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Quel beau champion du monde ce fut ...


Georges MAILLET
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C'était un clin d'œil mon ami, je contacte Bruno et hop j'ai des nouvelles de "Papy" dans l'instant, le "Môme" est bien le fils de son paternel ! Quant au "Colombien", c'est un chêne, grande gueule à l'image de ceux d'Audiard mais tellement émouvant ! D'une petite histoire, il t'en fait un roman, ça c'est "Jubilador" !! Enfin, toi mon "Poupou" le dernier Parigot de la bande avec La Guibole, et tes tenues "Fluos" tu te remets à rouler et ça, tu vois, c'est un énorme soulagement ! Alors à quand une "Rando" de Bruno" ?😉

La « Rando de Bruno » est devenue au fil du temps un passage, un séminaire incontournable à l'attention et l'intention des forumeurs de « Vélo 101 ». Depuis quatre ans, ce Belge bon teint, hôte ô combien philanthropique, convie tous ses amis pour une partie de manivelles des plus Rabelaisienne. Non content d'offrir gracieusement le gîte et le couvert à ses épicuriens invités, Bruno, homme de conviction s'il en est, s'entourent pour l'occasion de toute sa famille et belle-famille afin que l'accueil, l'organisation et la logistique s'avèrent sans faille. Du bel ouvrage. L'épreuve, proprement dite, copieuse à souhait en côtes et raidards, longue de cent quarante-quatre bornes et dotée d'une dénivellation de 1903 mètres, n'effraye nullement nos joyeux lurons. Vingt-cinq coursiers venus de tous horizons sont au départ de cette quatrième édition. De nombreux autochtones, bien évidemment, sont présents dont, outre Bruno Langen et ses amis, le « Cannibale » Régis Grégoire (Imbattable dans les « Pronos de 101 » à ses prémices il y a dix ans) et son acolyte l' « Aristo » Renaud de Lidge (Régis Grégoire, Renaud de Lidge, Michel Roth et Patrick Louis, ossature ô combien efficace de Discoverique Francophone).

Le trio inébranlable des « Titis Parisiens » du forum, « Sergio » Delesalle, « Papy » Isaac Stene et Jean Louis « Jubilador » Castel, le plus Colombien des Français, dont les bielles usées donneraient encore des sueurs froides à notre présomptueuse jeunesse, arborent la mine épanouie et réjouit de seniors en plein épanouissement. Le tableau ne serait pas complet si une touche hispanisante ne venait apporter de l'authenticité aux convictions à l'hôte de cette contrée d'Outre Quiévrain. En effet, Osmar, Catalan pure souche, a délaissé ses Ramblas chéries pour rejoindre, in extenso, certains de ses compatriotes émigrés en Wallonie afin de participer à la Fiesta. Le maître de céans, organisateur attentionné, propose tout d'abord au petit groupe un décrassage en règle de trente bornes afin de parfaire la condition des uns et des autres et d'échauffer les muscles des plus récalcitrants. Quatre crevaisons viennent, néanmoins, entacher le parfait ordonnancement de la troupe des joyeux drilles. Le petit peloton progresse à l'image d'un train de sénateur, cahin caha. Soudain, au détour d'un virage, la Citadelle de Namur dessine ses contours majestueux mais monstrueux, pour nombre de nos camarades forumeurs, les yeux exorbités par l'ampleur de la tâche qui les attend. Dès lors, les faciès hétéroclites des coursiers s'accommodent de fort belle manière à la topographie contrastée du parcours.

