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Décathlon Classic à Louvain


Franck PASTOR
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Hier, j'ai fait pour la première fois la « Décathlon Classic » à Heverlee, une section de la ville de Louvain en Brabant flamand. Plusieurs parcours étaient proposés, qui parcouraient les alentours vallonnés de cette ville universitaire située à une vingtaine de kilomètres à l'est de Bruxelles. Un « petit parcours » de 42 km, un plus long de 73 km, et deux parcours costauds de 101 km et 149 km. 1565 participants ont été recensés sur l'ensemble des circuits.

Pour ma part, j'ai opté pour le 149 km. Une longue randonnée d'officiellement 1088 m de dénivelée dans deux régions bien distinctes des environs de Louvain : le Hageland (pays des haies) au nord-est et ses collines verdoyantes, courtes et souvent raides, et la vallée de la Dyle au sud, aux ascensions plus longues, certaines d'entre elles présentant quelques murs patentés comme la Moskestraat (pavée) et le Smeysberg, toutes les deux titillant les 20% en pourcentage maxi.

Il s'agit dans tous les cas de randonnées sans classement, et le départ est libre de 7h00 à 9h30 pour ma distance. Je m'élance à 8h10 d'Heverlee et me retrouve assez vite plongé dans l'ambiance : parcours vallonné bien sûr, avec de belles petites collines, mais avec un revêtement de qualité très variable, une circulation souvent sensible, un temps clair mais devenant de plus en plus couvert et surtout un vent fort et qui le restera.

Rien ne se passe de remarquable en ce qui me concerne jusqu'au premier ravitaillement, à Scherpenheuvel (Montaigu) : le rythme est bon, la forme est là, j'avale les courtes bosses sans problème et j'arrive à m'intégrer aisément à un groupe d'allure assez rapide pour moi (32 km/h sur le plat selon les radars du bord de route — je n'ai pas de compteur).

Après le premier ravito (où je m'aperçois que j'ai perdu ma carte de contrôle , heureusement c'est pas bien grave dans une rando sans classement ni chrono), la pluie arrive : une bonne drache bien belge, courte mais suffisante pour tremper le cycliste et surtout le revêtement. Celui-ci devient particulièrement sale et glissant, la prudence est de mise. Les cyclos s'accumulent sur le bas-côté, les pneus à plat. Pas grave, me dis-je, j'ai l'habitude, ce n'est qu'un temps belge normal, qui s'est juste un peu fait attendre cet été. Au deuxième ravito, à Holsbeek, le beau temps est revenu et j'en suis déjà à la moitié du parcours en un peu moins de trois heures, une bonne allure pour mon petit niveau. Mais le plus dur reste à venir…

Juste en repartant de ce ravito, en évitant une voiture que je n'avais pas vu venir sur ma gauche, je me retrouve les deux roues dans une rigole, je me déséquilibre, essaie de sortir le pied droit de la pédale mais n'y arrive pas : c'est la chute bête et ridicule, presque à l'arrêt mais assez brutale, sur le côté droit. 😬 Sans trop de dégâts toutefois : le vélo semble intact à part une cocotte tordue que je remets en place, j'ai un bras éraflé et une main un peu douloureuse. Rien qui m'empêche de repartir.

Mais je m'aperçois vite que même sans blessure véritable mon organisme est secoué par cette chute : dans l'ascension suivante (le Chartreuzenberg) pourtant peu pentue, je n'ai plus aucun jus. Et ça sera comme ça pendant une quarantaine de kilomètres. D'autant que c'est la partie du circuit où le vent, très fort toute la journée, se fait le plus sentir. Un fléchage défectueux à l'entrée de Louvain n'arrange rien et je perds un temps conséquent, en compagnie de tout un groupe, à essayer de retrouve mon chemin.

