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Freins patins ou disques ,


Gérard CRESPO
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Personne n'a jamais incriminé la complexification des matériels du moment que la fiabilité est au rendez-vous ; au contraire, c'est cette inventivité qui peut amener aussi des progrès divers (poignées de freins avec passage des vitesses, cassettes...).

C'est le poids qui est sur la balance, quand il est excessif par rapport justement à ces progrès.

Si on avait du +500g au niveau des poignées, +500g au niveau des cassettes, +500g au niveau des roues etc... personne de même n'achètera ces "progrès".

Mais le disque doit bénéficier d'une aura publicitaire extraordinaire...

Je pense que c'est parce que l'esprit humain fait l'association positive et inconsciente avec le freinage à  disque sur les voitures et motos : c'est quand même le meilleur système, jusque sur des Formule 1.

Sauf que tous ces engins ont non seulement des caractéristiques de vitesse potentielle qui imposent une efficacité renforcée du freinage (de la même façon que la salissure des jantes en VTT impose le disque), mais aussi possèdent un moteur apte à faire vaincre le poids intrinsèque de cette technologie avec un impact beaucoup plus réduit sur la performance qu'en vélo, avec un cycliste qui ne dispose que de 0,2 à 0,5 ch dans les jambes en moyenne.

On en reviendra... mais dans un peu de temps, l'esprit du cycliste-acheteur étant suffisamment influençable pour s'être jeté sur une arnaque aussi frontale que des bracelets en plastique il y a quelques années (même des pros), alors...

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À te lire, on dirait que tu donnes à 500 g l'importance de 5 kg…

Ce que je n'arrive pas trop à concevoir, c'est qu'on puisse faire autant d'histoire pour ces 500 g, le poids d'un (petit) bidon. Ou la différence de poids selon qu'on se pèse le matin ou le soir, selon qu'on vient de manger ou non…

À moins d'être vraiment un compétiteur de haut niveau. Il y en a combien sur ce forum ? J'en vois au moins un, qui se reconnaîtra, mais c'est loin d'être la majorité !

Ça me rappelle d'ailleurs quelques polémiques sur les leviers de changement de vitesse intégrés aux cocottes, que certains trouvaient trop lourds. Au point que des coureurs comme Indurain ou De Las Cuevas les ont longtemps refusés, et que d'autres comme Jalabert ou Armstrong n'utilisaient que le levier intégré de changement de pignons, et une manette au cadre pour le changement de plateaux. Ça n'a pas empêché le système de se généraliser.

C'est comme ça : un progrès matériel implique souvent une sophistication supplémentaire, et donc un supplément de poids. 

Par ailleurs, la plupart de ceux qui ont testé les deux systèmes de freinage sur la route (tu sembles ne pas en faire partie) n'ont pas constaté de baisse de leurs performances. L'inconvénient du poids supplémentaire semble compensé par d'autres caractéristiques, entre autres une meilleure rigidité (axes traversants) ou des gains en aérodynamisme, au niveau des jantes par exemple, compensant ici la perte aéro induite par les disques eux-mêmes.

D'autant qu'avec le temps, ce poids supplémentaire va s'amoindrir, comme il l'a déjà fait. Tu nous donnais rendez-vous dans un ou deux ans ? Très bien, mais je crois qu'au contraire les disques auront pratiquement conquis tout le terrain.

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Sauf que tous ces engins ont non seulement des caractéristiques de vitesse potentielle qui imposent une efficacité renforcée du freinage (de la même façon que la salissure des jantes en VTT impose le disque),

Potentiellement, un vélo, ça roule vite. A partir de quelle vitesse a-t-on droit, selon toi, à un freinage constant et efficace ?

mais aussi possèdent un moteur apte à faire vaincre le poids intrinsèque de cette technologie avec un impact beaucoup plus réduit sur la performance qu'en vélo, avec un cycliste qui ne dispose que de 0,2 à 0,5 ch dans les jambes en moyenne.