Chacun se reconnaîtra, Un enchaînement de quatre-vingt bornes de côtes, berg et raidards (Bioul, Warnant, Dorine, Wépion, Citadelle (deux fois, sic), Rita, Tienne vont s'enchaîner à une cadence infernale. Déjà, devant apparaît le natif des lieux en la personne de Régis. Maître de ces lieux, le « Cannibale » ne laisse le soin à personne d'ouvrir la route de sa pédalée souple et harmonieuse. Dans son sillage son siamois Renaud l' « Aristo » semble à l'aise de même que Ludovic, sosie de Johan Van Der Velde ainsi que Bruno, qui s'était offert la bagatelle de soixante-quinze bornes à l'aube pour rejoindre la ligne départ ! L'hégémonie Belge par excellence. Derrière, c'est l'hallali ou peu ou prou. Nombres de coursiers digèrent de moins en moins bien la succession des ascensions. La route est parsemée de fantômes errant tels des marionnettes, que dis-je des pantins, désarticulées. Luc un ami cher à Bruno, exténué met pied à terre, non sans avoir pulvérisé son record de sortie (122 km contre 80, un océan !) et grimpe prestement  et à son grand soulagement dans la voiture balai où il fera office de photographe occasionnel (merci pour les clichés). Mais voilà notre « Jubilador » national qui affronte comme un beau diable des rampes qui naguère ne lui aurait posé aucun souci.

Aujourd'hui, le « Colombien » souffre le martyre et démontre, à ceux qui l'ignoreraient encore, combien l'amitié peut décupler les forces du commun des mortels. Le Catalan Osmar, quant à lui, sans doute en villégiature en compagnie de Ronaldinho sur les plages ibériques ces derniers temps, a omis à l'instar de son ami Carioca de s'entraîner et d'affiner sa condition physique. Aussi, il s'apparentera plus à un VIP en goguette qu'à un coursier teigneux et besogneux. Toutefois, ses remords tenaces le contraindront, bientôt, à ré enfourcher sa monture pour terminer le parcours au mépris de ses douleurs. Chapeau ! Deux ravitaillements, tout de même, (50km et 110km) viendront mettre un peu de baume au cœur et d'enthousiasme aux moins adeptes aux toboggans infernaux. Les trente dernières bornes débutent par un calvaire des plus effroyables, des plus impitoyables. La côte de Sainte Rita et son pourcentage gargantuesque de 14% se dresse tel un mur infranchissable devant des rescapés aux jambes flageolantes, au cœur palpitant et à l'œil hagard. Si je voulais être drôle, j'avancerai que Sainte Rita, la bien nommée, est recensée pour être la Sainte des causes perdues, mais ils m'en tiendraient rigueur, les bougres, et pourtant ... 

L'idée d'aborder les derniers kilomètres et de rejoindre l'écurie où le foin ....pardon les spaghettis se mêlent et s'entremêlent dans l'eau bouillante et frémissante donnent du cœur à l'ouvrage aux plus "souffreteux". Le « Jubilador », fier et orgueilleux comme un paon Colombien s'est remis en selle afin de rééditer sa performance de 2007 à savoir, terminer premier Français.  C'était sans compter sur le finish irréel de « Papy » Isaac. En effet, l'Angevin d'adoption plus svelte que jamais pose une mine monstrueuse aux deux bornes qui atomise et irradie tous les "gamins" présents ! Seul, le « Cannibale » demeurera hors de portée. Il est vrai que Régis, à 25 ans printemps est au sommet de son art. Isaac « Terminator » terminera deuxième de cette « Rando », après avoir « cocufié » tout son monde lors de l'emballage final et ce, à soixante-treize piges !! Respect ! « Sergio », le « Dandy Parisien », l'homme du Stelvio, fera admirer sa tenue blanche sexy et son art du déhanchement lors des ascensions. Un spectacle à lui tout seul. Ce type est une perle. Les retrouvailles sous une douche salvatrice et chaude à souhait seront émaillées de rires et de faits de courses toutes plus énigmatiques et humoristiques les uns que les autres.