Au sud de Louvain, c'est la fin du 101 km, le reste du parcours est propre au 149 km. J'en suis à 4 h de randonnée, soit une moyenne de 25 km/h, très bonne pour mon niveau, mais je sais qu'elle va chuter : le vent souffle pleine face. Pourtant les vingt kilomètres qui suivent ne présentent pas de difficultés particulières, mais Éole les remplace allègrement. D'autres cyclistes me dépassent sans que j'arrive à prendre la roue. Je suis progressivement rincé, j'essaie de boire et de m'alimenter un maximum, mais ça ne fait pas d'effet immédiat, sauf à vider mes bidons à vitesse grand v. À Sint-Joris-Weert, pile à la frontière linguistique avec la Wallonie, je veux regarder la carte du parcours pour voir combien de kilomètres il reste avant le troisième et dernier ravito : la feuille m'échappe de la main et s'envole. Je la récupère, mais ça n'améliore pas le moral. 😕

Paradoxalement, ça va mieux dès que le terrain prend un peu de relief, lors d'une côte appelée «Langeheide» à Ottenburg. Un raidard conséquent mais pas très long et qui réveille mes jambes. Et puis c'est la Moskestraat et son petit kilomètre de pavés à 18 % maxi : là les crampes m'assaillent brusquement et je dois lutter pour grimper à une bonne allure sans mettre pied à terre comme pas mal de cyclistes au même moment.

Puis une longue descente au bout de laquelle je m'attends, d'après la carte, à trouver le ravito. Mes bidons sont vides, ça urge! Mais il n'y a pas de ravito, que dalle! Me serais-je trompé? N'écoutant que mon courage je fais demi-tour et grimpe la pente que je viens de redescendre pour voir si, emporté par l'enthousiasme de la descente, je n'ai pas loupé le poste de ravito : hé ben non, il n'y avait vraiment rien.

Si je n'avais pas perdu ma carte de contrôle plus tôt, j'aurais pu y lire qu'en effet le ravito n'était pas à l'endroit indiqué sur la carte du parcours, mais cinq kilomètres et une nouvelle côte plus loin. 📢

Malgré un nouveau problème de fléchage que ma connaissance de l'endroit permet de rectifier, j'attends enfin ce troisième ravito, situé devant l'église de Huldenberg. J'ai la gorge aussi sèche que les bidons, que je remplis dûment. Il ne reste heureusement qu'une vingtaine de kilomètres à parcourir. Mais immédiatement après le ravito il y a le Smeysberg pour cueillir le cycliste à froid, avec ses 600 m à 7,5 % de moyenne, dont 15 % sur 300 m, 18% maxi. Heureusement mes crampes ont disparu, donc je passe l'obstacle sans autre problème que des jambes lourdes comme du plomb. Au sommet, le vent se rappelle à mon bon souvenir et ne se fera plus guère oublier jusqu'à l'arrivée, à croire qu'il changeait d'orientation juste pour m'emm…

Allez, encore une côte (le Weeberg) à Neerijse, une longue platitude agricole rasée par Éole au sommet, et puis le retour dans les faubourgs de Louvain et finalement Heverlee à 15 h 05. Eindelijk! Enfin! Je n'en pouvais vraiment plus.

Au bilan, 6 h 55 de route qui me laisseront un souvenir impérissable, mais pas le meilleur de ma vie de cyclo, en raison de toutes ces petites péripéties qui ont fini en grosse galère. Ça appelle une revanche! Faire 6 h de vélo sur ce parcours, donc 25 km/h de moyenne, vu tous les retards que j'y ai accumulés, ça me semble accessible et ce sera mon but l'année prochaine, si j'y retourne comme je le souhaite! 

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got verdom,ça est quelque chose ce récit.....à 1200km de distance je croyais que c'était le plat pays mais la façon dont tu le racontes ça ressemble à l'Anapurna 😛 en tout cas ça donne envie d'y aller. bravo de pas t'être découragé. l'an prochain tu l'aura sans problème, et la météo de dans un an annonce qu'il n'y aura pas de vent 😉

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Les côtes dépassent rarement les 50 m de dénivelée dans le coin, (Bruxelles, Louvain et environ), mais il y en a à foison et elles sont souvent bien raides. Et quand on est crevé la moindre bosselette prend de toutes façons des allures d'Everest. Sans parler du vent, ce que je déteste le plus à vélo et j'ai été gâté avant-hier 😬.

l'an prochain tu l'aura sans problème, et la météo de dans un an annonce qu'il n'y aura pas de vent 

 😃

Mais vaut mieux prédire le contraire, la marge d'erreur est alors faible! L'absence de vent dans ce pays, c'est presque de la science-fiction.

Moi je demande juste qu'il souffle un peu moins fort l'année prochaine, et si possible qu'il tourne pendant le parcours de façon à ce qu'il soit toujours dans mon dos (là il peut souffler autant qu'il veut). 🆒

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Bonjour Franck,

 

Beau récit, plein d'humilité. On retrouve bien ton goût pour les très forts pourcentages.

