Un paysage de carte postale. Depuis l’année 2013 et la première édition de l’Arctic Race of Norway où verdure, lacs et montagnes ne cessent de se croiser, on ne se lasse pas des nombreuses vues d’hélicoptère qui, en ce mois d’août, envoient un doux parfum de vacances. Du moins un dépaysement total. Le soleil est au rendez-vous ce midi pour le départ mais le froid est lui aussi de la partie. Pas facile pour les quelques coureurs fraîchement débarqués de Rio à l’image de Philippe Gilbert (BMC Racing Team) qui a du ressortir les manches longues et les gants. C’est plus facile, d’après le Belge, de passer du chaud au froid. Les coureurs passeront aujourd’hui du soleil à la pluie. Les précipitations ont rendu très exigeantes les dernières minutes de course ce qui fait que les premiers sur la ligne ce soir sont des coureurs qui ont eux l’habitude de ces conditions difficiles. Mais le plus solide est un Norvégien qui s’impose une nouvelle fois sur ses terres.

S’échapper est une bonne solution pour profiter au mieux des paysages proposés par la course nordique. Ce n’était quand même pas l’intention première de Maxime Cam (Fortuneo-Vital Concept), Kenny De Ketele (Topsport Vlaanderen-Baloise), Krister Hagen (Team Coop-Oster Hus), Max Korner (Team Ringeriks-Kraft), Gregory Rast (Trek-Segafredo) et Tom Van Asbroeck (Team LottoNL-Jumbo) mais il est parfois possible de lier l’utile à l’agréable. Sept minutes ont été gracieusement accordées par le peloton, qui prend son temps sur un parcours vallonné mais sans difficultés insurmontables. Le renfort en cours de route d’Andreas Schillinger (Bora-Argon 18) ne changera pas grand chose à l’issue pressentie en début de journée. Un sprint aura bien lieu. L’Allemand distancera pourtant ses compagnons d’échappée dans la dernière ascension du jour. Mais avec moins de deux minutes à son profit dans les vingt derniers kilomètres, il n’a rien pu faire dans une longue portion descendante où sa solitude le désavantageait considérablement.

L’emballage final ne concerna pas Arnaud Démare (FDJ). Le Picard est en manque de rythme et, mal placé au sommet de la dernière bosse, prend une cassure dans la descente pour laisser quatre-vingt hommes se disputer la victoire. John Degenkolb (Giant-Alpecin) y a longtemps cru. Partit de trop loin, il n’avait jamais été aussi près de l’emporter depuis son retour à la compétition. Mais après une première partie de saison tronquée suite à son terrible accident, quelque chose nous dit que ce succès est pour bientôt. En attendant, le plus fort était viking. Alexander Kristoff (Team Katusha) a d’abord accéléré pour se remettre dans la roue de Degenkolb avant de le déborder sur sa gauche pour jeter son vélo sur sa ligne. Dans le bon tempo cette fois-ci contrairement à l’étape de Berne sur le dernier Tour de France. Il n’avait plus gagné depuis le mois de mai en Californie et entame de très bonne manière sa préparation censée l’amener à son sommet en octobre pour les Championnats de Monde.

Demain deuxième étape entre Mo I Rana et Sandnessjøen (198,5 km).

Classement 1ère étape :

1. Alexander Kristoff (NOR, Team Katusha) les 176 km en 4h10’02 » (42,2 km/h)
2. John Degenkolb (ALL, Giant-Alpecin) m.t.
3. Danny Van Poppel (PBS, Team Sky) m.t.
4. Moreno Hofland (PBS, Team LottoNL-Jumbo) m.t.
5. Danilo Napolitano (ITA, Wanty-Groupe Gobert) m.t.
6. Niccolo Bonifazio (ITA, Trek-Segafredo) m.t.
7. Ruslan Tleubayev (KAZ, Astana) m.t.
8. Rasmus Tiller (NOR, Team Ringeriks-Kraft) m.t.
9. Daniel Oss (ITA, BMC Racing Team) m.t.
10. Gianni Moscon (ITA, Team Sky) m.t.

Classement général :

1. Alexander Kristoff (NOR, Team Katusha) en 4h09’52 »
2. Gregory Rast (SUI, Trek-Segafredo) à 3 sec.
3. John Degenkolb (ALL, Giant-Alpecin) à 4 sec.
4. Andreas Schillinger (ALL, Bora-Argon 18) à 5 sec.
5. Danny Van Poppel (PBS, Team Sky) à 6 sec.
6. Moreno Hofland (PBS, Team LottoNL-Jumbo) à 10 sec.
7. Danilo Napolitano (ITA, Wanty-Groupe Gobert) m.t.
8. Niccolo Bonifazio (ITA, Trek-Segafredo) m.t.
9. Ruslan Tleubayev (KAZ, Astana) m.t.
10. Rasmus Tiller (NOR, Team Ringeriks-Kraft) m.t.