Il se dit qu’après la parution du livre de l’Anglais Peter Mayle, « Une année en Provence », sorti en 1989, le nombre de sujets britanniques dans le Luberon a fortement augmenté : touristes, nouveaux propriétaires… Si l’affirmation est vraie, alors l’ouvrage du Néerlandais Bert Wagendorp, « Ventoux » (Galaade Editions), va amener au Ventoux un nouvel arrivage de Hollandais !

Noël approche, et quoi de mieux qu’offrir un ouvrage de vélo ou sur le vélo à un, une passionné(e) de Vélo et qui le prouve, la preuve vous êtes là! A compter d’aujourd’hui et jusqu’à noël donc, chaque dimanche, vous aurez une fiche de lecture sur un bouquin qu’on retrouvera peut-être sous le sapin. On attaque fort, par le Ventoux, rien que ça, et quelque chose nous dit qu’on devrait le retrouver dans des ouvrages qui traitent de la saison 2016 voire même sur des livres qui retracent la carrière de grands champions comme Eddy Merckx, Louis Rostollan, ou encore Lucien Aimar.

En 1982, Bart (le narrateur), David, Peter, Joost, André, les cinq doigts de la main, et Laura, la fille, se retrouvent à Bedoin, au pied du Mont Chauve, pour gravir à vélo les 21,5 kilomètres de l’ascension. Enfin, les cinq garçons. Laura fera l’assistance en voiture. Bart Hoffman, devenu chroniqueur judiciaire pour un journal national, se souvient de cet été 82 et de l’événement dramatique qui fit que rien ne serait plus jamais comme avant. Trente ans après, Laura réapparaît et les invite à se retrouver à Bedoin pour une nouvelle ascension.

Il y a (au moins) deux bonnes raisons de lire ce roman : d’une part, le sujet traite de l’amitié, du temps qui passe, des regrets et de l’espérance, de l’adolescence et du passage à l’âge adulte. Il est écrit dans un style enjoué, teinté d’humour.

D’autre part, pour nous cyclistes, jeunes et moins jeunes, les nombreuses références au monde du cyclisme, depuis le matériel (les cadres en acier, les anciens boyaux, les marques de cadre d’alors : qui se souvient des Raleigh ou des Pegoretti ?), la technique (les développements plateaux et cassettes…), jusqu’aux mentions des champions de l’époque (Hennie Kuiper, Gerrie Knetemann, Jan Raas…), sont rigoureusement exactes. L’auteur connaît le vélo, y a pas à dire !

Plus fort encore, la description de Bedoin et de ses environs est précise et… exacte ici aussi : le camping La Garenne (qui existe encore), le relais du Ventoux (idem), Sault et La Nesque, les différentes parties de l’ascension (Sainte-Colombe, Saint-Estève, la forêt, le Chalet Reynard) : si vous pratiquez dans les environs du Ventoux, tout cela semblera bien doux à vos oreilles.

Une belle histoire, superbement écrite, le vélo, le Ventoux : un chouette bouquin à lire en ce début d’automne. A noter qu’un film a été tiré de cet ouvrage. Et s’il ne marquera pas les esprits, d’après les rares qui l’ont vu, le roman, lui, a tout pour plaire. Prenez-le, vous verrez, vous l’aurez lu en à peine plus que trois montées du Ventoux cumulées. A lire absolument.

Ventoux (Galaade Editions), par Bert Wagendorp. Traduction du néerlandais par Arlette Oumanian. 318 pages. 23 €. – www.galaade.com