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Rugby


Xavier BOILEAU
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Je m’étais avancé en prédisant la victoire contre l’ecosse mon petit fils rugbyman jouant à bristol m’avait mis en garde mettant en avant cette équipe d’Ecosse qui pour lui jouait très bien mais nous pouvons logiquement penser que nous gagnerons ce tournoi néanmoins faudra décorer contre l’Irlande certains mettent l’arbitrage en question oui il y’a des interrogations mais le placage vertical des français méritais sanctions .........

Allez faut y croire .

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  • 4 weeks later...

Un sujet méconnu, mais intéressant à lire pour les amoureux du rugby...............Alors, à vos lunettes et lentilles, et passez 3 mn de plaisir............

 

1924 : La mauvaise éducation

Par Jérôme Prevot

Il y a 20 heures

UN JOUR, UNE HISTOIRE - Il y a 96 ans, lors des Jeux Olympiques de Paris, le XV de France sombrait à domicile devant de surprenants Américains (17-3). Le comportement des joueurs et spectateurs français fut un chef-d’œuvre de goujaterie et de violence. Le rugby le paya très cher.

Ce fut peut-être la première vraie désillusion du XV de France. Le premier "pan sur le bec" pour quinze coqs qui pensaient planer facilement sur la basse-cour olympique. À l’orée des années folles, le rugby tricolore resplendit. Il revendique le chiffre impressionnant de 891 clubs et il commence à former de vrais talents?: le centre stratège René Crabos de Saint-Sever, le deuxième ligne combattant Aimé Cassayet de Narbonne ou l’ailier racé Adolphe Jauréguy du Stade français. Depuis la reprise du Tournoi en 1920, il n’a plus connu la cuiller de bois. Il attend donc qu’un titre olympique vienne confirmer cette montée en puissance. En plus en ce printemps 1924, les jeux Olympiques retrouvent Paris et plus spécifiquement le stade de Colombes, fief du Racing Club de France, porté à 40000 places avec le soutien financier du RCF (qui empochera la moitié des recettes de toutes les épreuves olympiques).

 

Les British boycottent

Malgré tout le soutien de Pierre de Coubertin, le rugby reste un "petit" sport Olympique, car la Grande-Bretagne et ses dominions avaient décidé de boycotter souverainement ce rendez-vous. Était-ce du mépris, comme on le croit trop souvent?? Pas vraiment si l’on relit leur communiqué officiel?: "Après le 1er mai, en raison de la chaleur, de la fatigue, de l’abandon de l’entraînement, les résultats pouvaient être faussés.." Les Nations britanniques estiment donc que le rugby doit rester un sport d’hiver, de boue et de pluie, et qu’il n’est pas question de demander à des joueurs amateurs de se remobiliser après la fin traditionnelle de la saison.

 

Ainsi, le tournoi Olympique se résume à trois équipes?: la France, la très modeste Roumanie, et les États-Unis?: jamais un podium ne fut à ce point assuré pour les Tricolores. La médaille d’or semble attendre les Bleus sur un plateau d’argent. Le triomphe est prévu pour le 18 mai en conclusion de France-États-Unis. La foule avait pris d’assaut la gare Saint-Lazare pour assister à une apothéose. Le cercle traditionnel des connaisseurs du rugby avait été largement débordé par une foule bigarrée et rigolarde, peu avertie des subtilités du jeu. On lui avait promis une acmé patriotique et la compagnie de Chemin de fer qui exploitait la liaison Saint-Lazare-Colombes en avait profité pour faire passer le ticket à… cinq francs?: un vrai racket.

 

Mais dans les coulisses, les journalistes remarquent tout de suite la mine renfrognée des dirigeants français. Ils n’ont pas oublié la leçon d’Anvers (lire ci-dessous) et ces Ricains qu’on prend pour des faire-valoir sont de sacrés athlètes. Leur gabarit moyen a de quoi faire réfléchir le plus téméraire des coqs en colère. Leur centre R.F. Hyland, par exemple, semble tomber d’une autre planète, il combine la force des avants français à la rapidité de leurs trois-quarts. Octave Léry, président de la FFR reconnaîtra plus tard?: "J’ai vu certains de nos avants, réputés pour leur bravoure, fuir devant ce phénomène humain." En plus, René Crabos, le cerveau de la ligne d’attaque n’est pas là, il s’est cassé une jambe durant le tournoi. Le plus incroyable, c’est que la plupart de ces joueurs des universités de Californie pratiquaient le football américain ou le basket et n’avaient appris les règles du rugby que lors de leur premier rassemblement à San Francisco. Il leur restait dix mille kilomètres à parcourir. Leur entraîneur Charlie Austin se fit fort de leur apprendre toutes les finesses de ce jeu, pratiqué sérieusement jusqu’en 1914 avant de tomber en désuétude.

