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Le champion des USA ...


Imanol ALCANTARA
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Messages recommandés

... roule avec un cadre en aluminium.

Jonny Brown a remporté sont titre cette année avec un Specialized Allez, cadre aluminium.

Ici son vélo:

180723030217832985.jpg

Et ici un lien très joliment imagé sur les championnats des USA:

https://cyclingtips.com/2018/06/photo-gallery-2018-us-time-trial-criterium-and-road-championships/

A noter que ce vélo alu ferait sourire n'importe quel amateur, personnellement si je devais changer de vélo celui-ci ne serait pas le dernier que j'envisagerais.

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C'est une excellent nouvelle. 

A mon petit niveau, je fais désormais les deux tiers de mes sorties sur mon cyclo-cross en alu. Je monte à reculons sur mon carbone de route, qui est raide et déplaisant Ca fait deux cadres carbone dans ma vie, deux fois que je n'accroche pas...

Le soi-disant haut de gamme sert juste à dépenser de l'argent et à faire croire aux gens influençables, qu'en y mettant le prix, on a quelque chose de mieux...

Ce qui est souvent faux... On est bien là dans la valeur immatérielle des choses. Rien à voir avec les qualités propres de l'objet et son usage. Ce qu'on paie, c'est la poudre aux yeux.

 

 

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Dans un sens oui.

Barthes disait que l'appropriation des objets est l'appropriation de la puissance du père (par exemple la voiture mais pas que, le vélo aussi).

Tout objet a deux fonctions: être utilisé, pratiqué et être possédé.

Pour la fonction d'utilisation nous n'avons pas besoin de changer de vélo à moins que celui que nous possédons soit cassé et ne remplisse plus cette fonction d'utilisation.

Nous achetons un vélo (nous autres passionnés) pour sa seconde fonction: le posséder.

Mais la possession d'un objet se fait plus vis-à-vis des autres que de nous-mêmes, ou bien nous-mêmes par rapport à nous-mêmes qui dépendra des autres finalement (regard des copains de club, assimilation à notre coureur préféré etc).

On peut dire aussi que de la même façon que les rêves assurent la continuité du sommeil, les objets assurent la continuité de la vie.

La vie dans une société de consommation se définit par rapport aux objets qu'on possède, et/surtout par rapport à ceux que les autres ne possèdent pas. C'est leur réclusion qui fait leur charme et leur attrait.

On n'aime pas prêter ses objets, un cycliste aura du mal à prêter son vélo onéreux à un autre cycliste, comme on ne prête pas sa maison ou sa femme, car ces objets sont dans la jalousie l'équivalent narcissique du Moi.

Si cet ami casse le vélo c'est une castration pour le propriétaire, on ne prête pas son phallus, là est le fond de l'affaire.

Je digresse mais cela pour dire que les marques, les équipes marketing, la publicité, les vendeurs, les magazines enfin tout le négoce des objets et donc des vélos savent tout ça très bien, et ils utilisent ces sentiments parfois inconscients pour nous faire acheter ce qu'ils ont décidé de nous vendre.

Et ça fonctionne: vélos et composants carbone, casque, lampes en plein jour, freins à disques etc.

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Je trouve que globalement, au dessus de 1 500 ou 2 000 balles pour un vélo, quel qu'il soit, c'est indécent, parce que ça devient juste un objet de mode. C'est sans rapport avec le coût de fabrication et déconnecté avec l'usage.

C'est pour cela que je trouve rassurant de voir un coureur de très bon niveau utiliser un cadre alu. Ca n'empêchera pas ceux qui ont les moyens de s'acheter ce qu'ils veulent, mais si ça pouvait décomplexer ceux qui ont envie de rester raisonnables, ça me ferait bien plaisir.

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"Enfin il faut payer les personnes qui fabriquent nos vélos, leurs taxes, et leurs machines. Il ne tombe pas du ciel. "

Et surtout, il faut payer les dividendes des associés, des actionnaires...

J'ai été associé dans une petite boite. Je sais à quel moment on commence à pleurer auprès du client qu'on ne gagne rien du tout... 😆  Truc de dingues ou de pervers... je me suis cassé... Je suis plus pauvre, mais mieux sur le vélo.

 

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Le bonheur vient seulement avec la sagesse, celle-ci est indépendante de l'état (richesse ou pauvreté) des personnes mais la pauvreté incite à la sagesse alors que la richesse tend à l'en éloigner.

Le pauvre est donc peut-être plus sage que le riche, donc plus heureux.

Si l'on pouvait se mettre dans la tête des gens ont se rendrait compte que plus veulent descendre d'état qu'en monter, c'est ce que disait un des précepteurs de Rousseau.

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Tu oublies quand même la notion de plaisir.

C'est un peu comme si tu ne faisais pas la différence entre une télé à tube cathodique des années 90 avec un écran plat 16/9. Dans les deux cas tu peux regarder le Tour, mais bon, ce n'est pas le même plaisir.

Même en haut de gamme, il y a des différences très nettes entre deux vélos de conception différente (par exemple entre un vélo léger de grimpeur et un autre tout aéro). Par exemple la semaine dernière j'ai eu l'occasion de rouler le même jour et sur le même parcours avec deux vélos aussi différents. Ce n'est vraiment pas les mêmes sensations, ni les mêmes possibilités offertes, en fonction du terrain.

