Il y a huit jours, Milan-San Remo a donné le coup d’envoi de la période des classiques printanières. Et cette période prend désormais tout son sens puisqu’elle est ininterrompue jusqu’à fin avril, avec une grande épreuve organisée chaque dimanche pendant six week-end d’affilée ! Il fallait y penser, Gand-Wevelgem a été avancé un jour dominical, en prélude au Tour des Flandres et à Paris-Roubaix. Et si les organisateurs du Grand Prix de l’E3 voyaient cette promotion d’un mauvais œil hier, eux qui craignaient que leur course soit minimisée par les meilleurs, ils ont été réconfortés par le spectacle captivant offert par la triplette Cancellara-Boonen-Flecha. Malheureusement, c’est Gand-Wevelgem qui en pâtit puisque ces coureurs-là, rassurés sur leur condition à une semaine du Ronde, n’y joueront aucun rôle primordial.

Si les chances de voir s’illustrer Boonen, Cancellara ou Flecha dans la semi-classique flamande sont minces, en revanche d’autres coureurs n’ont pas encore fait leurs preuves. Et ils sont fermement attendus sur cette route aux difficultés multiples, puisque seize monts figurent désormais au programme de la course, le Mont Kemmel demeurant l’impérissable juge de paix. Gand-Wevelgem fait peau neuve mais son scénario ne change guère. Quatre coureurs vont animer l’échappée matinale à compter du kilomètre 18 : Angel Madrazo (Caisse d’Epargne), Matthé Pronk (Vacansoleil), Geert Steurs (Topsport Vlaanderen-Mercator) et Tom Van Den Haute (Landbouwkrediet). Puis le peloton va accélérer, se fracturer dans les monts, rejoindre les échappés et se briser pour de bon à 45 kilomètres du but.

A l’approche de la seconde ascension du Mont Kemmel, la dernière et redoutable difficulté de l’épreuve, plusieurs coureurs trouvent en effet l’ouverture et intègrent le peloton des coureurs appelés à se disputer la victoire. On y retrouve Philippe Gilbert et Jurgen Roelandts (Omega Pharma-Lotto), mais aussi Matti Breschel (Team Saxo Bank), Bernhard Eisel (Team HTC-Columbia), Oscar Freire (Rabobank), George Hincapie (BMC Racing Team), Maxim Iglinskyi (Astana), Alexandr Kuchynski et Daniel Oss (Liquigas-Doimo) et Sep Vanmarke (Topsport Vlaanderen-Mercator). Aussitôt, ce groupe composé de dix éléments creuse l’écart. Sur les 35 kilomètres séparant le sommet du Kemmel à l’arrivée à Wevelgem, aucun des nombreux poursuivants ne parviendra à opérer la jonction. Les dix de tête roulent trop fort et plusieurs éléments du groupe échappé vont d’ailleurs sauter dans le final.

Ils seront six à se présenter pour la gagne sous la flamme rouge. Philippe Gilbert est toujours là, épaulé par Jurgen Roelandts. Le Wallon, auteur d’une prodigieuse fin de saison 2009, n’a pas encore fait ses preuves cette année dans les courses pavées. A une semaine du Tour des Flandres, il entend prouver qu’il est dans le coup. Sont encore là également Bernhard Eisel, George Hincapie, Daniel Oss et Sep Vanmarke. Et c’est donc entre ces six-là que se joue Gand-Wevelgem dans sa formule repensée. Au sprint, Bernhard Eisel reste le meilleur. Spécialiste des courses du genre, l’Autrichien remporte néanmoins sa première grande classique après avoir longtemps tourné autour, à la manière de Juan-Antonio Flecha en début d’année. Il devance en Belgique les Belges Sep Vanmarke, deuxième, et Philippe Gilbert, troisième.

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Classement :

1. Bernhard Eisel (AUT, Team Columbia-HTC) les 219 km
2. Sep Vanmarcke (BEL, Topsport Vlaanderen-Mercator) m.t.
3. Philippe Gilbert (BEL, Omega Pharma-Lotto) m.t.
4. George Hincapie (USA, BMC Racing Team) m.t.
5. Daniel Oss (ITA, Liquigas-Doimo) m.t.
6. Jürgen Roelandts (Omega Pharma-Lotto) m.t.
7. Maxim Iglinskiy (KAZ, Astana)
8. Matti Breschel (DAN, Team Saxo Bank)
9. Tyler Farrar (USA, Garmin-Transitions)
10. Luca Paolini (ITA, Acqua & Sapone)