L’absence de prologue en ouverture :

Depuis la création d’un prologue en ouverture du Tour de France en 1967, seule une édition a débuté sur une étape en ligne, celle vécue en 2008 et qui avait permis à Alejandro Valverde de revêtir le Maillot Jaune à l’issue d’une première étape Brest-Plumelec, en Bretagne. La formule, originale, semble avoir convaincu la direction du Tour de France, qui a de nouveau choisi d’amputer la course de son prologue le samedi 2 juillet prochain, puisque c’est une première étape en ligne qui donnera le coup d’envoi de la Grande Boucle. Le peloton quittera l’île vendéenne de Noirmoutier  par le surnaturel Passage du Gois pour sillonner la Vendée et rejoindre le Mont des Alouettes, son point culminant, au sommet duquel il conviendra d’aller chercher le premier Maillot Jaune. Une première journée de Tour forcément très particulière.

Un contre-la-montre par équipes au deuxième jour :

A l’époque des demi-étapes, il n’était pas rare de voir se disputer un contre-la-montre par équipes en deuxième tronçon de la première ou, plus fréquemment, de la deuxième journée de course. Le format « un prologue, une première étape en ligne, un contre-la-montre par équipes » a également été exploité plusieurs fois au début des années 90. Mais on n’avait plus vu d’exercice du genre présenté aussi tôt dans la compétition depuis 1990. A vrai dire, seule l’édition 1971, la seule à avoir commencé sur un contre-la-montre par équipes à Mulhouse, a pu offrir aux concurrents un chrono par équipes plus précoce encore que celui qui sera présenté en 2011. A cela il conviendra d’ajouter que la distance volontairement réduite à 23 kilomètres sera la plus courte distance proposée depuis les années 70.

L’arrivée inédite au sommet du Galibier :

Les organisateurs du Tour de France avaient relevé un défi l’an passé en permettant à l’épreuve de s’achever au sommet du col du Tourmalet, où la course était souvent passée mais ne s’était jamais arrêtée, faute de place au sommet. Centenaire des Pyrénées oblige, le challenge a donc été relevé l’an passé. Et dès lors on ne voit plus ce qui pourrait freiner la Grande Boucle, dont le grand cirque mobile et modulable semble désormais capable de s’installer partout où il le souhaite. Ainsi l’édition 2011 permettra-t-elle de conquérir un nouveau sommet, celui du Galibier. Cent ans après sa première escalade, le col des Alpes marquera pour la première fois la conclusion d’une étape. Le jeudi 21 juillet, le Galibier deviendra ainsi la plus haute arrivée d’étape jamais organisée sur le Tour de France, du haut de ses 2 645 mètres d’altitude.

L’équité parfaite entre les Pyrénées et les Alpes :

S’il n’est pas rare de voir le Tour de France passer autant de temps dans les Alpes que dans les Pyrénées sur une même édition, il est extrêmement plus rare de voir se succéder trois étapes de montagne consécutives (comprenez non interrompues par une journée de repos) à la fois dans les Pyrénées et dans les Alpes ! Pareille succession de difficultés dans les massifs montagneux n’est que rarement arrivée dans l’histoire contemporaine de la Grande Boucle, la dernière édition s’y apparentant restant 2003. En outre, si l’équité entre les deux montagnes est déjà arrivée, elle n’a sans doute jamais été aussi parfaite qu’en 2011 puisque les Pyrénées autant que les Alpes bénéficieront de deux arrivées en altitude. Cela signifie que, sur le papier, les deux massifs auront autant d’importance l’un que l’autre.

Le nombre important d’arrivées en altitude :

Les arrivées au sommet de cols seront au nombre de cinq sur l’édition 2011 du Tour de France, les grimpeurs devant s’expliquer successivement à Super-Besse, à Luz-Ardiden, au Plateau de Beille, au col du Galibier et à l’Alpe d’Huez. Cette particularité fera du Tour 2011 une édition pour les purs montagnards. Dans l’ère récente de l’épreuve, il faut en effet remonter à l’année 2002 pour retrouver autant d’arrivées en altitude, à l’époque La Mongie, le Plateau de Beille, le Mont Ventoux, les Deux-Alpes et La Plagne. Par le passé, le nombre moyen d’arrivées en haut d’un col s’élevait à trois environ. L’édition 2011 du Tour de France, en l’absence ou presque de chrono individuel, comptera donc parmi les éditions les plus montagneuses, offrant de vraies confrontations directes entre les favoris sur le terrain de la montagne.

Le faible kilométrage record du contre-la-montre :

Si l’on écarte le contre-la-montre par équipes de 23 kilomètres, il n’y aura à nouveau qu’un seul contre-la-montre individuel au programme du Tour de France 2011. Ce n’est pas nouveau, ce qui l’est en revanche c’est la réduction de la distance de cet exercice, qui tombera à 41 kilomètres seulement l’an prochain ! Un véritable record puisque jamais, depuis l’instauration des contre-la-montre individuels sur le tracé de la Grande Boucle en 1934, on avait enregistré aussi peu de kilométrage chronométré. Les 41 kilomètres de course prévus autour de Grenoble le samedi 23 juillet feront ainsi entrer ce Tour de France 2011 dans la petite histoire de l’épreuve. « Nous avons tenu à repousser cet unique contre-la-montre aux portes de Paris pour que l’exercice mérite son nom d’épreuve de vérité », a indiqué le directeur du Tour Christian Prudhomme.