tranchée d'Aremberg, puis au Vélodrome. Une très belle journée, Il y avait vraiment une très bonne ambiance. 

les images que je garderais

- Dans la tranchée d'Aremberg, j'ai vu un troupeau de 6 ou 7 italiens, fonçant sur les pavés à toute vapeur, en chantant à tue-tête. Ils sont fous ces italiens:)

- A l'arrivée, le mélange de fatigue, de joie et d'émotions chez tous les participants.

Bravo à tous ceux qui ont participé, quelque  soit la distance, le temps et qu'ils soient allés au bout ou pas.


Voici les photos prises ce jour là.

http://gcolin.jalbum.net/parisroubaix2011/roubaixvtt/2012.html

A+ sur les routes Gérard

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