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Rad am Ring 2018


Franck PASTOR
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Aujourd'hui j'ai participé, pour la cinquième fois en cinq ans, à l'épreuve cycliste nommée «Rad am Ring» (vélo sur le Ring) qui a lieu sur le circuit allemand du Nürburgring, dans le massif de l'Eifel, chaque dernier week-end de juillet.

Ce n'est donc pas la première fois que je parle de cette épreuve, aussi, pour la présenter à ceux qui ne la connaissent pas encore, je vais reprendre un descriptif relativement complet que j'avais fait l'année dernière :

L'Eifel est un très ancien massif montagneux de nature volcanique (dont les volcans sont éteints depuis longtemps), très semblable à l'Ardenne voisine en altitudes et en paysages. L'énorme complexe automobile du Nürburgring y a été construit en 1927, autour du vieux château en ruines de Nürburg (d'où son nom…) afin de dynamiser cette région qui était à l'époque la plus pauvre d'Allemagne.

Actuellement le Nürburgring est composé de deux circuits, reliés ou non suivant le contexte : le Grand-Prix Strecke, circuit de Formule 1 d'environ 5 km, et l'immense Nordschleife (boucle nord), circuit ultra-vallonné et sineux de 20,8 km de long avec pas moins de 500 m de dénivellation positive.

Pour plus de détails sur cette Mecque de l'automobile : 

http://www.focusauto.fr/le-mythique-circuit-du-nurburgring/

http://bit.ly/2vaulUp 

Dévolu à la compétition automobile en temps normal, et de temps en temps ouvert (pour la Nordschleife) à tout automobiliste qui aime se faire des sensations sur ses pentes vertigineuses et dans ses innombrables virages, le complexe est réservé aux cyclistes un week-end par an, à la fin de juillet, lors de ce «Rad am Ring».

La principale épreuve de ce week-end, ce sont les 24 h cyclistes, donc l'équivalent d'une journée entière à rouler, seul ou en équipe de 2, 4 ou 8 coureurs, sur la Nordschleife et le circuit Grand-Prix cumulés. Il y a également une épreuve VTT de ce genre, qui visite logiquement les environs du circuit plutôt que de s'y cantonner.

Mais il y a aussi un contre-la-montre le vendredi soir, des cyclosportives (Jedermann-Rennen) de 25, 75 et 150 km respectivement le samedi (parallèlement aux 24 h).

Et le dimanche matin, de 7 h à 11 h, la Nordschleife est ouverte aux cyclotouristes, qui peuvent faire autant de tours de ce circuits qu'ils veulent, les seuls impératifs étant de ne pas gêner les coureurs de 24 h qui tournent en même temps qu'eux, et que le dernier tour de Nordschleife doit être commencé avant 11 h. C'est le Nordschleife-Tourenfahren.

C'est Jérémie Laplac, participant régulier du forum, qui m'avait fait découvrir le Rad am Ring en 2014, sur la Nordschleife Tourenfahren. Ça m'avait tellement plus que j'y suis retourné en 2015, sur la même épreuve, et en 2016, pour la Jedermann-Rennen de 150 km.

Fin de citation ! 😆

L'année dernière, j'avais pour objectif de participer également à cette Jedermann-Rennen, mais je sortais de maladie, et j'avais encore 38° de fièvre le matin de l'épreuve. J'avais donc renoncé et participé à nouveau au Nordschleife-Tourenfahren, le lendemain, avec une fièvre retombée à 37°. J'ai été bon pour 4 tours à mon rythme de convalescent, soit environ 83 km à 20,8 km/h de moyenne.

Cette année, la météo prévoyant de la pluie et des orages pour la Jedermann-Rennen du samedi, j'y ai à nouveau renoncé pour le Nordschleife-Tourenfahren, annoncé avec un temps nuageux mais sec. L'objectif est cette fois-ci de partir suffisamment tôt pour pouvoir faire cinq tours complets.