Pour en revenir à ta barrière de 1500/2000, nous sommes quand même très loin des sensations et des possibilités offertes par du haut de gamme, même si bien sûr les prix s'envolent et ne sont pas proportionnels au gain réel.

Il m'arrive de rouler avec des vélos de cette fourchette de prix, eh bien partout c'est 20 ou 30 watts d'écart avec mon vélo habituel, et ça finit par peser lourd dans la balance.

Moi mon kiff c'est de pouvoir de temps en temps rouler 150 bornes à 34 de moyenne. Mon vélo actuel me le permet, et ce serait beaucoup plus dur avec un vélo d'il y a 15 ans. D'ailleurs il y a 15 ans, je ne faisais quasiment jamais ça, et pourtant j'étais beaucoup plus fort. Avec ce même vélo, je peux aussi de temps en temps faire 3 bornes à 50 : le gain de watts permis par ce vélo me l'autorise.

Posséder pour impressionner les copains ? Franchement, je roule la plupart du temps avec des pros ou des mecs qui ont des vélos de service. Donc ils n'en ont rien à faire de mon vélo. Par contre en roulant avec eux je peux te garantir que je suis à 20 ou 30 watts près, sinon je ne peux plus les accompagner.

C'est sûr que le vrai touriste ne voit pas la différence, ou alors elle est ailleurs. Et il y a une multitude de pratiques entre celles-là. Jo par exemple voulait un vélo durable, à ses mesures, et sans contraintes mécaniques au niveau des pièces de rechange. Son titane avec un groupe de moyenne gamme et des roues à jantes basses légères à pneu conviennent parfaitement à ce qu'il recherchait. Pour toi qui aimes le Gravel, c'est encore différent. Le Gravel j'essaie, je me tâte à acheter comme Jo un vélo à 1500 balles pour rouler dans les chemins, et puis non, franchement cette pratique m'ennuie.

Heureusement nous sommes dans un pays libre, chacun fait ce qu'il veut, et le type qui veut payer 4000 € dans une paire de roues comme celle qui équipe le vélo du champion des USA (parce que vélo alu, mais pour le reste faut pas déconner non plus, hein?) eh bien tant mieux pour lui.

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J'ai un  BMC GRANFONDO 2 carbone et j'ai revendu le modèle Alu du même nom, je trouve plus confortable le carbone, plus léger, plus joueur, je ne suis qu'un cyclo et ne fait plus de cyclosportive, je ne suis plus prêt à dépenser énormément pour un vélo, mais je me posais la question , ce qu'apporte un haut de gamme  par rapport à un moyen ou bas de gamme. Autre exemple le trek Domane SLR contre le SL : lequel pour un non coureur, qui a quand même roulé 10000km l'an passé et qui fait pas mal de montagne?

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Je n'oublie pas la notion de plaisir.

Disons que pour moi, le bonheur aujourd'hui, c'est de pratiquement pouvoir rouler tous les jours si je veux. Le vélo en tant qu'objet n'est pas vraiment important s'il est sans souci et un minimum performant.

Je veux dire, je pourrais me payer un (ou des) vélos plus chers. Mais il faudrait que je travaille plus. J'aurais donc moins de temps pour rouler. Je serais donc encore plus mauvais cycliste, un très mauvais cycliste sur un beau vélo... Dit comme ça ne m'attire pas... 😆 Et franchement, ça ne me rendrait pas plus heureux d'avoir un vélo un peu plus performant.

Après, par rapport à ton expérience perso, tu sais bien que tu es une exception, autant par ton état de coureur de haut niveau, que par ton métier actuel. La plupart des cyclistes auront probablement eu 10 ou 12 vélos dans leur vie et rarement plus d'un ou deux à la fois pour comparer. Et la plupart également n'auront pas la perception des nuances à l'usage. Moins que toi assurément, et peut-être également moins que moi...

Après, pour l'histoire du prix et mon approche "sociale", elle vient de mon expérience auprès des jeunes. Ca remet les pendules à l'heure par rapport au prix des choses.

Ici, on me dit qu'un vélo à 1 500 balles, c'est de l'entrée de gamme. Moi, je me suis trouvé face à des familles pour qui le prix normal d'un vélo, c'est le premier prix de D4 (et encore, c'est un sacrifice). Donc quand tu leurs dit qu'ils trouveront un vélo bien et pas cher en occase à 800 euros pour que leur gamin débute, il y a une sorte de choc culturello-économique... Il y a des cas ou le club a pu acheter le vélo et le revendre "à crédit" (ou le louer) à la famille, pour la somme de 30 euros par mois. 

On n'est pas dans la réalité de Vélo 101 ou du monde du cyclosport, ou les participants sont âgés, enfants partis, maison payée et bon niveau de vie. Donc voir qu'un cadre Allez peut-être apprécié par un bon coureur, je trouve ça réjouissant. Comme je trouve réjouissant que des jeunes adultes s'achètent des gravel à 1 000 balles, avec lesquels ils vont camper, vélotaffent et font accessoirement des cyclo-cross.

 

 

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Le Allez est un très bon cadre, comme peuvent l'être d'autres alus haut de gamme (Cannondale, Canyon par exemple).

Sinon, d'accord avec toi concernant les jeunes. Je le comprends d'autant plus quand je me rappelle la tête de mes parents quand on leur a annoncé que pour commencer à faire du vélo (courir) j'avais besoin d'un sur mesure car je mesurais 1,50 m :)

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