André Plaisance en itwAndré Plaisance en itw | © Vélo 101

Quel est votre tout premier souvenir du Tour de France ? 

Quand j’étais jeune j’étais berger, et j’allais garder mes vaches en écoutant la radio et j’écoutais toute l’actualité sportive, dont celle du Tour de France. Mes premiers souvenirs étaient les duels Poulidor – Anquetil, j’étais d’ailleurs plus « Poulidorist e». Je me rappelle qu’il n’était jamais premier, c’est gravé dans ma mémoire. En 1979 le Tour de France est arrivé aux Ménuires, c’est aussi un très beau souvenir. Il a fallu ensuite attendre jusqu’en 1994 l’arrivée à Val Thorens, Pantani était tombé dans la descente de la Croix de Fer alors les coureurs n’avaient pas voulu attaquer. Ils ont fini bien plus tard que prévu. En 2014 on voulait avoir une nouvelle fois le Tour, mais il ne suffit pas de demander, il faut convaincre ASO. Chaque année on essayait, on renouvelait notre demande et cette année j’ai eu l’agréable surprise qu’il m’appelle. On a échangé pendant très longtemps avec Christian Prudhomme, je lui ai démontré que je connaissais beaucoup de choses dans le vélo et il a fini par me mettre son accréditation autour du cou, j’ai trouvé ça sympa. Il a terminé en nous disant de noter dans nos agendas que la présentation du Tour aurait lieu le 25 octobre et quand Christian Prudhomme nous dit ça, ça veut dire que le Tour c’est bon, et nous l’avons eu.

Vous savez comment ne pas vous faire piéger par les journalistes ? 

Alors les journalistes ils parlent beaucoup trop (sourire). Ce qui s’est passé c’est que Christian Prudhomme est revenu avec une délégation de journalistes, ils ont fait les interviews pour les diffuser après la présentation du Tour. Il y a un journaliste du Dauphiné Libéré qui a eu vent de l’affaire et il en a fait la une de son journal. Si tout est déjà lâché auparavant, ce n’est pas bien pour ASO et la beauté de la présentation du Tour.

Selon vous, c’est la deuxième fois que Val Thorens va accueillir le Tour de France. Qu’est ce qui explique cette rareté ?  

Déjà parcequ’on a pas été forcément candidat depuis 1994, à part à partir de 2014 comme je l’ai dit. Christian Prudhomme est venu se rendre compte de ce parcours, ça lui a bien plu. Nous souhaitions avoir cet évènement, je sais que l’organisation sera très bien je ne me fais pas de soucis. J’espère que la météo sera avec nous également. On fera le maximum pour que ce soit une belle étape, le classement général sera figé à Val Thorens la veille des Champs Elysées. On fera tout pour que ce soit une belle fête du sport, du vélo, une belle fête locale aussi car on tient à associer beaucoup de gens de la vallée à l’évènement.

Il y a aussi un élément limitatif pour le mariage de Val Thorens avec le Tour. Par définition vous ne pouvez pas accueillir de départ d’étape ? 

Exactement puisque le règlement UCI oblige à ce que le départ soit plutôt sur le plat. Ici ce n’est pas possible mais il y a d’autres possibilités, on peut partir de Moutiers ou les environs.

Le dimanche 21 Juillet on sera 15000 à passer par ici. Est-ce que c’est l’appétit qui vient en mangeant pour que vous ayez aussi demandé la cyclosportive ? 

Ça c’est assez inattendu. C’est la cerise sur le gâteau, ce sera une première pour nous. On en entend parler chaque année, et on l’attend avec impatience. Tout ce qui est prévu dans le cahier des charges sera respecté. J’espère que la plus grande majorité des cyclistes seront à l’arrivée, ça va être sympa. Entre le premier coureur arrivé et le dernier il y aura beaucoup de temps, pendant lequel la route restera fermée. On va bien prévenir les gens, soit ils seront sur le bord de la route pour encourager les coureurs, et s’ils n’aiment pas le vélo ils ne prendront pas leur voiture, ils pourront aller se balader en montagne. Ça permettra d’avoir plus de temps à la Pasta Party et de servir tout le monde à l’arrivée. On est très heureux de les accueillir à Val Thorens. 

Globalement, vous n’avez pas de surcout financier par rapport à ASO pour accueillir l’arrivée de l’étape cyclo sportive ?