 

Un stage en Angleterre

Ces Américains avaient simplement pris la précaution de s’arrêter quinze jours en Angleterre, le temps de récupérer le deuxième ligne A.C. Valentine qui étudiait et jouait à Oxford et faire quelques matchs amicaux contre les meilleurs clubs, tous perdus, mais c’était l’occasion de recevoir quelques conseils tactiques pour surprendre les Français. Dans un premier temps, c’est eux qui sont surpris. À Boulogne, les douaniers les retiennent pendant six heures dans leur bateau à cause d’un problème de visa. Les Américains se mettent en position de mêlée et forcent le passage en envoyant valser les douaniers. La presse parle des "bagarreurs de saloon". Les jours qui précèdent le match sont tendus jusqu’à la mesquinerie. Le manager américain Sam Goodman veut récuser l’arbitre pour des raisons pas très claires, mais son capitaine Colby Slater le ramène à la raison. Puis les Français interdisent aux Américains de s’entraîner à Colombes ce qui les relègue vers un terrain vague près de leur hôtel. Goodman n’apprécie pas, il trouve une échelle et fait pénétrer son équipe par-dessus la clôture du stade dont les vestiaires restent bizarrement accessibles au tout-venant. Alors que les joueurs répètent leurs gammes, des aigrefins leur dérobent leurs portefeuilles. Puis les deux délégations s’écharpent sur le droit de filmer la rencontre, les Américains ont leur caméra toute prête. Les Français leur parlent d’un contrat d’exclusivité avec une compagnie cinématographique. Les palabres sont serrées, mais Goodman argue que le contrat n’est pas valable pour les images de l’équipe américaine, les Français baissent la garde.

 

Ce 18 mai, la foule en canotier et chapeau cloche comprend tout de suite qu’on l’a trompée sur le rapport de force. Sur chaque choc, les Américains prennent l’ascendant, leur mêlée torture celle des Bleus. Ces étudiants rayonnants de santé courent plus vite, plus longtemps et plaquent plus secs. Ils usent même de quelques combinaisons astucieuses qui ne s’improvisent pas.

 

Agressions dans les tribunes

Les Bleus coulent à pic et le public n’apprécie pas. Les supporters se laissent aller à la plus primaire des rages. Sifflets, insultes, quolibets, et menaces quand Jean Vaysse et Adolphe Jauréguy sortent sur civière. La foule se convainc qu’ils ont été visés par Cleaveland et par Slater. Ce n’est qu’une méchante illusion, les deux plaquages étaient parfaitement réguliers, les Français ont été victimes de la malchance et de leur manque de préparation. La foule redouble de fureur alors que les Américains marquent cinq essais. Huit supporters américains enthousiastes sont rossés à coups de canne par une poignée d’énergumènes. Ils sont transportés à l’hôpital. Sur le terrain, ça s’énerve, Bioussa, Cassayet, Etcheberry ouvrent la boîte à gifles pour sauver les meubles, des échauffourées fusent.

 

Les dirigeants français sont consternés par tant de médiocrité et de violence. Frantz Reichel, star des journalistes sportifs, se prend la tête à deux mains. Il sait que la réputation de la France va souffrir de ce désastre car cent journaux étrangers sont représentés en tribune de presse. Les Américains s’imposent 17 à 3. Ils sont les meilleurs, c’est tout. Et le public couvre de ses lazzis la montée du drapeau étoilé et le "Star Spangled Banner". Ils lapident même le cameraman qui tente de filmer la scène. 250 policiers se déploient pour couvrir la sortie précipitée des joueurs, de plus en plus inquiets. "Nous avons vraiment cru qu’ils allaient nous lyncher", témoignera Norman Cleaveland, le dernier survivant de l’aventure (il est mort en 1997). Un célèbre dirigeant franco-américain, Allan Muhr, résume la voix brisée?: "C’est ce qu’on pouvait faire de pire sans couteaux ni revolvers." Les Français, si prompts à donner des leçons, comprennent que les Américains ont optimisé leur voyage en le transformant en stage de préparation intensive.

