C’était une première déjà couronnée de succès l’an passé, quand un premier maillot tricolore, bleu-blanc-rouge celui-là, avait coupé la ligne en vainqueur pour ouvrir le palmarès du Grand Prix de Québec. Un an après le succès de Thomas Voeckler sur le circuit canadien pour puncheurs, un peloton du plus bel effet a de nouveau traversé l’océan Atlantique pour venir disputer ce week-end les deux plus grandes courses d’un jour du continent américain. Ce sont des champions de renom qui ont opté pour les deux épreuves qui se succéderont, le Grand Prix de Québec aujourd’hui, le Grand Prix de Montréal dimanche, à deux semaines des Championnats du Monde de Copenhague. Et parmi eux l’ogre Philippe Gilbert (Omega Pharma-Lotto), qui porte le maillot noir-jaune-rouge de champion de Belgique et compte devenir numéro un mondial.

Omniprésent en tête de course depuis le début de la saison, le Wallon a misé sur deux belles prestations au Canada pour reprendre possession du rang de numéro un au classement du WorldTour. Une victoire à Québec le hisserait automatiquement à ce poste, sur un circuit qui semble taillé à sa mesure. Ce sont seize tours, un de plus que l’année passée, que les coureurs devront boucler sur 12,6 kilomètres. Et c’est le tour de circuit supplémentaire qui va faire la différence au bout d’une course longtemps menée par une échappée de trois hommes : l’Espagnol Jesus Herrada (Movistar Team), le Français Tony Hurel (Team Europcar) et l’Italien Cristiano Salerno (Liquigas-Cannondale). Partis dès la fin du premier tour, les trois hommes auront compté jusqu’à six minutes d’avance avant d’être pris en chasse par les Sky et d’être rejoints à quatre tours de l’arrivée, soit une cinquantaine de kilomètres avant la conclusion de la course.

C’est donc en exploitant la dernière difficulté du circuit dans l’avant-dernier tour, à 16 kilomètres de l’arrivée, que Philippe Gilbert va répondre aux attentes. Le champion démarre dans la montée du Fort (1000 mètres à 4 %), entraînant avec lui un petit groupe d’une dizaine d’hommes : les grimpeurs Robert Gesink (Rabobank), Rigoberto Uran (Team Sky) et Levi Leipheimer (RadioShack), les sprinteurs Gerald Ciolek (Quick Step), Simone Ponzi (Liquigas-Cannondale) et Simon Clarke (Astana) et les puncheurs Fabian Wegmann (Team Leopard-Trek), Marco Marcato et Björn Leukemans (Vacansoleil-DCM). Présent dans la bonne échappée, Gilbert est alors assuré de redevenir numéro un mondial.

Très actif à l’avant, il choisit toutefois d’attendre la dernière montée à 2700 mètres du but pour repartir de plus belle. Cette fois Robert Gesink (Rabobank), lauréat à Montréal l’an passé, tente de l’accompagner mais il restera mourir à une dizaine de mètres dans la ligne droite d’arrivée, ne pouvant que s’avouer vaincu par un extraordinaire champion, vainqueur ici de sa cinquième classique WorldTour de l’année après l’Amstel Gold Race, la Flèche Wallonne, Liège-Bastogne-Liège et la Clasica San Sebastian. Et n’allez pas croire que la série s’arrêtera là. Montréal et son circuit du Mont Royal l’attendent déjà avec impatience dimanche après-midi.

Classement :

1. Philippe Gilbert (BEL, Omega Pharma-Lotto) en 5h03’08 »
2. Robert Gesink (PBS, Rabobank) m.t.
3. Rigoberto Uran (COL, Team Sky) à 9 sec.
4. Fabian Wegmann (ALL, Team Leopard-Trek) à 14 sec.
5. Levi Leipheimer (USA, RadioShack) à 15 sec.
6. Björn Leukemans (BEL, Vacansoleil-DCM) à 23 sec.
7. Simone Ponzi (ITA, Liquigas-Cannondale) m.t.
8. Marco Marcato (ITA, Vacansoleil-DCM) à 25 sec.
9. Gerald Ciolek (ALL, Quick Step) à 30 sec.
10. Simon Clarke (AUS, Astana) à 47 sec.