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Tour de France


Xavier BOILEAU
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Dans le soir.be aujourd'hui

 

Tour de France: une finale vertigineuse

En exclusivité pour la presse belge, nous avons découvert les deux dernières étapes alpestres du Tour 2019.

Le principe, presque figé, du contre-la-montre inscrit le dernier samedi sera provisoirement rangé au placard par les organisateurs. Dans un souci permanent d’innovation, par une volonté de surprendre, d’émouvoir, de supprimer les codes trop rapidement gérés par les coureurs, le Tour 2019 vivra, en théorie, une finale vertigineuse, dessinée entre les vallées de la Maurienne et de la Tarentaise. Ou entre les vallées de l’Arc et de l’Isère comme l’indiquent les riverains, très pointus sur les appellations.

Deux étapes, courtes, pour rompre avec la succession de longs cols et d’interminables respirations dans la plaine, un peu à l’image de ce qui avait été fait cette année vers la Rosière ou le Grand Bornand. Courtes mais absolument incomparables, car l’ivresse des cimes exprimera toute sa rareté, comme l’oxygène lorsque le corps s’élève au-delà de son pré carré.

Le col de l’Iseran, toit du Tour 2019

Rare, comme le col de l’Iseran, théâtre colossal de cette étape du vendredi 26 juillet. Pour y accéder, et tenter d’éviter un maximum la route à quatre voies de la vallée de la Maurienne, Thierry Gouvenou et ses collaborateurs ont déniché des alternatives, en rompant la monotonie de la route principale via la montée d’Aussois puis le col de la Madeleine, mais pas celui qu’on connaît généralement, un autre, plus léger, qui mène au somptueux village de Bonneval-sur-Arc, niché à 1.791 mètres d’altitude. Au départ de Saint-Jean-de-Maurienne (586 mètres), la route ne cessera donc de monter, par paliers progressifs.

«  Bonneval, situé après 72 kilomètres de course, sera une sorte de Bourg-d’Oisans, avec l’équivalent d’une Alpe d’Huez à se farcir derrière, sauf que Bonneval se situe à la même altitude… que l’Alpe d’Huez !  », se réjouit Christian Prudhomme, le patron du Tour.

Bonneval mérite en tout cas un arrêt pour le suiveur, subjugué par la beauté pure d’un village classé parmi les plus beaux de France. Entre les derniers alpages où paissent les brebis, les maisons ont conservé leur structure d’autrefois. La mairie a interdit les antennes et autres paraboles sur les toits pour respecter la légitimité des bâtiments édifiés à la pierre de taille liée par la chaux. Les voitures ne sont pas les bienvenues à l’intérieur des ruelles où la vie semble s’être arrêtée, ce que démentent les fumets dégagés par les cuisines d’auberges, modestes, où on s’assied sur des bancs à la lueur d’une lampe ancestrale.

Bonneval, c’est l’ultime signe de vie du versant sud de l’Iseran, le plus dur pour les cyclistes, soit une montée de 12,9 km à 7,5 %. La nature rejoint le sublime, au fil de l’ascension, somptueuse, vertigineuse surtout, car peu de garde-fous coupent les parois où, par endroits, on ne distingue pas le fond du précipice. L’irrégularité de la montée se conjugue avec la raréfaction de l’oxygène et, à propos de rareté, on s’interroge du coup sur celle du col de l’Iseran (NDLR : on ne dit pas col d’Iseran) dans l’histoire du Tour. Sept passages, une absence de 30 ans entre 1963 et 1992 et plus rien depuis 2007 avec la victoire de Popovych à Briançon.

«  Il y a plusieurs raisons  », explique Christian Prudhomme. «  La principale, c’est l’éloignement par rapport à notre terrain de jeu habituel dans les Alpes. Nous sommes ici à la frontière italienne, le col de l’Iseran peut nous conduire vers Aoste où le Tour est déjà arrivé à plusieurs reprises. Il fallait donc trouver une arrivée dans une station, afin de ne pas perdre le bénéfice de la montée de l’Iseran. Or, les stations « classiques », dans la région, ont beaucoup évolué. Les parkings y sont majoritairement souterrains alors que nous avons de plus en plus besoin d’espace en surface.  »

Le col de l’Iseran, dont le sommet pointe à 2.770 mètres est le plus haut col routier des Alpes françaises, il va sans dire qu’il sera le « toit du Tour 2019 ». La station pouvant offrir une solution d’arrivée sera donc Tignes, après une descente affolante via les Brévières sur des chemins où les cascadeurs se régaleront, on pense déjà à Julian Alaphilippe par exemple. La montée vers Tignes, en revanche (2.113 mètres) est moins spectaculaire mais dans l’addition de la journée, selon le rythme qui sera imposé par les meilleurs au cours des 123 kilomètres qui n’accorderont aucune respiration, elle s’ajoutera à la souffrance.