La Grande Rosière, sera alors le théâtre des festivités où apéritifs, repas, tombola, cadeaux, quolibets jaillissants, railleries bon enfants et anecdotes croustillantes cohabiterons en harmonie, convivialité et amitié ! Il n'y a que le vélo pour générer tant de générosité, de fraternité et de solidarité ! Le cyclisme est une école, merci Bruno pour la leçon ! Le mot de l'organisateur Bruno Langen : « Il est alors déjà l'heure du départ. Cette journée est passée vite. Nous avons eu une météo parfaite, un beau parcours, des participants super sympas. Bref, j'ai passé une superbe journée en tant que modeste organisateur. Une 5ème édition est bien entendu prévue.
J'espère que cette « Rando » aura plu à tous. Je remercie en tout cas tout le monde d'être venu, certains de bien loin pour une simple randonnée et je remercie bien entendu David mon fidèle adjoint pour l'encadrement de la « Rando » et ma famille dont ma Zoé pour le précieux coup de main ».

 

Michel Crepel

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Rolf était avant tout un formidable homme des labourés, trois fois Champion du Monde à une époque où se côtoyaient, les André Dufraisse, Renato Longo (mon idole à 9-10 ans) ou Éric De Vlaeminck (inabordable ensuite). Rudi, c'était la classe à l'état pure, racé le Teuton et hyper sympa ! Hans Junkerman était un pistard émérite et un sixdayman de grand talent (avec Altig d'ailleurs). Enfin il y eu également Karl Heinz Kunde, moins de 160 cm sous la toise ! Un sacré bon escaladeur souvent placé rarement gagnant ! Néanmoins, c'est véritablement Rudi Alltig qui tenait la baraque ! Impressionnant sur la piste, multi médaillés en poursuite mais également sur la route avec un Tour d'Espagne et un grand nombre de victoires d'étapes dans les trois GT, homme de classiques aussi ! Un style incomparable sur la bécane et une "gueule" ! Il aura marqué les "sixties" ! Ensuite, il faudra patienter jusqu'à "Didi" Thurau !😉

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Bonjour Serge,

Les grosses cannes,ou les grosses cuisses veut dire que l'on est déja "en croustille" dans le jargon cycliste ...Je les ai eu bien souvent ....

Quand a Isaac je crois que l'employé de mairie s'est trompé de date quand ses parents sont venus le déclarer ...(on ne peut pas rectifier un registre en mairie,j'ai un cousin qui s'appelle Allan car l'employé de mairie n'a pas bien compris le nom de Alain qui était choisi par les parents )....

Bruno quand a lui ,il a couru en 1&2 caté FFC dans les 70'  ,il continue a roulotter,mais il n'a plus trop le temps de s'entrainer car il est responsable de deux agences d'assurances ... Nous avons couru ensemble il y a quelques années en début de saison ,nous avons fait deux tour d'un circuit tout plat avec juste un taquet a l'arrivée.Il a trouvé le moyen de me mettre dans le rouge,juste sur deux tours" d'échauffement" j'étais écoeuré ...,je me suis fait sortir assez rapidement et je suis allé me réchauffer dans un Mac D'o je suis allé voir l'arrivée et Bruno était dans le bon coup...

Je suis content de voir que tu te remet a pédaler,moi je n'ose pas ...j'ai la trouille maintenant ...seul,même avec un télephone portable;on ne sais jamais ce qui peut m'arriver ,et encore moins en groupe car si l'on est plus de cinq cela fini toujours en allure coursette...Je n'étais pas le dernier a foutre le bordel en prenant des relais longs et appuyés,mon fils te le dira, a l'époque où il roulait encore ......Maintenant je fais du tir sur cible au gros calibre (357 magnum S&W) c'est moins fatiguant quoique parfois je rentre crevé de tant de concentration car les balles coutent assez cher...J'ai trouvé quelqu'un qui me les recharge a moitié prix...,je m'acheterais bien l'appareil qui sert a recharger les balles,mais comme je n'y connais rien en poudre en amorce ni en ogive j'ai peur de faire des conneries ...Lui c'est un passionné ,

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Wolscholl (moi non plus je ne sais pas écrire son nom,on va l'appeler Rolf aussi gagné un tour d'Espagne ,c'était en 1965 je crois et Poulidor faisait un peu la gueule d'avoitr été trahi par son équipier A cette époque la Vuelta se courait en avril ,mais ce n'est pas comparable avec la Vuelta de nos jours ...,de même que le Giro qui se courait tout de suite après ,j'ai lu quelque part que R.V.Looy avait gagné le prix de la montagne je ne sais plus quelle année ,ce ne devais pas être bien dur !!! ...