J'ai pensé à toi et à nos échanges en grimpant quelques cols dans les Pyrénées fin Juillet/Début Août. J'avais le temps dans les longues montées, entre autres celles du Port de Balès et du plateau de Beille.

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Salut Franck, très bien rendu tes péripéties ! et bravo pour la ténacité.

Je compatis à toutes ces difficultés car j'ai eu le même genre de temps hier pendant une sortie de préparation d'une prochaine cyclo (133km avec un peu de dénivelé), à part la pluie. Non loin de chez toi d'ailleurs, dans la Somme, en Picardie. En particulier un fort vent d'ouest de 30km/h, et même plus dans les rafales, qui m'a rincé les jambes pendant les 60 1ers km, avec toute une section de 30km en faux plat grimpant à me faire mal aux cuisses à cause du vent, en plafonnant à 23 de moyenne ! Il n'en faut pas plus pour me mettre les nerfs en pelote. Malheureusement, au retour, le vent se calme et surtout s'oriente au Nord Ouest, ce qui fait que je ne récupère pas au retour le temps perdu à l'aller. Je suis rentré usé, je n'aurais pas pu avaler une bosse de plus.

Je partage largement avec toi le goût des ascensions, plutôt que de se tirer la bourre sur le plat pour lutter contre le vent ou tenir une moyenne. Le relief en Belgique semble très proche de celui de la Somme : de courtes bosses plus ou moins pentues entre vallées calmes et plateaux venteux.

Bon repos !

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Bravo Franck à la fois pour la péripétie sportive que pour le soin mis à  raconter en détails succulents tes pirouettes.

J'ai également souffert à cause de ce f...tu vent de face , de cette bonne drache belge qui m'a trempé pendant quelques instants mais qu'Eole a rapidement fait oublier.

Mêmes problèmes que toi avec le flêchage à l'entrée de Leuven et c'est dans la langue de Vondel que je me suis adressé aux indigènes. Heureusement comme j'essaye d'enseigner celle-ci en Wallonie je puis me faire comprendre aisément. C'est en fait la "moeder taal" que je n'ai pas oubliée malgré le fait que j'aie effectué toutes mes études dans le sud du pays et à l' ULB.

Question raidars nous avons été servis . Sur le site de BPO cycling il me semble que l'on annonçait 6 côtes sur le 101 km  mais il y en avait en fait 13 de répertoriées sur mon parcours et 19 sur le tien.

Les deux dernières ascensions furent assez pénibles dans mon cas car j'avais difficile à tourner les jambes. La fatique associée à l'âge avancé du cycliste sans doute. Malgré ces quelques difficultés c'est toujours une satisfaction de terminer les parcours des sorties auxquelles je participe. 

Bonne récupération

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Houlà, arrêtez, je deviens rouge comme une pivoine! 😳

C'est vrai, après tout, je me demande si je ne vais pas me faire naturaliser Flahute, j'ai été baptisé en suffisance… Mais il me reste encore à me faire un ami de ce *@#%" de…, pardon, de Monsieur Éole, et ça c'est pas encore gagné.

@ Olivier : je me suis contenté de mes boissons énergétiques sur ce parcours, j'en avais les doses dans des sachets contenus dans les poches de mon maillot. Donc je n'ai pas trop fait attention à ce qui était proposé de solide aux ravitos. Mais moi, s'il y avait eu des gaufres et si j'en avais pris, j'en aurai demandé au chocolat, tu sais, le genre bien chaud et onctueux qui déborde de la gaufre! 😛

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arrétez avec vos gaufres..... c'est intolérable! déja que vous faites envie avec vos récits si en plus vous tapez à l'estomac, ça ne va plus! je croyais que c'était un forum de sportifs pas de morfales....

Euh....avant la gaufre je pourrai avoir un croquette aux crevettes et une pils avec...svp😉

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Deux belles séries de photos de l'épreuve, pour faire un peu plus tirer la langue aux absents  :

Le best-of de Sportograf, qui assurait le service-photo ce jour-là :

http://www.sportograf.com/bestof/1646/

Il y a quelques clichés vraiment réussis dans le lot!

Et celles sélectionnées par l'organisateur lui-même :

http://sport.be.msn.com/cyclingtour/2012/fotospecial/?fotospecial_id=9676&foto_order=1&language_id=2 

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