Frédéric, vous voilà revenu dans l’univers d’une équipe pro en qualité de directeur sportif, comment s’est passé ce saut vers les Etats-Unis ?
Vers les Etats-Unis, c’est un bien grand mot car nous n’avons fait qu’un stage là-bas, à Tucson. Pour le reste, je m’occupe surtout de la partie française. Je vais principalement diriger l’équipe sur des courses françaises, même si je serai aussi en Belgique à la fin de la semaine pour le Circuit Het Nieuwsblad et Kuurne-Bruxelles-Kuurne. C’est une expérience enrichissante, quelque chose que je voulais faire depuis un petit moment. Je suis content d’être en contact avec les coureurs, ce monde du cyclisme qui reste le mien et que j’aime. Je vais tout faire pour que notre équipe marche le mieux possible.

On vous a connu sélectionneur de l’équipe de France de 2004 à 2008, mais ce poste de directeur sportif restait une volonté de votre part ?
Oui. Depuis que j’avais goûté à ces fonctions de directeur sportif avec l’équipe de France, c’était quelque chose que j’avais envie de faire avec une équipe. En équipe de France, on n’est pas trop libre de faire ce qu’on veut. La sélection se fait mais on n’est pas en contact direct avec les coureurs. On les rassemble comme ils sont, on les prend performants et on ne peut pas les aider à le devenir. Je souhaitais donc vivre une telle expérience.

Qu’est-ce qui vous séduisait dans le projet du Team Type 1-Sanofi Aventis ?
Nous avons l’objectif d’avoir de bons résultats sportifs, comme tout le monde, mais on a aussi un message intéressant à faire passer aux diabétiques, en leur montrant grâce à nos athlètes de haut niveau qu’on peut pratiquer le sport de haut niveau et vivre correctement quand on est diabétique. C’est un message assez fort, qu’on connaît peu quand on n’est pas concerné. Mais depuis trois mois que je suis dans l’équipe, j’en entends parler sans arrêt. C’est un message très intéressant à faire passer.

L’équipe a pris cette année une connotation française avec votre arrivée et le recrutement de coureurs comme Julien Antomarchi, Rémi Cusin et Julien El Farès…
L’équipe est américaine. Nous avons une forte base à La Spezia, en Italie, avec toute la partie européenne. C’est un genre de petit service-course. Moi, je suis en France pour les courses françaises et les coureurs français dont je m’occupe. Je m’occupe aussi d’un petit coureur hollandais qui est diabétique, Martijn Verschoor, et qui est un coureur de classiques. Il est sprinteur, ça me plaît bien de lui donner quelques conseils.

L’équipe est candidate à une participation au Tour de France, qu’allez-vous entreprendre pour essayer de séduire ASO ?
Je ne vais pas dire que c’est déjà chose faite mais nous sommes déjà invités au Critérium International et nous en sommes très contents. Nous sommes allés chez ASO, nous les avons rencontrés. Nous leur avons présenté notre projet, notre équipe, nos souhaits. Le Tour de France, comme tous les sponsors, nous intéresse, mais on nous a précisé que ce serait difficile cette année, avec quatre équipes françaises de haut niveau en 2ème division. Nous avons été en contrepartie invités au Critérium International. On commence à rencontrer de grandes équipes avec de grands champions, ça complexe même un peu nos coureurs, mais on entre dans le grand bain avant les semi-classiques belges et toutes les Coupes de France, auxquelles nous sommes invités cette année.

Il devrait donc manquer un Grand Tour au programme du Team Type 1 cette année encore ?
Oui, et c’est dommage car nous étions vraiment chauds pour ça, tout comme pour une course comme Paris-Nice, à laquelle nous ne participerons pas non plus. Ça a été une déception au début mais après il faut se remettre dans le bain, regarder devant et se battre pour exister.

Même chose pour les classiques ?
Paris-Roubaix nous aurait plu mais pour l’instant nous n’avons pas d’invitation. Faire nos preuves au Critérium International sera un peu tard pour être sélectionnés à Paris-Roubaix. A nous maintenant de montrer une belle image.

On peut donc penser qu’en 2013 vous serez encore plus ambitieux en termes de grandes participations ?
Oui, pour une équipe comme nous, qui sommes en 2ème division, un Grand Tour serait bien. On souhaite évidemment faire le Tour de France même si une partie importante de l’équipe est italienne et souhaiterait aussi participer au Giro. Le Tour, c’est quand même la plus belle des courses et on espère tout faire pour y être au moins en 2013.

Propos recueillis à Draguignan le 18 février 2012.