Pour en revenir aux teutons dans le peloton, c'était avant la chute du mur de Berlin,le vélo était plutot un sport confidentiel,du moins sur route car sur piste il y avait des talents ,mais qui ne sortaient pas de chez eux ...Les coureurs actuels sont presque tous nés dans l'ex RDA y compris Ulrich ,mais je n'en suis pas sûr ...Quand a Karl Hein Kunde (de son vrai nom Kundermann) je ne sais pas ce qu'il foutait dans une équipe belge où il n'y avait personne pour l'aider...Tout était pour Beheyt et ensuite pour W.Godefroot c'était aussi je crois l'équipe de Junkermann en fin de carrière ...Cette équipe Wiel's avait aussi la particularité de tenir un anglais qui ne parlait pas un mot de la langue de Shakespeare ...Il parlait un peu le français et le flamand ,il  était très rapide au sprint je crois qu'il s'appelait M.Wright ... 

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Tu oublies le Muur de Huy,,il y avait aussi Wilfried qui avait reconnu la bosse et a mis la flêche des le bas ,moi je montais a l'arrache quand d'un coup Isaac est passé a dix centimètres de ma roue avant ,je me revois toujours en train de gueuler" ISAAC PUTAIN",il avait un problème de dérailleur je crois ,J'ai une photo de moi et Isaac qui est derriere dans ce fameux mur de Huy et une autre une autre année dans la côte de Sta Rita a quelques longueur ...Finalement la citadelle de Namur ne m'a pas semblé très dure,sauf sur la fin car on la montait encore frais...Dans la voiture dans laquelle j'étais monté il y avait déja Oscar qui était descendu lui aussi ...Il se lamentait d'avoir fait tant de kms pour finalement monter dans la voiture balai...Puis d'un seul coup il a voulu remonter sur son vélo car il y avait un autre abandon ,tout compte fais je me suis dit ,"moi aussi je remonte en selle" ...Les premiers kilomètres m'ont semblé très durs et je me demandais si j'avais bien fait de remonter sur le vélo puis j'ai eu le petit groupe en point de mire et tout est devenu plus facile,même si j'étais "hors concours" je pensais secretement de finir premier français car ,j'allais a cette époque encore une bonne pointe de vitesse.Je cherchais Isaac car je sais que lui aussi allait vite ...Je ne le voyais pas et j'ai cru que l'on avait semé en route ...Je me suis mis dans la roue de Regis car j'ai vu que lui aussi voulait faire le sprint mais a moins d'un km de l'arrivée j'ai vu passer une flêche sur la gauche de la route ,moi qui était complètement a droite; Régis lui l'avais senti et est allé le chercher,mais moi le temps que je me dégage ,et ayant perdu toute motivation je me suis complètement relevé ...Isaac que je cherchais partout était tout simplement dans ma roue,il s'est laissé décroché du paquet et nous a posé une mine digne des écoles de cyclisme ...      

