Cette fois, cela ressemble à des adieux en bonne et due forme. Bradley Wiggins a annoncé hier sa retraite définitive sur sa page Facebook. L’icône britannique quitte officiellement le monde professionnel, trois jours avant la fin de l’année et surtout, plus de trois mois après ce qui devait constituer sa dernière course sur route, le Tour de Grande-Bretagne. Jusqu’au bout, le Londonien est resté maître de son calendrier et de son image, brouillant les pistes avec les journalistes. « Je ne pense pas arrêter maintenant, avait-il affirmé sur la piste du vélodrome de Gand en novembre. J’ai encore de bonnes jambes. Il serait fou de tirer un trait sur ma carrière. » Et pourtant, Bradley Wiggins publiait hier un message touchant pour annoncer son retrait du cyclisme.

« J’ai été suffisamment chanceux pour atteindre et vivre mon rêve d’enfant qui était de faire carrière dans le sport dont je suis tombé amoureux à l’âge de 12 ans, dit-il d’emblée. J’ai rencontré mes idoles et couru aux côtés des meilleurs pendant vingt ans. J’ai travaillé avec les meilleurs entraîneurs et managers et je serai toujours reconnaissant pour leur aide. » Entre ses débuts professionnels dans l’équipe FDJ et sa fin de carrière dans l’équipe qu’il a lui-même montée, Bradley Wiggins s’est fait une place au panthéon du cyclisme.

Le palmarès du Britannique est si riche, et son parcours si atypique qu’il est bien difficile de savoir par où commencer. S’il s’est forgé un palmarès exceptionnel sur la piste (sept médailles olympiques dont quatre en or et sept titres mondiaux), c’est bien sa formidable saison 2012 sur la route qui lui vaut aujourd’hui la renommée qui est la sienne. Après les Jeux de Pékin, le pistard entame une véritable mutation physique, perd plusieurs kilos pour se transformer en coursier par étapes redoutable. 4ème du Tour en 2009, il poursuit sa progression jusqu’à remporter le Critérium du Dauphiné deux ans plus tard. L’année suivante, en 2012, il écrase tout sur son passage : Paris-Nice, Tour de Romandie et Critérium du Dauphiné et bien sûr Tour de France, avant de glaner l’or sur le chrono des Jeux.

Pourtant, jamais Bradley Wiggins ne répétera les succès de cette année 2012. Sa défaite sur le Giro 2013 le poussera à mettre un terme à cette expérience de coureur par étapes pour redevenir une bête de chrono. Champion du monde à Ponferrada, il revient à ses premiers amours après un dernier essai sur Paris-Roubaix en 2015 qui marque la fin de sa collaboration avec le Team Sky. Son retour sur la piste est couronné de succès avec un record de l’Heure pulvérisé (54,526 km), un nouveau titre mondial sur l’américaine avec Mark Cavendish et une ultime médaille d’or à Rio en poursuite par équipes. Tant pis si sa fin de carrière reste marquée par les révélations de Fancy Bears sur l’utilisation d’AUT à l’époque de ses principaux succès sur la route. « 2016 marque la fin de la route, conclut Bradley Wiggins. Les gamins de Kilburn qui ont les pieds sur terre et la tête dans les nuages ne gagnent pas de médaille d’or olympique. Maintenant si. »