Le sort d’Alberto Contador se trouve dorénavant entre les mains des siens. Lundi, après avoir entrepris toutes les démarches qu’elle jugeait nécessaires, l’Union Cycliste Internationale a transmis un dossier encombrant au sens propre comme au figuré à la Fédération Espagnole de Cyclisme. « C’est à elle qu’il incombe maintenant de déterminer si Alberto Contador a enfreint le règlement antidopage de l’UCI. » Certes, mais la fédération internationale s’est-elle déjà faite une idée du verdict qui doit être prononcé, probablement pas avant le début de l’année 2011 ? Très certainement. Une enquête, longue et minutieuse, a été confiée au préalable à des experts hautement qualifiés de l’Agence Mondiale Antidopage, et ses résultats ont conclu à la nécessité d’ouvrir une procédure disciplinaire.

Ce sont donc les Espagnols qui devront juger, sur la base des éléments apportés par les enquêteurs depuis le contrôle antidopage au Clenbutérol dont a fait les frais Alberto Contador à quatre jours de l’arrivée du Tour de France 2010. Si le cas est complexe, les alternatives sont simples. Ou bien Alberto Contador parvient à démontrer qu’il a réellement mangé de la viande contaminée par le produit en question et au quel cas l’Espagnol sera blanchi, conservera son titre de vainqueur du Tour et sera autorisé à reprendre la compétition. Ou bien il sera mis en évidence un acte de dopage répréhensible, la sanction pouvant aller de quelques mois à deux ans mais, dans tous les cas, étant accompagnée de la perte de la troisième couronne sur le Tour.

Quel que soit le verdict, l’affaire est loin d’être réglée car il est fort probable que des recours soient déposés ensuite devant le Tribunal Arbitral du Sport en cas d’absolution (l’UCI possède peut-être des raisons de croire en la culpabilité du champion, qui pourrait bénéficier de la clémence de sa fédération, ce n’est qu’élucubrations…) ou de condamnation (Alberto Contador n’en restera certainement pas là, ça c’est une évidence). Tout cela pourrait repousser le verdict définitif loin, très loin, comme cela avait été le cas avec le seul cas similaire dans celui du Tour de France, celui de Floyd Landis, officiellement démis de son titre de vainqueur du Tour 2006 le 30 juin… 2008, soit vingt-trois mois après son contrôle positif. On n’est pas sorti de cette auberge espagnole !