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Pascal Jules


Michel CREPEL
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Hommage à Pascal Jules et pensées à son «pote» Laurent Fignon.

Il y a maintenant un quart de siècle, un personnage et coursier affable, gouailleur et éminemment sympathique nous quittait et avec lui un sourire malicieux teinté d'espièglerie s'effaçait à jamais de nos écrans télévisuels. Puisse t'il demeurer dans nos mémoires. Plus que le mois d'octobre, mois au cours duquel survint l'improbable, c'est en ce mois de juillet, période ô combien emblématique et chère à son cœur que j'ai préféré me rappeler à son souvenir. Pensez, Pascal a vu son meilleur pote, Laurent, le rejoindre, il y a tout juste deux piges. Sûr que tous deux vont nous concocter un "Baracchi" du "Feu de Dieu" !!!!

Vingt cinq ans déjà, Pascal Jules !

Il adorait le football autant que le cyclisme et son altruisme légendaire l'amenait parfois, souvent même, à répondre présent lorsque l'émotion le gagnait. Ainsi, n'hésita t'il pas un seul instant lorsque l'on fit appelle à sa générosité à l'occasion d'une rencontre informelle de ballon rond en faveur et au bénéfice d'une association pour handicapés. Dans la nuit du 25 octobre, alors qu'il réintégrait ses foyers, soudain son véhicule quitta la chaussée. Tué sur le coup, le "Titi Parisien", Pascal Jules nous abandonnait à l'âge de 26 printemps. Fidèle lieutenant d'un autre Parisien, Laurent Fignon, il en était surtout le meilleur ami. Routier sprinter émérite, dès le début de sa carrière en 82, Pascal éclaboussait de sa classe naissante des classiques telles Paris Bruxelles, le Tour de Lombardie ou le Tour du Piémont, qu'il terminera, en ces trois occasions, à la seconde place, derrière des cadors de cette génération comme le Néerlandais Jaak Hanegraaf, le Transalpin Giuseppe "Beppe" Saronni ou l'Espagnol Faustino Ruperez, et cela à tout juste 23 ans. Après une saison 1983 marquée par une troisième place dans la "Doyenne" derrière le Néerlandais Steven Rooks et une nouvelle fois le "Beppe", mais devant des finisseurs tels Phil Anderson, Henk Lubberding, Fons De Wolf ou Adri Van Der Poel, le résidant de La Garenne-Colombes s'illustrera dans la Grande Boucle, l'année suivante. Sous la houlette d'un Laurent Fignon impérial et intouchable cette année là, Pascal s'offrira son premier et unique bouquet sur le Tour. En effet, en 84, lors de la 8ème étape entre Le Mans et Nantes, le coureur de Cyril Guimard se permit le luxe de sortir en costaud et faire la nique à un peloton lancé à ses trousses. Un peloton où figuraient, tout de même, Ludo Peeters, Eric Vanderaerden, Sean Kelly ou Jan Raas, excusez du peu. Pourtant, il ne se contentera nullement d'asseoir sa notoriété sur ce coup juteux, que nenni, Pascal épaulera, par la suite de manière éblouissante son leader lors de la montée vers Crans Montana, terme de la 20ème étape. Cette étape qu'il terminera en bonne compagnie à la quatrième place permettra à Laurent Fignon de remporter définitivement son deuxième Tour d'affilé. Moins en vue, les années qui suivirent, sans doute du à des problèmes conflictuels entre Guimard et son coureur, Pascal Jules envisageait, pourtant, une résurrection éclatante en 88. Pour ce faire, le "Titi Parisien" semblait avoir ravalé sa rancœur et s'en était retourné dans le giron du "boss Vendéen". Hélas, Pascal avait rendez vous avec son destin une nuit automnale de l'an 87, sur la RN 13.

Un jour, lui le surhomme, lui, l'effronté, le revêche, le belliqueux qui s'était permis, de par sa classe, d'écrabouillé les "Moulins à Vent" de Cervantès, s'adressa à son ami Lucien Bailly "Cette fois, Lucien, je crois que ça va être très dur !" et de poursuivre "Je suis disposé à me battre jusqu'au bout pour les miens et pour moi-même, mais je n'ai plus d'armes"

De la bouche de "Maître Jacques", 54 ans à l'époque des faits, et oui mon âge, ces paroles en forme de testament résonnent toujours à mes oreilles, cruelles et lancinantes, insidieuses et perverses. Comme sur sa monture, Jacques Anquetil aura combattu le mal avec une abnégation et un courage extraordinaire. Faisant fi de toute pudeur égoïste il s'offrit, tel un cobaye, à la France entière dans le seul but d'encourager ceux qui souffraient des mêmes maux. Lucide et d'une détermination sans faille, il poursuivait ses activités à la radio et à la télévision alors que tous le savaient en proie à un cancer de l'estomac. Patron des tricolores aux Mondiaux de Villach en Autriche, il s'enorgueillit de deux titres planétaires avec les sacres de Richard Vivien, chez les amateurs et de Jeannie Longo chez les dames.

La mort du plus grand cycliste français de tous les temps, avec le "Blaireau", fut accueillie comme une catastrophe par tout un peuple soudain orphelin de son enfant le plus cher. Versatile mais nullement amnésique celui-ci lui démontrera et lui accordera la détresse et la tristesse que, généralement, on accorde aux chefs d'état adulés.

Le palmarès et les hauts faits d'armes, de l'"indomptable Normand" sont légions et illustrés en nombre dans la rubrique l'"Histoire du Vélo" sur "Vélo 101". Remember, nous sommes en 65 et Jacques accompagné de "Gem" tente le pari insensé de remporter le Dauphiné et le "Derby", dans la foulée .... Ça c'était Jacques !

Un sans grade, mais ô combien "Géant de la Route" également, suivit les traces de Jacques, victime du même mal implacable, au mois de décembre de cette triste année 87. Philippe Tesnière, un ancien du Tour, comme on disait à l'époque fut un porteur d'eau, un fidèle parmi les fidèles, un combattant de l'ombre, un équipier et un homme avec un grand H.

Michel Crepel

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Bonsoir

Pascal Jules et Laurent Fignon incarnaient à l'époque le renouveau du cyclisme français, Laurent Fignon a pu aller au bout de sa carrière cycliste qui aurait pu être plus riche d'au moins un Giro (1984), un Tour (1989) et un Tours-Versailles (Paris -Tours fin des seventies) qui lui ont échappé pour diverses raisons, pour Pascal Jules on ne saura jamais quels trophées auraient garnis son palmarès alors qu'il lui restait encore de belles années en compétition.

Son fils Justin Jules (Vérandas Rideau_Super U en 2012, vainqueur en 2010 de la Coupe de France avec le Vendée U) est coureur cycliste professionnel.

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Salut Michel,

 

je te fais suivre le lien ci dessous ou je faisais part sur ce forum de mon expérience. Je suis passé à 2 doigts de la catastrophe. J'ai repris doucement le vélo début avril. Je roule normalement Maintenant tout va bien. Comme avant en tous les cas.

Voilà, je profite de la vie, de mon fils, de ma passion en me disant que la vie est finalement bien courte

Je suis toujours ce concours de pronostics que j'avais créé à l'époque. Mais le boulot, ma petite femme, mon fils, le vélo me prennent bcp trop de temps pour y participer? Passes le bonjour à tous les participants qui se souviennent encore de moi.

A bientôt,

 

http://www.velo101.com/forum/voirsujet/test-deffort--13224/page:3

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