Seulement voilà, l'épreuve commençant au plus tôt à 7 h et le dernier tour devant commencer à 11 h 30, en sachant qu'un tour prend environ une heure, ça ne laisse pas beaucoup de marge !

Je me suis installé au même hôtel et j'ai préparé l'excursion de la même façon, sauf que cette fois-ci j'ai décidé d'aller sur le circuit à vélo.

Mais avant, le samedi, je passe aux stands du circuit m'inscrire et retirer mon pack de participant. Et d'emblée, une contrariété survient : alors que les années précédentes les numéros des participants étaient indiqués sur un bandeau à fixer au guidon, on doit maintenant accrocher une plaque sur la tige de selle… ce qui signifie que je vais devoir me passer de ma sacoche de selle, puisqu'il n'y a pas de place pour les deux !! 🙁 Heureusement j'ai aussi une petite sacoche à fixer sur la potence et le tube horizontal, ce qui me permet de prendre le (strict) minimum vital : démonte-pneus, rustines, petit outil multi-fonctions. Pour plus de sûreté je glisse également une chambre à air dans une de mes poches. La pompe, elle, est à son endroit habituel, fixé sur les embouts d'un des porte-bidons.

Le jour J, ce dimanche donc, lever à 5 h du matin, pour enfourcher le vélo vers 6 h 10 et arriver sur place à 6 h 45.

À 7 h 05, les officiels n'ayant toujours pas ouvert les portes des boxes donnant accès au circuit, moi et les autres participants déjà présents décidons de conserve de commencer quand même et d'utiliser un accès dérobé. Et c'est parti pour une excursion dans « l'enfert vert », the Green Hell, le surnom que le champion de F1 Jackie Stewart avait donné au Nürburgring !

À nouveau, je vais me citer moi-même en donnant ci-dessous la description de la Nordschleife que j'avais faite l'année dernière :

Les principales stats et la carte du circuit pour le cycliste :

https://www.radamring.de/en/tour/track-nordschleifen-tour

Petite description, forcément incomplète, d'un tour de ce circuit gargantuesque de presque 21 km. D'abord une descente sinueuse de 2 km environ (Hatzenbach-Hocheichen) puis un énorme «coup-de-cul» connu sous le nom de Quiddelbacher Höhe où on passe de 70 km/h à 10 km/h en quelques secondes, suivi d'un faux-plat appelé Flugplatz.

Puis à nouveau une longue descente (Schwedenkreuz), un virage très rapide à droite (Aremberg) et une ligne droite plongeant vertigineusement en ligne droite appelée Fuchsröhre : endroit propice s'il en est aux records de vitesse. L'année dernière (NB: 2016) j'y avais atteint 89,5 km/h.

http://bit.ly/2f07u7s

Brusque remontée à nouveau vers les lacets d'Adenauer Forst, faux-plat descendant de Metzgesfeld, et à partir de Kallenhard jusqu'à Breidscheid, dernière longue descente, moins rapide que Fuchsröhre, mais plus compliquée à négocier en raisons notamment de virages serrés où certains cyclistes vont dans le décor. 

À partir de Breidscheid, point bas du circuit, on remonte évidemment. D'abord par une butte digne en tout point du Raidillon de Spa-Francorchamps, appelée Ex-Mühle, suivie d'un faux-plat descendant (endroit du fameux crash de Niki Lauda, pour les connaisseurs) jusqu'au long virage incliné de Bergwerk, et de là ça monte sans trève pendant 2 km environ sur des pentes variant de 5 % à 10 %, voire plus par endroits (secteur Klostertal) jusqu'au secteur du Karussel, un virage en banking légendaire dans le milieu automobile.