 

Eux n’ont fait que se reposer en se regardant le nombril. Mais dans les jours qui suivent, la presse se confond en excuses, les journaux multiplient les articles à la gloire de ces héros venus de si loin et qui auront fait du rugby le sport le plus suivi des JO, devant l’athlétisme. "Après le match, nous avions été choyés. Il nous suffisait d’arriver dans un café pour être invités à boire gratuitement", poursuivit Cleaveland depuis sa retraite de Santa-Fé au Nouveau Mexique.

 

Les conséquences de ce match seront terribles?: le rugby sera exclu du programme olympique. Il restera pour un siècle au moins un sport confidentiel et l’élan des Américains sera brisé net. Ils ne méritaient pas ça. Des années plus tard, l’arrière américain Charlie Doe (mort à 106 ans en 1995) déclara?: "Notre succès de 1924 fut encore plus fort que la victoire de nos jeunes hockeyeurs de 1980 sur la grande équipe d’Union soviétique. Mais avant l’arrivée de la télé, les jeux Olympiques n’avaient pas énormément d’impact. Avec la couverture médiatique d’aujourd’hui, notre succès aurait fait du rugby un sport majeur aux États-Unis."

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  • 3 weeks later...

Bernard Laporte que certains critiquent ,et d ' autres pas ,car ils s' en moquent devient vice- président de la Fédération internationale de rugby .

A croire qu' 'en France ,il n'y a que des Présidents et  des vices-présidents .

Tous les jours ,les mecs qui passent à  la télé, font partie de cette "corporation " .

Moi je ne suis Président de rien.😢

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Pour les nostalgiques des années 1970.............et de Béziers...............😉

Pour ceux qui ne savaient pas ou ne connaissaient pas...😄

Copier sur Midiolympique site Rugbyrama :

 

 

L’AS Béziers a régné sur le rugby français des années 70, autour d’une génération dorée et d’un entraîneur hors-pair : Raoul Barrière. Il sut forger un style tellement novateur pour gagner et suscita les jalousies.

 

Treize titres majeurs en treize ans. Ces chiffres, dans leur brutalité, disent tout de la domination de l’AS Béziers à l’époque où la télévision passa du noir et blanc à la couleur. Dix fois, les Héraultais ont brandi le Bouclier de Brennus, à Lyon, à Bordeaux puis au Parc des Princes. Trois fois, ils ont embrassé le Du-Manoir (grosse importance en ces années-là). Sur dix-huit finales majeures, ils n’en ont perdu que cinq, quatre en fait car un Du-Manoir leur fut refusé après un nul face à Narbonne en 1978. Plus fort encore, en 1971-1972, l’ASB a vécu une saison à zéro défaite : en 1976-1977, elle n’a perdu qu’un seul match et a fini la saison lesté d’un quintuplé extraordinaire?(championnat, Du-Manoir, bouclier d’automne, titres juniors Crabos et Nationale B). Le club est aussi resté invaincu pendant onze ans et demi à domicile (1969-1981). Cette équipe était une vraie machine de guerre comme le rugby français en a rarement produit (seuls Lourdes et Toulouse à notre sens peuvent rivaliser). Au fil des victoires, les Héraultais s’étaient forgé un avantage psychologique qui balayait les obstacles.

 

Au-delà des chiffres, Béziers c’était aussi des gueules, un peu effrayantes, le visage dur d’Alain Estève, la chevelure et la moustache de Michel Palmié, la détermination d’Armand Vaquerin. Même Olivier Saisset, qui passait pour un homme instruit, ne faisait pas rigoler. à les voir débouler des vestiaires, on comprenait ce qu’avaient ressenti les Français face aux invasions vikings, même si leur capitaine et stratège, Richard Astre, n’avait rien d’un guerrier qui part à l’abordage mais plutôt du dompteur d’un pack de fauves.

