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Armand de Las Cuevas aura marqué les années 1990 de son empreinte. Professionnel de 1989 à 1999, le natif de Troyes a été l’un des grands alliés de Miguel Indurain lors de ses quêtes de Grand Tour. Il a couru pendant cinq années, jusqu’en 1993, sous les mêmes couleurs que le quintuple vainqueur de la Grande Boucle, d’abord Reynolds puis Banesto, où son rôle de gregario lui avait permis de s’émanciper. Faisant rapidement ses armes au sein du peloton, de Las Cuevas a connu l’une de ses plus belles victoires dès 1991 en devenant champion de France, alors qu’il était prêt à abandonner à la mi-course. Des hauts et des bas, sur un jour comme sur toute sa carrière. En effet, ses saisons se suivirent mais ne se ressemblèrent pas forcément, et des tensions avec les dirigeants de Banesto suite au Giro 1993 le poussèrent à signer en cours d’année avec la formation de Cyrille Guimard de l’époque, Castorama.

Une véritable renaissance pour de Las Cuevas, qui remporta rapidement le Chrono des Nations, alors la référence pour les rouleurs. Ce nouveau challenge lui permit de connaître une année 1994 faste, avec sept victoires. Sûrement la plus belle de sa carrière avec une victoire d’étape, toujours contre-la-montre, sur le Giro, suivie de deux beaux succès espagnols sur la Clasica San Sebastian et le Tour de Burgos. Comme un pied de nez à son ancienne formation, il vint gagner sur leurs terres. Alors âgé de 26 ans, celui qui a longtemps été un grand espoir du cyclisme français semblait enfin confirmer les nombreuses promesses qu’il avait laissé apercevoir depuis les rangs amateurs. Seulement, deux maigres victoires sur les trois saisons qui suivirent replongèrent de Las Cuevas dans une spirale négatif.

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L’ex-champion de France se relèvera une seule fois, en 1998, alors qu’il était reparti sous les couleurs de la Banesto. Dominateur d’un Critérium du Dauphiné où la concurrence, composée entre autres de Laurent Jalabert et Richard Virenque, ne put rien faire face à l’armada espagnole portée par un Armand de Las Cuevas que l’on pense alors renaissant. Ce sera finalement le chant du cygne pour le tricolore qui, après une saison blanche en 1999 au sein de la formation Amica-Chips, mit un terme à sa carrière à 31 ans.

Parti vivre à la Réunion, de Las Cuevas quittait alors un peloton au sein duquel il disait ne pas avoir pu trouver sa place. La faute peut-être à son franc-parler, qui faisait de lui une personne à part dans un monde où tout se structurait. Discret loin de la métropole, il avait tenté son retour sur un vélo en 2006, où il batailla avec un certain Chris Froome sur le Tour de l’île Maurice, que le Britannique remporta. Une affaire de dopage le convint de raccrocher définitivement le vélo et de continuer à vivre dans la discrétion. Silence brisé aujourd’hui par l’annonce de son décès.

Toute la rédaction de Vélo 101 adresse ses plus sincères condoléances à la famille d’Armand de Las Cuevas.

Adrien Godard