N°1 : Peter Sagan (Tinkoff)

En voyant Peter Sagan enfiler en octobre 2015 le mythique maillot arc-en-ciel, on savait que le cyclisme allait sortir grandi du règne du champion du monde. Mais sans doute n’imaginions pas le prodigieux champion slovaque signer pareille saison. Quatorze victoires dont la majorité acquises au niveau WorldTour, un challenge qu’il s’est adjugé au demeurant. Des succès majeurs (deux classiques flandriennes, trois étapes du Tour, les Championnats d’Europe et du Monde…), obtenus toujours avec la manière des plus grands et une classe indéniable. A Gand-Wevelgem face à Vanmarcke et Cancellara avec lesquels il était sorti dans le Kemmel. Au Tour des Flandres, son premier monument, au prix d’un bras de fer avec Cancellara passé le Paterberg. Au Tour de France, dont il aura conquis trois étapes (avec un sacré culot du côté de Montpellier) et porté le maillot jaune. Avant de vaincre ses adversaires au sommet de la côte de Cadoudal sur l’Euro pour finir par renouveler son bail avec le maillot de champion du monde à Doha. Epoustouflant !

N°2 : Chris Froome (Team Sky)

A 31 ans, Chris Froome compte à présent parmi les grands noms du Tour de France. Le voilà entré dans le cercle restreint des triples vainqueurs du Tour. Une troisième couronne estivale que le Britannique, s’il n’a pas trouvé d’adversaire à sa hauteur, est allé chercher avec une audace qu’on ne lui connaissait pas : une descente acrobatique du col de Peyresourde, un coup de force nez dans le vent vers Montpellier, avant d’éloigner définitivement ses adversaires dans les contre-la-montre, en dépit de ses chutes en pleine bataille dans le Ventoux puis dans la descente de la côte de Domancy. Et la saison de Chris Froome ne s’arrête pas là. Lauréat au préalable du Critérium du Dauphiné, le Britannique aura accroché en août la médaille de bronze du contre-la-montre des Jeux Olympiques avant de s’aligner avec des ambitions au départ d’une Vuelta dont il aura pris la 2ème place pour la troisième fois.

N°3 : Greg Van Avermaet (BMC Racing Team)

Il était entré dans le cercle des coureurs les plus influents de l’année en 2015, Greg Van Avermaet n’en est pas sorti un seul instant cette saison. Sa saison 2016 aura été une suite constante de résultats flatteurs. Auréolé d’un premier succès d’envergure sur le terrain des classiques du nord fin février au Het Nieuwsblad, le Flamand s’est ensuite adjugé Tirreno-Adriatico (favorisé par l’annulation de l’étape-reine), avant de réaliser un véritable festival durant l’été avec une nouvelle victoire d’étape au Tour de France (Le Lioran), le port du maillot jaune trois jours durant et jusque dans les Pyrénées, où il aura même accentué son avantage au Lac de Payolle en prenant part, en jaune, à une nouvelle échappée au long cours. Mais c’est plus que tout son sacre olympique sur l’exigeant circuit de Rio qui aura couronné la saison de Greg Van Avermaet, encore lauréat en septembre du Grand Prix de Montréal.

N°4 : Nairo Quintana (Movistar Team)

Le Tour de France demeure un grand miroir déformant dont Nairo Quintana a fait les frais. Parce qu’il avait conclu chacune de ses deux précédentes expériences sur la 2ème marche du podium et qu’il abordait l’épreuve dans la peau d’un grandissime favori (1er du Tour de Catalogne, 3ème du Tour du Pays Basque, 1er du Tour de Romandie, 1er de la Route du Sud), la 3ème place du Colombien à Paris résonne comme une contre-performance. Gêné par des allergies qui l’auront empêché d’assaillir Chris Froome, c’est sur la Vuelta que Nairo Quintana sera finalement parvenu à s’exprimer le mieux face au Britannique. Un maillot rouge acquis à La Camperona, une victoire aux Lacs de Covadonga, un coup de génie vers Formigal, et une parfaite résistance à son duelliste en dernière semaine auront permis au grimpeur colombien d’ajouter à son palmarès une seconde conquête dans les Grands Tours après le Giro 2014.

N°5 : Alejandro Valverde (Movistar Team)

L’âge (36 ans) et les années de compétition n’ont décidément aucune prise sur le niveau d’Alejandro Valverde. Inscrit pour la première fois au départ des trois Grands Tours, le champion espagnol n’y aura pas démérité : 3ème du Giro avec une victoire d’étape à Andalo, 6ème du Tour de France après avoir planté de vaines banderilles au profit de son leader Nairo Quintana, et 12ème de la Vuelta au service du Colombien. Une régularité dans la performance qu’illustre au demeurant son parcours dans les classiques. Sur le podium de la Clasica San Sebastian pour la sixième fois (3ème), Alejandro Valverde est devenu en avril le coureur le plus titré sur la Flèche Wallonne, qu’il a conquise au Mur de Huy pour la quatrième fois après 2006, 2014 et 2015. Et le Murcian redouble tellement d’énergie qu’il s’est engagé pour trois saisons de plus avec l’équipe Movistar, jusque fin 2019 !