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Oui, en effet, Michael de son prénom, né en Angleterre tout de même (tu sais, il y a des Français qui ne parle pas un traître mot de la langue de Voltaire, aujourd'hui !!) ! Oui, il était véloce, le bougre, deux ou trois étapes du Tour, si j'ai bonne mémoire et très présent sur la Vuelta, également ! La Vuelta et le Giro dans la foulée seuls Merckx en 1973 et Battaglin en 1981 ont réussi le doublé ! Il fallait tout de même être sacrément costaud pour s'embourber 3000 bornes et remettre le couvert trois ou quatre jours plus tard ! En effet, le "Rouquin" est de Rostock, du Dynamo de Berlin club omnisport par excellence ! Les Allemands pistards sortaient rarement d'Allemagne pour la meilleure des raisons, les "Six Jours" outre-Rhin étaient légions et de surcroît, les plus huppés mais Altig par exemple était présent à Gand, Zurich ou Grenoble ! Pour Rolf c'est vrai mais est-ce totalement de sa faute ? J'en doute ! La 8ème étape présentait un tracé somme toute conventionnel pour baroudeurs et un groupe sortit en facteur où figurait l'Allemand ! Ces derniers sont arrivés avec plus de 13 minutes sur un peloton des plus apathiques alors que "Poupou" en Amarillo avait déjà presque course gagnée à une grosse dizaine jours de l'arrivée, c'est dire, l'erreur du Limougeaud de ne s'être pas remué le popotin ! Le doublé 64-65 était à l'eau ! C'est la course et Raymond à toujours péché de ce côté-là, sinon, on ne le surnommerait pas, à tort d'ailleurs (Pour ceux qui ne connaissent pas grand chose aux choses du vélo, soit dit en passant), l'"Eternel Second" ! 😉

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Et la sortie des "P'tits Gars d'Auber" en 2007, tu t'en souviens ?😉

 

La Balade des P'tits Gars d'Auber s'est disputée le dimanche 11 novembre dernier en présence de plusieurs forumeurs de Vélo 101.

En ce jour d'Armistice, la France sommeille. La Grande Guerre a, depuis des lustres, dissipé dans les esprits du bon peuple François son cortège de meurtrissures, de souffrances et de martyres. L'oubli et l'amnésie se sont emparés, telle une chape de plomb anesthésiante, des âmes des jeunes générations, dont la faconde, pour le moins irrévérencieuse à l'égard de la langue d'un Molière ou d'un Voltaire par exemple, instrumentée à satiété par les esprits chagrins de nos pseudos philosophes contemporains, suffit amplement à exister et à vivre son présent en occultant la triste mais implacable car indéracinable, réalité d'hier.

En ce dimanche 11 novembre, jour traditionnel de la sortie annuelle des « P'tits gars d'Auber », donc, un guerrier, vieux grognard devant l'éternel, s'est éveillé aux aurores. Malgré une soirée doucereuse, quoiqu'un soupçon délictueuse en rapport à son âge canonique, Serge Delesalle, puisque c'est de lui dont il s'agit, émerge de sa torpeur nocturne nanti d'un estomac en détresse et d'un crâne en délicatesse. Déjà, la maisonnée grouille et, fait inhabituel pour être souligné le jour du seigneur, les robinets de la salle de bain déversent leurs flots assourdissants de liquide javellisé. En effet, pour l'occasion, Sergio a convié les Belges de service Renaud De Lidge et Régis Grégoire ainsi que le Colombien de la Perche, Jean-Louis Castel.

A 8 heures tapantes, après avoir ingurgité un café sur le pouce, la petite troupe s'ébranle et prend bientôt place à bord du véhicule de notre hôte occasionnel pour quinze bornes d'un trajet ponctué de rires francs et communicatifs et d'anecdotes sagaces voire délirantes. A hauteur de Clichy-sous-Bois-Coubron, pas âme qui vive. Les prévisions de nos météorologues patentés, qui nous annonçaient une journée pluvieuse et chaotique, ont refreiné les ardeurs et les velléités de nombre de volontaires à l'effort. Arrivé à destination, le quatuor, dont l'expérience n'est plus à vanter, ébauche une brève mise en jambes quand soudain surgit le cinquième homme en la personne d'Isaac Stene, le « sénateur Angevin ».