Tignes, c’est une seule arrivée dans l’histoire de la Grande Boucle, pour les raisons évoquées par Christian Prudhomme. Tout sera mis en ordre pour juillet 2019 car la station est un véritable chantier, alors que la saison hivernale n’a pas encore débuté. Une seule arrivée, donc, celle du tricheur récidiviste Michael Rasmussen (2007), dont le souvenir a sans doute éprouvé les besoins des organisateurs par rapport à son attractivité…

 

Val Thorens pour la deuxième fois seulement

Lors de la première, en 1994, Marco Pantani, bien que blessé, réalisa un retour étoursissant.

La tartiflette de Tignes aura tôt fait de s’ébrouer dans les méandres de la digestion qu’il faudra remettre le couvert le lendemain, car les nauséeux vivront un moment pathétique entre Albertville et Val Thorens (131 km), théâtre de la dernière étape dans les Alpes.

Un ultime devoir pas piqué des hannetons afin de débroussailler, s’il le faut encore, les derniers verdicts. Entre montées et descentes à couper le souffle, cette étape du 27 juillet ne tolérera aucune défaillance, aucune chute, voire aucun souci technique car les espaces de transition seront aussi rares que les champs de blé dans ce décor d’un autre temps. Depuis la cité olympique d’Albertville, l’idée consiste une nouvelle fois à rompre l’interminable monotonie de la N90, plus connue sous le nom de « Tarentaise ». Les coureurs quitteront la nationale pour monter vers Beaufort, qui n’est pas pour rien dans l’histoire des grands cols.

La rareté, nous l’avons déjà signalé par ailleurs est réellement le fil rouge de ce parcours savoyard. Epicure ne s’y était du reste pas trompé en décrétant parmi ses formules que le « mythe naît de la rareté ». Pas sûr, hormis Guillaume Martin, que les coureurs penseront au philosophe grec lorsqu’ils aborderont pour débuter le terrible Cormet de Roselend, dont l’âpreté, l’irrégularité et la dangerosité mettront directement les concurrents dans le vif du sujet. Au bas de la descente, un bref retour sur la quatre voies à Bourg-Saint-Maurice conduira ensuite les coureurs vers Mâcot puis Notre-Dame-du-Pré, sur une route magnifique jamais explorée par le Tour, via la côte de Longefoy. De ce point de vue, par beau temps, on peut distinguer parfaitement le dessin de la Tarentaise et de la Maurienne, encerclées par le massif, presque hautain, des Alpes franco-italiennes.

Le clou du spectacle, qui nécessitera une ou plusieurs reconnaissances se situera dans la descente de Notre-Dame-du-Pré, une sorte de piste noire mais à vélo, avec virages masqués, réduction de chaussée, et soubresauts incessants. Une plongée qui évoque celle du col du Chat, où Richie Porte avait failli se tuer en 2017. «  Beaucoup pourraient y perdre et surtout y gagner du temps, estime Thierry Gouvenou, le directeur des compétitions. Et ils auront peu le loisir de se refaire car après avoir rejoint la vallée à Moûtiers, on montera directement vers le final.  »

La plus haute station d’Europe

En effet, des 539 mètres d’altitude à Moûtiers aux 2.365 recensés sur la ligne d’arrivée de Val Thorens, il y a… 33,4 kilomètres à 5,5 % de moyenne, un supplice en fin de Tour, un ultime devoir qui frise la correctionnelle. La station sise au-dessus des Menuires est visible de loin, par ses pistes qui régaleront les skieurs dans quelques semaines. On n’en dira pas autant pour les coureurs du Tour qui n’ont visité la plus haute station d’Europe qu’une seule fois, en 1994. Les plus anciens ne se souviennent sans doute pas du nom du vainqueur, le Colombien Nelson Rodriguez mais certainement de l’exploit réalisé par Marco Pantani, victime d’une lourde chute en début d’étape dans le Glandon. Blessé au genou, le nez en sang, il refusa d’abandonner et signa un retour étourdissant dans la montée de Val Thorens pour échouer à la 3e place d’un Tour gagné depuis longtemps par Miguel Indurain.