 

Mais l’aventure du « Grand Béziers », nous l’avons surtout apprécié avec du recul, des années après, en mesurant l’injustice des clichés qu’on faisait circuler à son sujet. On entendait parler d’un pack énorme et impitoyable, d’une équipe qui « ne faisait pas de jeu » ou qui « cachait le ballon » (critique suprême et tarte à la crème). Les Biterrois étaient tellement forts qu’ils suscitaient la jalousie, notamment dans un certain « Sud-Ouest » drogué à l’idéologie du jeu basco-landais. Nous avons mis des années à dépasser les préjugés et à comprendre que Béziers, c’étaient des avants terribles mais aussi une méthode et une façon de jouer révolutionnaire. Un rugby qui avait dix ans d’avance, au bas mot. Et aussi des trois-quarts qui marquaient des essais. Et même un arrière, Jack Cantoni, qui réussit en finale 1971, sous la pluie de Bordeaux, la relance la plus limpide de l’histoire soutenue par un ailier René Séguier dont le « cad-deb’ » n’avait rien à envier aux plus purs attaquants bayonnais ou montois. Les victoires et l’insolente domination suscitaient l’aigreur des foules, un peu comme en cyclisme quand, à la même époque, Eddy Merckx encaissait les bordées d’injures des spectateurs français

 

La composition d’équipe par vote

Notre admiration différée fut encore plus intense quand on prit conscience d’une chose?: c’est que cette « machine de guerre » était composée à 80 % de joueurs du cru. Ils avaient tous, ou presque, appris le rugby aux alentours de la sous-préfecture. Cela fait presque sourire aujourd’hui de voir qu’Alain Estève (de Castelnaudary, via Narbonne) était considéré comme un étranger, tout comme Richard Astre et Jack Cantoni (de Toulouse). Ils étaient passés entre les mains d’un entraîneur hors pair, Raoul Barrière. Cet ancien pilier international fut à l’*** de tout. Il avait hérité d’une génération exceptionnelle, championne de France Reichel en 1968. à partir de ce matériau doré, il sut enclencher une dynamique qui dura quinze ans et qui se perpétua même après son départ, en 1978. La façon de jouer révolutionnaire, c’était la sienne. Comment la résumer?? Une sorte de « conservation » du ballon avant la lettre (le mot n’existait pas encore), où les avants essayaient de franchir tout de suite la ligne d’avantage en restant debout au moyen de petites passes courtes à l’intérieur puis les trois-quarts prenaient le relais. à ceux qui ne visualisent pas bien, on recommande la finale du championnat 1978 face à Clermont -son épilogue surtout- cette machinerie qui se met en route, avec une amplitude et une majesté qui a très peu vieilli pour faire gonfler le score.

 

À ceux qui veulent comprendre Béziers, on conseillera d’abord de ne pas confondre le fond et la forme. La rudesse des avants était une façade ou plutôt un socle qui empêchait l’adversaire de tricher et de pourrir les ballons. Qui se souvient que le colossal Alain Estève était surtout un formidable joueur de rugby, rapide, adroit et collectif?? Son coach avait su déceler ces qualités en lui. Il fallait le faire.

 

 Qui se souvient que Barrière fut un entraîneur curieux de tout?? Toujours prêt à une innovation pour améliorer tel ou tel détail?: la sophrologie, les entraînements filmés, les axes de poussée en mêlée, les discussions collectives aussi. « Il était très attaché à la notion de modernité. N’oubliez pas que nous étions dans une atmosphère post-soixante-huitarde. Tous les joueurs pouvaient participer à la construction de notre jeu et s’exprimer. à un moment donné, les joueurs votaient même pour la composition d’équipe », nous expliqua un jour Richard Astre. Le troisième ligne centre Yvan Buonomo nous avait confirmé?: « On essayait, nous testions plein de trucs et tout le monde apportait sa pierre à l’édifice. Mais ce ne fut pas si facile car il lui a fallu trois ans pour forger notre style et notre sens du collectif, fondé sur le soutien et la conservation du ballon, qu’il ne fallait surtout pas faire tomber. »

 

L’AS Béziers fascinait aussi parce qu’elle était une conjonction de personnalités pas toujours accordées entre elles. On disait que les joueurs n’étaient pas forcément tous amis et ils n’en rajoutaient pas dans ce registre. Mais ils étaient tous tendus vers la victoire, comme des professionnels qu’ils n’étaient pas encore.

 

JÉRÔME PRÉVOT

 

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