En 2013, Schwalbe a fêté ses 40 ans. En quatre décennies d’histoire, l’entreprise allemande dirigée par la famille Bohle s’est installée comme un géant du pneumatique de tout type en Europe. C’est d’abord de l’autre côté du Rhin que Schwalbe a construit son histoire et avalé des parts de marché, dans le but de s’envoler comme une hirondelle, traduction littérale de Schwalbe. Aujourd’hui, la suprématie de la firme sur le marché allemand est indiscutable. « Nous prétendons être le plus gros fabricant-distributeur de pneumatiques vélo en Europe à ce jour, affirme Pierre Dubruc, responsable de la filiale France. Nous avons un rayonnement européen grâce aux filiales en Europe sur les marchés italiens, hollandais et britanniques. »

Mais l’implantation de Schwalbe dépasse le cadre européen. Il y a peu, l’entreprise a ouvert une filiale nord-américaine pour les marchés américain et canadien, tout en étant présente en Australie et en Nouvelle-Zélande. « Nos débouchés sur le marché nord-américain sont plus récents, c’est un marché plutôt en devenir et où nous avons de belles marges de progression », explique Pierre Dubruc.

Sur le marché français, Schwalbe doit faire face aux deux concurrents historiquement implantés que sont Michelin et Hutchinson. Mais la firme allemande parvient à tirer son épingle du jeu. « La concurrence est bien présente, souligne le responsable de Schwalbe France. Cela se vérifie jour après jour sur ce marché. Cela fait vingt ans que je m’occupe des intérêts de Schwalbe sur le marché français, et on a pris une place tout à fait significative et prépondérante tant sur la première monte qu’au niveau de la rechange. Notre marque est connue et reconnue par la majorité des pratiquants, que ce soient des coursiers, des cyclos ou des tandémistes. Nous avons une présence très significative sur le marché du vélo. Même si nous sommes également présents sur le marché du motorisé. »

C’est grâce à cette offre diversifiée que le fabricant d’outre-Rhin peut se différencier. Si Schwalbe fabrique des pneumatiques de scooters, et même de fauteuils roulants, c’est dans le monde du vélo qu’elle s’est fait un nom où elle produit également des chambres à air et des fonds de jante. « Quel que soit le besoin en matière de deux-roues, on a en principe une réponse à ce type de question, résume Pierre Dubruc. Nous proposons des produits et spécialités qui sont directement adaptés au type de contraintes et d’exigences que demandent certaines pratiques. » Exemple concret : en VTT, des pneus spéciaux descente, enduro, all mountain, freeride ou encore cross-country en toutes tailles, du 12 au 29″ sont proposés.

En d’autres termes, Schwalbe cherche à viser large. C’est pourquoi elle ne délaisse pas la première monte en équipant des marques prestigieuses comme Scott ou Cannondale, même si le paysage au niveau des constructeurs français a été chamboulé. L’entreprise a également doublé son chiffre d’affaires dans la rechange en dix ans. Grâce à ses pneus marathons, elle peut séduire les vélos urbains en libre-service. Preuve qu’elle explore tous les terrains, la marque équipe les formations WorldTour Ag2r La Mondiale et FDJ.fr, mais aussi les vélos de… la Poste et ses facteurs. « Nous avons des axes très variés de développement et une stratégie de développement tous azimuts. Le sponsoring est un moyen pour nous de développer notre image et notre présence sur le marché », explique Pierre Dubruc.

Car c’est bien sur la route que Schwalbe aimerait s’implanter plus profondément dans les prochaines années. « Ce sponsoring nous permet de développer encore plus l’image que l’on a en matière de pneus route, sans pour autant négliger le VTT, les pneus marathon, etc. On a des relations étroites avec les équipes que l’on sponsorise pour mettre au point de nouveaux produits, affiner les choses en la matière. » Le bureau d’études d’outre-Rhin sera alors en charge de développer les prochaines nouveautés de la marque. Toute la logistique se trouve également en Allemagne où les produits sont stockés avant qu’ils ne soient distribués. En revanche, les usines sont basées en Indonésie.

La firme investit même le domaine du pneu de vélo à assistance électrique. Un pari ? « Plutôt une réalité, corrige le responsable de la filiale. Le marché français n’est pas significatif et si on regarde le marché allemand ou hollandais, où les vélos électriques sont entrés dans les mœurs, on a déjà fait une percée significative à ce niveau-là. La France n’est jamais que l’illustration de ce qu’on a déjà fait, mis en place et prouvé sur d’autres marchés en Europe. » Avec une histoire longue de quarante ans, Schwalbe n’a plus grand-chose à prouver.