Le cyclo-cross, quand même, quel spectacle formidable ! Sans doute faut-il le vivre au centre d’un circuit et au milieu des fanatiques de la discipline pour en mesurer toute l’intensité. Mais quand bien même on ne peut faire le déplacement sur tous les rendez-vous majeurs du calendrier, la spécialité fait de l’œil aux caméras de télévision, à qui elle offre un spectacle sportif presque sans comparaison. Dans notre monde télévisuel, le cyclo-cross et son format unique trouvent plus que jamais leur place sur les grilles de programme. Et ça fait de l’audience, de sacrées audiences ! Mais pardon, on parle au nom de nos amis belges, néerlandais ou tchèques, parce qu’en France, vous pourrez vous amuser à zapper d’une chaîne à l’autre, d’une émission stupide à un programme multi-rediffusé, vous ne verrez jamais l’image d’un cross…

Et pourtant, dimanche à Pontchâteau, les caméras de télévision étaient là. Et elles ont tout filmé : les Juniors, les Espoirs, les Dames, les Elites… Un dispositif digne d’un Championnat du Monde. La course a été retransmise en direct sur l’écran géant autour duquel se sont massés des milliers de spectateurs. Et surtout, surtout, elle était diffusée en direct en Belgique, aux Pays-Bas et en République Tchèque. En France, rien. Sur la 3, il y avait un épisode de Louis la Brocante, et on a peine à croire que Victor Lanoux ait pu réunir à lui seul plus de téléspectateurs qu’en auraient fédérés Francis Mourey, Steve Chainel et les Bleus, opposés dans un duel digne d’un Mondial aux spécialistes belges, qui savent faire exploser les scores d’audimat tous les dimanches dans des programmes que les internautes français recherchent assidument sur des sites de diffusion clandestins. Juste parce qu’il n’est pas possible de voir du cyclo-cross en France.

Dommage que les téléspectateurs français aient été privés de l’impressionnant spectacle auquel il a été donné d’assister à nos voisins européens alors que l’événement se déroulait chez nous, à Pontchâteau, un haut-lieu historique de la discipline. Dommage qu’au-delà des supers productions que demeurent des épreuves comme le Tour de France ou Paris-Roubaix, nos vitrines, le service public français ne soit pas capable d’assurer la retransmission plus assidue d’une discipline qui le mérite tout à fait.