Il y a un contrat pour l’arrivée du Tour de France qui a un montant. Sur le plan local il faut un budget pour répondre à nos obligations. Pour la cyclo sportive il y a aussi un contrat avec ASO, plus le budget pour tout le reste. La cyclo nous coutera plus cher que l’étape du Tour de France. 

Quand vous investissez 1 en cash auprès d’ASO, combien estimez-vous que ça représente en coûts techniques ? 

Sur l’étape du Tour de France, nous pensons que ça va nous coûter le même montant que le ticket qu’on doit payer à ASO. Pour la cyclo sportive, là ça va nous coûter beaucoup plus cher que ce qu’on nous demande. Mais j’ai tout de suite été intéressé et preneur pour la cyclo sportive.

Combien de personnes allez-vous solliciter ? 

Il y a les services de la mairie, des remontées mécaniques, des pistes, tous les autres services de la vallée seront mobilisés ce jour-là. Plus de nombreux bénévoles, autour de 300. Je n’ai absolument pas de soucis par rapport à cette organisation.

Quel message pourriez-vous faire passer si des personnes sont candidates pour faire bénévole ? 

Je pense qu’on aura besoin de beaucoup plus de bénévoles pour le 21, la cyclo sportive. Les volontaires peuvent se manifester auprès de Marc Hudry.

Est-ce que vous avez d’ores et déjà réfléchi à des formules pour que des gens restent une semaine à Val Thorens ?

C’est une première pour nous ses deux organisations. Je ne sais pas comment les gens se comportent mais je suis à peu près certain qu’on aura beaucoup de demandes de réservations sur la semaine, enfin je l’espère. Les cyclistes sont souvent accompagnés, alors il devrait y avoir du monde. Il y aura des véhicules pour emmener les coureurs de la cyclo sportive sur la ligne de départ.

Vous attendez plus du côté impact médiatique ou économique à court et long termes ? 

C’est sûr qu’avoir le Tour de France c’est un coup de projecteur sur nous. On va parler régulièrement de Val Thorens, à chaque fois qu’on parlera du parcours du Tour 2019. C’est bien en termes de notoriété. Il y a aussi l’aspect économique, avec les pros et les cyclos qui viendront reconnaitre, ils vont rechercher des hébergements avant même la course. On espère avoir des retombés sur le plan local grâce à ses deux évènements.

Est-ce que vous avez une proportion comparativement à l’activité hiver et celle été ? 

Sur une année on fait 4 millions de nuitées, 3 600 000 l’hiver et 400 000 l’été. On cherche à faire en sorte qu’il y est un peu plus de monde qui vienne nous rendre visite l’été. Maintenant il y a moyen de rouler avec des vélos à assistance électrique, c’est quelque chose que l’on va développer à l’avenir pour inciter les gens à venir malgré que le terrain soit pentu ici.

Avec le réchauffement climatique actuel, pensez-vous à développer des activités vélos pour attirer une population qui compensera cet effet ? 

On doit s’en préoccuper. Avant tout on doit proposer des pistes de qualité. C’est d’abord la saison d’hiver notre activité économique. Même si l’on propose d’autres activités, ce ne sera jamais au même niveau que le ski l’hiver. On cherche à renforcer la dynamique de la saison touristique estivale.  

Est-ce que dans les années à venir vous êtes candidat pour accueillir d’autres évènements vélos ? 

Par le passé on a accueilli beaucoup d’évènements vélos avec du VTT, comme les finales de Coupes de France l’année dernière. On avait la cyclo sportive la Bourgui.  

Pourrait-il avoir une cyclo sportive qui revienne ? 

On n’a pas encore trop parlé de ça, on se concentre sur les deux évènements qui arrivent mais peut-être que ça viendra. 

2365m, le site d’arrivée. On sait que les athlètes de haut-niveau se préparent à des altitudes comme celle-là. C’est un axe que vous pourrez creuser dans les années à venir ? 

On a déjà creusé pas mal par le passé. De nombreux sportifs viennent s’entraîner ici soit dans le cadre d’un partenariat, soit individuellement. C’est quelque chose que l’on connait bien.  

Pour vous un champion cycliste c’est un rouleur, un sprinteur ou un grimpeur ? 

C’est une question difficile car c’est des profils différents. Les étapes que je préfère c’est les étapes de montagne alors j’aime bien les grimpeurs.

Retrouvez très bientôt la vidéo de la montée sêche de Val Thorens sur Vélo 101.