L’étape la plus dure de la semaine a beau être derrière nous à présent, dans certains camps, à commencer par celui d’Astana, on veut croire que la course n’est pas jouée. Il faudra tout de même redoubler d’astuce pour sortir du jeu le Bulgare Ivaïlo Gabrovski, passé à l’attaque au pied du col final hier et parvenu là-haut avec une minute et demie d’avance sur ses premiers poursuivants. Certes, on peut se demander si la modeste équipe turque à laquelle il appartient, Konya Torku Seker Spor, un groupe sportif de 3ème division, aura les épaules suffisamment solides pour tourner en ridicule les meilleures formations du monde. N’empêche que Gabrovski, déjà vainqueur du Tour de Turquie en 2007, a plutôt l’air en forme pour un grand gaillard de 34 ans, et qu’il faudra être aussi costaud que malin jusqu’à dimanche pour le dépouiller du maillot turquoise.

Sur un terrain très dur en début d’étape, la quatrième étape est lancée à vive allure entre Fethiye et Marmaris (132 km). Mais ce sont les Katusha Vladimir Gusev et Mikhail Ignatiev (Team Katusha) qui déclenchent la bonne offensive avec Assan Bazayev (Astana) et Diego Caccia (Farnese Vini-Selle Italia). Une quarantaine de kilomètres a alors été parcourue, le peloton relâche un peu son effort mais les quatre hommes de tête ne bénéficieront jamais d’une avance suffisamment conséquente. Bientôt, ils sont pris en chasse par les équipes ayant des vues sur la victoire d’étape… ou le classement général. En dépit de la présence devant d’Assan Bazayev, l’équipe Astana veut privilégier une offensive d’Alexsandr Dyachenko, 2ème du classement général. On voit ainsi Alexandre Vinokourov et ses troupes se porter aux avant-postes pour forcer l’allure. Pas pour revenir sur la tête mais pour user les coéquipiers de Gabrovski.

C’est plutôt payant. Si les échappés du matin sont rejoints à 12 kilomètres de l’arrivée, ceux qui entouraient le leader du classement général se retrouvent en peine de suivre le rythme imposé. Une bosse placée à moins de 10 kilomètres de l’arrivée fait mal aux jambes, il manquera du monde dans le peloton à l’arrivée. Mais les assauts de quelques coureurs sont aussitôt réprimandés par le leader du classement général en personne. Ivaïlo Gabrovski est à l’affût, il ne se laissera pas piéger sur ce type de bosse. Le sommet franchi, le petit peloton comprenant tous les favoris plonge vers Marmaris. Quelques sprinteurs se sont maintenus à son bord, à commencer par Matthew Goss (GreenEdge). Mais l’Australien trouve encore plus rapide que lui en la personne de son ancien coéquipier Mark Renshaw (Rabobank), qui résiste à sa remontée pour lui contester le succès d’étape, encore une fois, mais ici pour quelques millimètres.

Demain jeudi, la cinquième étape se disputera entre Marmaris et Turgutreis (178 km).

Classement 4ème étape :

1. Mark Renshaw (AUS, Rabobank) les 132 km en 3h14’01 » (40,8 km/h)
2. Matthew Goss (AUS, GreenEdge) m.t.
3. Daniele Colli (ITA, Team Type 1-Sanofi Aventis) m.t.
4. Boy Van Poppel (PBS, Unitedhealthcare) m.t.
5. Davide Vigano (ITA, Lampre-ISD) m.t.
6. Alexey Tsatevitch (RUS, Team Katusha) m.t.
7. Florian Vachon (FRA, Bretagne-Schuller) m.t.
8. James Vanlandschoot (BEL, Accent Jobs-Willems Veranda’s) m.t.
9. Lucas-Sebastian Haedo (ARG, Team Saxo Bank) m.t.
10. Sébastien Turgot (FRA, Team Europcar) m.t.

Classement général :

1. Ivaïlo Gabrovski (BUL, Konya Torku Seker Spor) en 13h57’05 »
2. Alexsandr Dyachenko (KAZ, Astana) à 1’33 »
3. Danail Petrov (BUL, Caja Rural) à 1’38 »
4. Adrian Palomares (ESP, Andalucia) à 1’44 »
5. Romain Bardet (FRA, Ag2r La Mondiale) à 2’01 »
6. Alexander Efimkin (RUS, Team Type 1-Sanofi Aventis) à 2’23 »
7. Florian Guillou (FRA, Bretane-Schuller) à 2’29 »
8. Enrico Battaglin (ITA, Colnago-CSF Bardiani) à 2’48 »
9. Michal Golas (POL, Omega Pharma-Quick Step) à 3’02 »
10. Will Routley (CAN, Spidertech-C10) à 3’05 »