Depuis un mois, la saison est partie et le rythme est pris ! Les automatismes reviennent, les objectifs se précisent. On s’est rapidement fait aux modifications du peloton durant l’hiver, à l’arrivée des nouvelles équipes, aux mutations réalisées pendant la trêve hivernale. Et si le calendrier a lui aussi subi quelques aménagements, finalement tout n’est que continuité, avec le Tour de France immuablement placé en phare de la saison. C’est le fil rouge, la course à laquelle rêvent de participer toutes les équipes. Or la situation est exceptionnelle cette saison. Il y a plusieurs années, les organisateurs ont pris un engagement auprès des équipes qui étaient les meilleures du peloton à l’époque, au nombre de seize. Celles-ci sont assurées de participer au Tour de France l’été prochain, quel que soit leur niveau sportif à présent.

Et voilà que, depuis l’accord pris, le cyclisme a encore bien changé et de nouvelles formations très cotées ont fait leur apparition. Dans le ProTour avec RadioShack, Team Sky, Garmin-Transitions et Team Katusha. En marge du circuit international également avec des équipes d’un grand niveau comme Cervélo TestTeam, BMC Racing Team, Saur-Sojasun, Vacansoleil ou Skil-Shimano. Et toutes ces équipes revendiquent le droit d’être au départ du Tour de France le samedi 3 juillet prochain à Rotterdam. Or toutes ces équipes mériteraient leur place dans le peloton de la Grande Boucle, ce qui pose un vrai problème aux organisateurs de l’épreuve de juillet. Il y aura une sélection féroce au début du printemps, soit quelques jours après Paris-Nice, dont l’organisation dans dix jours va avoir valeur de test.

Six invitations seront adressées cette année, pour porter à vingt-deux le nombre d’équipes au départ du Tour, ce qui n’était plus arrivé depuis l’édition du Centenaire en 2003. Six invitations ou plutôt cinq, la place des RadioShack de Lance Armstrong étant acquise en off. Cinq ? Comment l’organisation pourrait-elle se passer des BMC et de leur champion du monde Cadel Evans, capable de faire briller le maillot arc-en-ciel en montagne ? Comment concevoir le Tour 2010 sans le Team Sky de Bradley Wiggins qui a fait d’une victoire dans le Tour un objectif dans un futur proche ? Comment évincer les Cervélo d’Hushovd et Sastre ? Comment écarter les Garmin et leur belle réputation ? Comment se priver d’équipes néerlandaises au départ de Rotterdam ? Le choix s’annonce cornélien.