Euhhh, à ce jour, il n'y a pas d'alternative mécanique aux disques sur une voiture ou une moto. As-tu récemment testé une 4L avec quatre freins à tambours qui 1/ se dérèglent, 2/ offrent une résistance équivalente à un disque si réglés avec la même garde, 3/ sont source d'un échauffement très important et 4/ ont cet effet on/off qui rend le dosage très compliqué?

l'esprit du cycliste-acheteur étant suffisamment influençable pour s'être jeté sur une arnaque aussi frontale que des bracelets en plastique il y a quelques années

Donc, pour toi, un système qui permet à un type lancé à 50 km/h dans une descente de mieux ralentir en conditions difficiles (ou pas) est un piège à khon comme un simple bracelet en plastique ? Et ceux qui en sont satisfaits sont le produit d'influenceurs professionnels ? Si oui, moi qui ai les deux, devrais-je m'inquiéter de ma santé mentale ? Penses-tu que je souffre de schizophrénie ou, comme le disait Jean, Gabin (https://cutt.ly/dgTLZa2  😆) de bêtise chronique ?  

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Les radars. Malheureusement sur les voitures de l'époque il n'y avait pas de régulateur/limiteur. Ou alors seulement sur les haut de gamme. Et si je n'étais pas vigilant, sur autoroute je me retrouvais vite à 150/160 en vitesse de croisière avec le sentiment d'être dans le fauteuil de mon salon

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"Ce que je n'arrive pas trop à concevoir, c'est qu'on puisse faire autant d'histoire pour ces 500 g, le poids d'un (petit) bidon."

Alors pourquoi depuis tant d'années, une majorité de cyclistes cherchait-elle à avoir du matériel léger ? Pourquoi y a-t-il une telle différence de prix pour gagner 500g sur un vélo quand on passe en dessous de 8 kg ? Pourquoi certains n'envisagent-ils de rouler qu'en Dura Ace avec uniquement des composants carbone pour un allègement maximal ? Parce que jusqu'à l'arrivée des freins à disque, c'était classe de rouler sur un vélo léger quel que soit le prix ou presque. Je parle là du cyclotouriste, pas du coursier ou cyclosportif qui a un intérêt encore plus évident à avoir un vélo léger.

Alors oui on peut percevoir comme un pur coup de marketing les freins à disque qui alourdissent le vélo de 500g et la facture de 500€.

Pour les utilisateurs sévères comme toi, les contraintes de freinage se rapprochent de celles du VTT et le frein à disque se justifie totalement malgré le surpoids et le surcoût.

Comme pour une majorité de cyclistes dont je pense faire partie, le frein à patin me suffit et j'espère donc fortement qu'il ne disparaitra pas au profil des disques.

Il n'y aurait pas un tel débat entre patins et disques si on ne craignait pas la disparition complète des patins. On demande juste de nous laisser le choix.

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Il n'y aurait pas un tel débat entre patins et disques si on ne craignait pas la disparition complète des patins. On demande juste de nous laisser le choix

Je sais qu'on (on se reconnaîtra 😬) va me répondre que je suis naïf, mais Shimano n'arrête pas de dire que les deux systèmes vont et doivent coexister. Et si Shimano ne voulait plus de patins, il est probable qu'ils ne soutiendraient plus (ou pas) Ineos et les autres équipent qui roulent en patins, qui n'auraient alors qu'à se tourner vers Campagnolo, dont le fond de commerce reste le patin.

Je suis comme toi, je veux des deux.

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Faire deux types de vélos pour les constructeurs, c'est un surcoût évident dans les usines de production.

Donc je pense qu'ils ne peuvent soutenir à terme cette position et c'est uniquement pour cela que certains tentent d'imposer un seul système avec l'aide du marketing, en espérant que le marché bascule totalement sur le disque.

Mais moi je crois que c'est le consommateur qui aura le dernier mot, parce qu'il restera toujours des constructeurs qui proposeront du patin, et c'est un avantage concurrentiel énorme de pouvoir proposer un vélo soit 500g plus léger qu'une grande marque pour le même prix, soit 500 euros moins cher pour le même poids, grosso modo.

Petit à petit ce consommateur se fera ainsi désenchanter de la magie du disque, et reviendra à acheter plutôt du patin, refaisant basculer les constructeurs...

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