Au passage, on est passé au pied d'une piste en béton très, très raide, malheureusement fermée cette année (NB : en 2017 donc), qui shunte la portion du Karussel au prix de pentes allant jusqu'à 27 %. Je l'avais empruntée il y a deux ans :

http://www.velo101.com/forum/voirsujet/votre-pente-la-plus-raide--32730

Après le Karussel, très courte redescente, et c'est la dernière borne de la partie globalement montante du circuit : le secteur de la Hohe Acht. Jamais moins de 10 % et jusqu'à 17 %. Un parfait convertisseur de cyclistes en piétons, jugez-en :

Après cela, ce sont des montagnes russes, des descentes et montées parfois sèches mais relativement courtes : Wippermann, Brünnchen, Pflanzgarten, Schwalbenschwanz…, très redoutées des automobilistes mais pas trop effrayantes pour le cycliste entraîné, jusqu'au secteur final : une longue ligne droite de 2 km environ (Dottinger Höhe), irrégulière de pente elle aussi, ponctuée par une rude montée finale en chicane (Hohenrain), qui boucle le circuit en beauté.

Retournons à l'édition de 2018. Le temps est comme prévu nuageux et sec, mais remarquablement frais (15°) par rapport aux jours précédents et la canicule à 30° qui régnait. Le coupe-vent n'est pas de trop et c'est bien couvert que je dévale la section descendante globalement jusqu'à Breidscheid. Ensuite j'enlève le coupe-vent et n'aurai plus à le remettre.

Les deux premiers tours sont bouclés sans autre histoire qu'un couinement désagréable venant semble-t-il de la pédale gauche. Cri, crii, criii, ça ressemble un peu au crissement d'un grillon, en bien moins mélodieux et bien plus ch... J'ai dû faire avec pendant toute l'excursion, et heureusement c'est allé en diminuant progressivement, sans tout à fait disparaître. Un coup de WD-40 sur ces pédales va s'imposer pour les sorties ultérieures…

Les différents murs de la Nordschleife et surtout la Hohe Acht et ses 17 % font toujours autant de ravages : au fil des tours, on voit de plus en plus de piétons ! De ce côté, je suis tranquille : les années précédentes j'utilisais un 26/34, et cette année, étant en retard sur ma préparation et me jugeant peu en forme, j'ai carrément installé un plateau de 24 dents pour l'occasion. Donc, 24/34 comme plus petit braquet, le minimum de ce que mon groupe mixé me permet en termes de braquet.

Et ça passe à merveille. Même pas l'ombre d'une crampe alors que j'en souffrais souvent les années précédentes. Ma fréquence de pédalage globale n'augmente pourtant pas significativement, c'est seulement dans les passages les plus raides que ce 24/34 fait (très logiquement !) une différence.

Comme chaque année, je m'en donne à cœur joie dans la descente vertigineuse du Fuchsröhre. Cette année j'aurai atteint 83,8 km/h selon mon compteur, ce qui est quand même loin de mon «record» de 2016, 89,4 km/h selon le même compteur. En sachant que des participants y dépassent régulièrement les 100 km/h… 

L'ambiance est toujours aussi folklorique : certains cyclistes sont déguisés comme au carnaval, des spectateurs installés sur les bas-côtés diffusent de la musique entraînante, et même certains cyclistes pédalent au rythme d'une musique diffusée par leur smartphone : comme ils n'ont pas d'écouteurs, tout le monde en profite. C'est pas toujours bien mélodieux, mais ça met de l'entrain !

Au cours du quatrième tour, la fatigue commence quand même à se faire sentir, mes jambes deviennent douloureuses et mon souffle un peu plus court. C'est le moment de «mordre sur ma chique» : je tourne les jambes autant que possible et oublie les autres participants avec qui j'ai parfois tendance à «faire la courses» dans les passages raides (dans les autres passages, c'est pas la peine, je suis largué de toutes façons). À ce prix, j'ai «récupéré» mes jambes pour le cinquième tour, sur lequel je me livre à fond (relativement), terminant quasiment au sprint la dernière bosse (Hohenrain).