Bientôt, sous les ordres d'un starter en goguette, le peloton regroupé écoute avec attention les palabres d'un speaker méticuleux et très à cheval sur la ponctualité. La chaussée humide, malgré l'absence de pluie, devrait sensibiliser tous les acteurs à la prudence. La procession du départ effectué, de petites grappes de coureurs se forment. Sergio, l'instigateur de cette sortie, roule de concert en compagnie d'Isaac tandis que le "Colombien" s'attache aux basques de nos deux « Tintin », Régis et Renaud, légèrement en retrait. L'allure est pour le moins timide mais les corps s'acclimatent. Au bas de la descente de Country, Sergio s'est laissé décramponner mais à portée de fusil de ses camarades de galère, néanmoins, pour porter, si besoin était, l'estocade.

Après le round d'observation traditionnel, le tempo initial laisse la place à une allure légèrement plus emprunte de vivacité, quoique désordonnée. Ainsi, les plus adroits voire les plus présomptueux d'entre eux cherchent leur salut sur la gauche d'un peloton désormais compact tandis que la « classe biberon »" des minots d'Aulnay, insouciants, se frayent impudemment un passage en se faufilant tels des funambules au sein d'un paquet de coursiers de tous âges sous les exhortations véhémentes d'un éducateur au supplice et particulièrement mécontent de cette dispersion. Les conciliabules vont bon train au sein du groupe. En effet, l'apathie d'un peloton qui musarde donne l'occasion de palabres et de commérages, bon enfant.

Le peloton, maintenant, s'apprête à aborder le premier raidar du parcours. Situé à Lagny, vingt bornes après le départ, par la route du hameau de Bordeaux, cette rampe se monte en deux temps. Pour Sergio, orfèvre dans l'art d'escalader des pentes abruptes tels le Stelvio ou l'Izoard, ce monticule s'apparente plutôt à un amuse-gueule qu'à une réelle difficulté. En outre, il gère son affaire à merveille, le bougre, en retrait certes, mais à quelques encablures de ses quatre compagnons de route. Si l'escalade fut brève et appréhendée les mains aux cocottes tant elle s'avérait non difficultueuse, la descente, en revanche, s'apparentera à un moment de jouvence. En effet, l'organisation s'étant attachée pour la sécurité à stopper voitures et motos sur les bas-côtés, les coursiers peuvent alors, à loisir, se laisser aller à quelques frayeurs en amorçant cette descente à fond les manettes. Sergio n'est évidemment pas le dernier à étaler ses aptitudes, tout comme le « Jubilador », maître dans l'art d'évoluer en haute altitude et notre « Papy », rompu pour sa part à toutes les vicissitudes liées à la « Petite Reine ». Seuls nos deux fameux orfèvres pronostiqueurs Belges manquent à l'appel de la décoiffe. Et pour cause, Renaud et Régis éprouvant sans doute le mal du pays se sont mués un instant en Manneken-Pis cher à nos amis Bruxellois. Un moment incrédule puis résolument inquiet du fait de leur non connaissance du circuit, Sergio retrouve sa sérénité légendaire lorsque soudain il aperçoit deux fadas débouler du diable vauvert puis l'avaler sans autre forme de procès juste avant d'emprunter le rond-point d'Annet.

Le Canal de l'Ourcq, du côté de Claye-Souilly, est avalé à vive allure par un peloton regroupé. Vive allure toute relative, néanmoins, en comparaison du TGV qui surgit tel un prédateur impétueux et sarcastique, sur un pont voisin. La plaine et ses pièges s'étalent désormais vertes et insidieuses devant un peloton méfiant. Les éventails, bordures et cassures qui en découlent sont bien présents dans les esprits. Sergio a abandonné pour un temps ses convives et déambule désormais, fier comme Artaban, aux côtés des pros Carlos Da Cruz et Thierry Gouvenou, qu'il n'est pas besoin de présenter, ici. Les rets inhérents aux vents violents commencent leurs œuvres destructrices. Sergio, poids plume s'il en est, et peu enclin à frotter, est à l'agonie et s'accroche tant que faire se peut. Isaac, le félin, passé maître dans l'art de se mouvoir et de s'abriter, n'éprouve pas de difficulté à suivre le mouvement. Mouvement qui, par tradition, ravit nos deux flahutes d'Outre-Quiévrain, rompus depuis leur plus tendre enfance aux rudesses et désagréments des conditions climatiques exécrables. Agonisant car Sergio est réellement victime de soucis gastriques récalcitrants. Souffrant le martyre depuis le matin, celui-ci subodore la voiture-balai à ses trousses et cela est loin d'atténuer sa détresse. Epuisé par le mal de ventre qui le tenaille depuis le matin, Sergio, la mort dans l'âme, rend les armes à regret et intègre pour la première fois de son existence vélocipédique le « véhicule de la honte ».