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Avant la présentation, je viens de prendre connaissance d'une liste des étapes "probables" sur  le site d'un grand média national. Je vois avec bonheur que l'organisation aurait/a mis les Vosges et le Massif Central au Programme. C'est heureux car cela permettra peut être de voir autre chose que ce qu'on a vu lors de la 1ère semaine de l'an dernier. Et a priori côté voisinage mes camarades de vélo et moi allons être gâtés avec une arrivée à Gap, un départ d'Embrun et un départ de Rambouillet, autant d'endroits où je roule tout au long de l'année.

Et à part cela je souscris entièrement à ce qui est écrit plus haut sur l'Iseran, pour moi le plus beau col des Alpes.

Espérons un très grand cru pour le TdF 2019 !

 

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Les 3 étapes des Alpes:

Pour la première, le fort vent thermique, tous les après-midis, empêchera toute attaque pour des favoris avant le Sommet du Lautaret. Mais la montée (même courte) et la descente peuvent faire quelques écarts.

Pour la deuxième, pour très bien connaître l'endroit, elle peut créer des écarts significatifs. Le vent thermique peut donner une étape excessivement rapide jusqu'à Bramans, la montée d'Aussois n'étant pas longue et pas difficile. Mais les faux-plats permanents et les bosses plus pentus, sortie de Saint Michel de Maurienne, la sortie de Bramans, le col de Madeleine, une vraie surprise par son début excessivement difficile(*), peuvent fatiguer. Par ailleurs, le vent peut s'inverser localement à la hauteur de Lanslebourg, s'il vient du sud, et, l'approche de l'Iseran peut être pénible avant Bonneval sur Arc. Et encore, résumer l'Iseran a un pourcentage moyen de 7.5% n'est pas correct. ce col peut être divisé en 3 parties. La première varie entre 7 et 8,5% (1/3), suivie d'une partie quasi-plane de 800m. La deuxième varie de 8 à 10%, suivi à nouveau d'une partie plane de presque 1km, puis le final, entre 9 et 12%, excepté le dernier kilomètre. Après, il est évident que les coureurs font la course. (en août 2017, Bardet s'y était entrainé. Un jour, en rentrant d'un long entrainement, il était planté dans l'avant-dernier kilomètre (très dur)).

Pour la troisième, le vent thermique va bloquer la course dans la vallée de la Tarentaire. La montée de Notre-Dame-des-Prés sera vent de face. Et la descente est technique, étroite et avec un champ de vision réduit. La retransmission télévisuelle sera compliquée dans la descente. C'est beaucoup plus étroit que le Mont du Chat. La descente est très jolie à monter, un peu comme la montée des Glières en plus facile, avec un paysage magnifique en arrivant au sommet (sauf que les coureurs montent par le mauvais côté et ne font pas de tourisme). Cette étape risque effectivement de ne pas donner lieu à une grande course de mouvement. Après, la descente de Notre de Dame-des-Prés peut offrir un bon terrain à un bon descendeur, d'autant que le pied de Val Thorens n'est pas loin. Mais, pour tenter ce coup, il faudra des équipiers, en relai, pour le début de la dernière montée très roulant.

Ce sera aux coureurs de jouer.

(*) Si j'étais directeur sportif et que j'avais besoin d'une grande offensive pour renverser la table (façon Froome au Giro), je le ferais dans ce petit col. En mettant des équipiers devant, en début d'étape, pour m'en servir de relai entre le sommet du col et Bonneval, et en faisant rouler le reste de mon équipe à bloc à partir de Lanslebourg. On passe en 300m, centre de Lanslevillard, à la sortie de Lanslevillard de 50x14 à 34x25 (pour moi évidemment) en ligne droite!

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 merci de toutes ces infos tres précises c est vrai que le menu est copieux. je connais ces cols(les plus réputés du moins )  mais je n aurais pas pu les décrire mieux que toi  

et ceux là  en dessous je les connais aussi et  ce qui est bien, dans ce lien , c est l avis de certains coureurs ou DS .ou autres personnes + ou -bien connues mais chuttttt on ne va pas vendre la mèche

https://www.ledauphine.com/sport/2018/10/25/decouvrez-le-parcours-du-tour-de-france-2019-a-12-h-15-dans-les-hautes-alpes-a-gap-et-embrun-et-en-savoie-a-valloire-tignes-et-val-thorens

A+

 

 

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