N°1 : Fabian Cancellara (SUI, Trek-Segafredo)

Figure marquante du cyclisme de la dernière décennie, Fabian Cancellara s’est offert une formidable tournée d’adieux en 2016. Loin de faire de la figuration, le Suisse a encore ajouté quelques belles lignes à un palmarès déjà bien fourni, l’un des plus riches de l’histoire du cyclisme. Oui, Fabian Cancellara appartient bel et bien à la légende de son sport avec sept monuments remportés (un Milan-San Remo en 2008, trois Paris Roubaix en 2006, 2010 et 2013, et trois Tours des Flandres 2010, 2013 et 2014), deux titres olympiques (2008 et 2016), quatre titres mondiaux (2006, 2007, 2009 et 2010) du contre-la-montre et vingt-neuf jours passés en jaune sur le Tour, répartis en six éditions. Tant pis s’il a échoué dans la quête d’une dernière grande classique, battu par l’audace de Peter Sagan au Tour des Flandres, battu sur chute à Paris-Roubaix. Tant pis s’il n’a pu conquérir son premier maillot rose sur le Giro. Fabian Cancellara s’est offert une sortie par la grande porte en remportant l’or olympique à Rio.

N°2 : Sven Nys (BEL, Crelan-AA Drink)

Longtemps, le poids des années a semblé n’avoir aucune prise sur Sven Nys qui dominait encore outrageusement sa discipline jusqu’à l’hiver 2013-2014 à 37 ans passés. Mais l’éclosion de la nouvelle génération en cyclo-cross, incarnée par Wout Van Aert et Mathieu Van Der Poel, a fini par éloigner le natif de Baal des podiums. Pour sa dernière saison, celui qui a remporté deux titres mondiaux, trois Coupes du Monde, neuf titres de champion de Belgique et treize SuperPrestige, s’est néanmoins distingué en remportant une dernière manche de Coupe du Monde à Coxyde (sa 50ème) et le GP d’Hasselt avant de faire ses adieux à Oostmalle en février dernier pour la dernière course de la saison. Malgré un début de course convaincant, Sven Nys doit vite s’incliner. Il s’attache alors à profiter des derniers instants de sa carrière. Il ralentit dans la dernière boucle pour franchir la ligne en même temps que son compère Sven Vanthourenhout sous les confettis et les applaudissements d’une foule émue.

N°3 : Jean-Christophe Péraud (FRA, Ag2r La Mondiale)

A 39 ans, l’heure était venue pour Jean-Christophe Péraud de mettre un terme à une carrière atypique qui l’aura vu frôler de justesse deux des titres les plus prestigieux, tous sports confondus. Six ans après une médaille d’argent olympique à Pékin en VTT derrière Julien Absalon, le Toulousain s’offre une nouvelle 2ème place de prestige. C’est lui qui seconde Vincenzo Nibali sur le podium de la Grande Boucle dressé sur les Champs Elysées un jour de juillet 2014. Ce moment de gloire allait se transformer en véritable cadeau empoisonné. L’ingénieur discret allait éprouver toutes les peines du monde à gérer les nombreuses sollicitations qu’imposait sa notoriété nouvelle. Avant de mettre un terme à sa carrière, Jicé Péraud souhaitait cependant découvrir le Tour d’Italie et caressait l’espoir de vivre une quatrième olympiade. Mais une chute dès le troisième jour du Giro l’obligeait à revoir ses objectifs. C’est sur la Vuelta que le coureur de l’équipe Ag2r La Mondiale allait faire ses adieux avec à la clé une belle 13ème place témoignant de sa régularité.

N°4 : Frank Schleck (LUX, Trek-Segafredo)

Depuis son retour de suspension en janvier 2014, Frank Schleck n’évoluait plus au niveau qui était le sien il y a encore quelques années, malgré une belle victoire d’étape conquise sur la Vuelta 2015. Pourtant, la silhouette longiligne du Luxembourgeois a fréquenté avec assiduité les avant-postes des plus grandes courses par étapes et des plus grandes classiques au cours de la décennie 2000. Au cours de sa carrière, l’aîné de la fratrie aura peu gagné, mais souvent bien gagné ! En atteste sa victoire à l’Amstel Gold Race en 2006, au classement général du Tour de Suisse en 2010 ou au Critérium International en 2011. Mais c’est sur le Tour de France que Frank Schleck aura écrit ses plus belles pages en remportant deux belles étapes à l’Alpe d’Huez en 2006 et au Grand Bornand en 2010, en portant le maillot jaune pendant cinq jours sur l’édition 2008 finalement remportée par son coéquipier Carlos Sastre, en intégrant le Top 10 de quatre éditions et surtout en montant sur le podium (3ème) du Tour 2011 aux côtés de son frère Andy.

N°5 : Michael Rogers (AUS, Tinkoff)

Sans faire de bruit et tout en ayant passé ses dernières saisons au service de ses leaders, Michael Rogers restera comme l’un des coureurs les plus réguliers du circuit au cours des dix dernières années. Loin de se limiter à trois titres mondiaux face à la montre, le palmarès de l’Australien présente quelques belles victoires (Tour Down Under 2002, la Route du Sud le Tour de Belgique et le Tour d’Allemagne 2003, Tour de Californie 2010) et de nombreux accessits sur les plus belles courses par étapes du WorldTour. Au cours de sa carrière, Michael Rogers se sera manifesté sur Paris-Nice (8ème en 2004), le Tour du Pays Basque (8ème en 2005 et 2009), le Tour de Catalogne (2ème en 2007, 4ème en 2005), le Tour de Suisse (2ème en 2005), l’Eneco Tour (3ème en 2008), le Tour de Romandie (3ème en 2010, 5ème en 2012), Tirreno-Adriatico (6ème en 2010) et le Critérium du Dauphiné (2ème en 2012, 6ème en 2013) sans oublier le Tour d’Italie (8ème en 2009) et le Tour de France (9ème en 2006).