La côte de Lesches se présente alors mais de difficulté moindre elle est négociée avec une facilité déconcertante par les protagonistes restant en course. Les quelques coureurs distancés au sommet de la rampe bénéficient opportunément de la régulation des voitures à l'avant de la course pour réintégrer le peloton de tête. Les bouts droits, à hauteur de Jablines, qui suivent sont absorbés aisément en paquet. Peu avant l'entrée d'Annet, le « Colombien » est victime d'un saut de chaîne malencontreux. L'antépénultième côte se présente dorénavant devant des rescapés passablement éreintés. Gypse est son appellation, coupe-gorge son synonyme. Jean-Louis, trop prolixe de ses efforts quelques instants plus tôt, explose, victime d'un coup de buis assassin. A l'avant, le trio, composé des deux flahutes et de « Papy » » Isaac, caracole majestueusement. Passé Villenaude, il ne reste en effet que cinq bornes en ligne droite afin d'accéder au pied de la bosse finale, la côte de Country, terme de cette sortie musclée. Le peloton se désorganise aussitôt. Jean Louis, ivre de fatigue suite à son retour inconsidéré, n'aperçoit même plus, dans sa demie inconscience, ni la voiture-balai qui le passe, avec Sergio à son bord, en vue de la banderole, ni la ligne droite d'arrivée qu'il abandonnera malencontreusement aux 500 mètres pour suivre une autre route, faute de lucidité.

 Au podium protocolaire, Sergio rejoint la paire de la Discovery francophone et aperçoit le « Tôlier » Isaac torse nu en train d'astiquer son corps supplicié par l'effort pourvu d'un gant de crin du plus bel effet ! Quelle santé ! Et le « Colombien », me direz-vous ? Eh bien, après que tous se soient changés, vêtus et apprêtés pour un retour guilleret, Jean-Louis apparaît soudain et narre, hilare, à ses petits camarades, les péripéties rocambolesques de son arrivée finale ubuesque et quelque peu mouvementée. Après avoir récupéré sa roue arrière des mains d'un gamin issu du club de La Courneuve, reconnaissant, Sergio, suivi d'Isaac, chacun maître à bord de son véhicule, regagnent de concert Aubervilliers afin d'ôter, à la faveur d'une douche salvatrice, tous les stigmates d'une journée dantesque mais enrichissante, de se sustenter à défaut de festoyer copieusement et de réintégrer à la hâte leurs chères et douillettes pénates. Régis et Renaud, nos deux sympathiques et passionnés belges, prendront alors la direction de Bruxelles pour l'un et de Gand pour l'autre. Jean-Louis, malgré ses mésaventures, retrouvera bientôt sa Perche chérie ainsi que Florian et notre « Vieux Démon » mais ô combien jeune dans sa tête et son corps, Isaac, notre maître à tous, rejoindra, cahin caha sa douceur angevine et Bruno. Quant à Sergio, hôte pour l'occasion et homme de convictions par excellence, il s'endormira, tel un bébé, heureux de sa journée avec un kaléidoscope de l'épreuve en lieu et place du cerveau qu'il a riche de souvenirs.

Michel Crepel

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Une réponse quand même.

MERCI pour l'ortho....... Et cela prouve que tu fouilles à fond sur les archives. Et c'est vrai, je répond aussi à Michel, que le grand Rudy et autres sont rentrés dans les années 1960 et lancés le cyclisme Allemand. Mais Rolf s'était aussi fait connaître un peu avant avec le cyclo cross, où il se montrait performant.