Il est 12 h 15 environ quand je passe la ligne d'arrivée commune à toutes les épreuves, sur le circuit de Formule 1. Donc 5 h 10 passés depuis le départ, et 4 h 56 minutes de vélo effectif (temps d'arrêt décomptés) selon le compteur.

Toujours selon ce compteur j'ai parcouru 104 km (ce qui correspond parfaitement à 5 tours d'un circuit de 20,8 km), à 21,1 km/h de moyenne.

Fréquence de pédalage moyenne : 92 tours/minutes, plus ou moins la même chaque année. Merci à mes tout petits braquets… et à mon habitude de pédaler dans les descentes, y compris le Fuchsröhre ! Et justement, ma fréquence de pédalage maximale est de 143 tours/minutes, atteinte sans doute pendant ou un peu avant mes 83,8 km/h de vitesse maximale dans ce fameux secteur. Là non plus, ce n'est pas mon record, qui est de 150 tours/minutes… évidemment au même endroit, mais en 2014.

Question dénivellation, comme j'ai fait cinq tours de Nordschleife et que chaque tour représente 515 m de dénivellation selon les stats officielles (soyons précis, que diable !) çame fait une dénivellation totale de 2575 m. En 104 km, c'est un rapport distance/dénivellation pas loin d'être digne d'un parcours de montagne, donc une bonne préparation pour celle-ci… et ça tombe bien, puisque je compte retourner dans mes Alpes natales la semaine prochaine.

Je ne traîne pas trop sur le site du circuit F1, malgré l'ambiance très festive puisque c'est la fin commune à toutes les épreuves (sauf une course semi-pro qui a lieu l'après-midi): j'ai juste envie de manger un peu (pâtes et sauce bolo au «food center») et puis de rentrer à vélo à mon hôtel pour y prendre une douche et me reposer un peu.

Avec comme chaque année des images qui défilent dans ma tête, de l'ambiance, des murs et des descentes rapides de cette Nordschleife, qui constitue pour moi LE circuit parfait pour tout cycliste un tant soit peu amoureux des belles dénivellations.

Dommage, vraiment, que le reste du temps ce sont les bagnoles et autres machins motorisés qui profitent de ce circuit… Franchement, quel gâchis ! 😃

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Je ne pensais pas pouvoir y aller non plus, puisqu'une réunion familiale était prévue à Grenoble le même week-end, mais elle a été annulée.

Une de ces années, ce serait bien qu'on puisse faire les 24 h, c'est quand même l'épreuve phare de l'événement. Mais il faudra être sûr de son agenda, parce que si on veut passer 24 h sur ce site, à moins d'aimer les galères c'est quelque chose qui doit se préparer longtemps à l'avance. Déjà question entraînement ! Vingt-quatre heures, si je prends mon niveau comme référence, c'est une vingtaine de tours de Nordschleife et circuit F1 combinés, donc une dizaine chacun pour les membres d'une équipe de deux cyclistes. Ce n'est pas rien… et dire que certains font ces 24 h en solitaire ! 😲

 

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À mon avis, mieux vaut ne pas tenir compte de ce facteur-là, sinon on ne pourra jamais s'organiser sérieusement, puisqu'on ne peut être sûr de la météo plus de quelques jours à l'avance.

Il faut se dire qu'après tout, à cette époque de l'année, le beau temps est tout aussi probable que le mauvais, sinon plus ! 🆒

Et puis si on joue vraiment de malchance, mieux vaut subir le mauvais temps dans une épreuve en circuit surveillée et encadrée comme celle-là, que perdu en pleine nature loin de ses bases.

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67 photos de l'événement, par Sportograf (cliquer sur «Bestof Galerie», à droite).

https://www.sportograf.com/fr/shop/event/4848#jb-embed

Franchement, quand on voit la majestuosité du cadre (vraiment pas ce qu'on attend trouver sur un circuit automobile) comment ne pas avoir envie d'y aller, quand les automobiles en sont exclues ? 🆒 Les photos 9 et 26, en particulier, feraient de splendides fonds d'écran sur ordi.

 

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