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Oui je m'en souviens très bien ,je l'ai faite plusieurs fois.Mais ce n'était pas une course a proprement parler,ce n'était qu'une randonnée.Nous n'avions pas le droit de doubler la voiture ouvreuse qui roulait toujours a 30/35 de vitesse maximum ,mais aussi bien dans les bosses que dans les descentes !!!...C'était vraiment une erreur ,30 a l'heure dans les bosses il y en a beaucoup qui ne pouvaient pas suivre,,mais qui revenaient dans les descentes en roulant parfois a plus de 60/70 ...Puis au détour d'un virage le paquet a 30 a l'heur ,c'est vraiment très dangereux et les chutes étaient très nombreuses car tout le monde veut être devant comme en course ,il fallait frotter et jouer des coudes parfois ...

L'année ou j'ai sauté ma chaîne ,celà ne m'était jamais arrivé avant c'est aussi de ma faute...J'avais fait le caprice de ne pas passer la plaque...J'avais un 11 dents et un petit plateau de 39 ...Mais la ligne de chaîne n'était pas dans l'axe et il a fallu un rien ,justement un petit nid de poule passé a 45 a l'heure dans une descente que ma chaîne a sauté ,je ne m'en étais pas rendu compte ,et j'ai essayé de la remettre avec le derailleur mais elle (la chaîne) tapait dans les rayons de la roue...Isaac qui était a coté de moi m'a conseillé de descendre de vélo et de remettre la chaîne tranquillement ...J'ai levé la main et je me suis fait passer par le paquet.Là tranquillement j'en ai profité pour m'alimenter un peu et  remettre la chaîne place en évitant de me salir les mains ...Je ne suis arreté au maximum 2 minutes...2minutes ce n'est rien,mais je n'avais pas compté avec le vent ,rouler en paquet bien abrité; et seul vent de face;je ne pouvais pas rouler a plus de 40 ;je commençais a regretter cet arret ,et j'avais peur de me perdre car le parcours n'était pas fléché ;parfois je rentrais sur des grappes de lachés,j'étais tenté de rester avec eux,mais comme ils étaient déjà morts ils m'auraient retardés plutôt qu'autre chose ...Finalement je n'ai jamais revu la tête du peloton !!....

Une autre année,c'était une triple crevaison (ou tout au moins une double car j'ai éclaté en passant dans un trou...J'ai changé de chambre a air et je suis reparti (là j'ai rejoint sans difficulté)...Puis tout a coup je sentais que je talonnais de la roue arrière ,Régis était a coté de moi et m'a prêté sa chambre de rechange et 'a aidé a changer car j'étais passablement énervé ,lui aussi vu la façon de rouler en accordéon du paquet ...Je crois qu'il s'est laissé décrocher car je ne l'ai jamais revu...Moi j'ai continué, et bien sur je me suis perdu ...J'ai rencontré des cyclstes,mais ils ne faisaient pas parti de la rando ...Par un pur hasard j'ai été rejoint par le groupe de tête de la rando !!!...Je me suis donc mis cote a cote avec des pros et et des premières catés ...J'étais tout fier quand tout a coup j'ai senti une crevaison lente,cette fois au niveau de la roue avant a moins de cinq kilomètres de l'arrivée...C'est le père où l'oncle je ne saurais jamais de T. Gallopin qui m'a proposé de m'a ttendre car je n'avais juste qu'a regonfler et je pouvais rejoindre l'arrivée( Il me connaissait de vue car mon fils a couru avec Tonny en minimes je crois) .  ......Nous avons roulés tout les deux ,et ils était temps que j'arrive car je sentais déja mon pneu se redegonfler ...C'est l'unique fois de ma vie que je perce trois fois en une journée ,et ce n'est pas un défaut dans le pneu ou dans la bande de roulement qui protège des rayons ;c'était la malchance ...  

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