Nacer, vous abordez votre deuxième saison avec Cofidis. Maintenant que vous connaissez le groupe, cela peut-il favoriser votre début de saison ?
Bien sûr. L’année dernière, je n’ai gagné qu’à partir du mois d’avril. Quand je suis arrivé, il a fallu que je trouve mes repères. Je pense que nous avons gagné beaucoup de temps par rapport à la saison dernière. Nous nous connaissons maintenant parfaitement. Nous avons bien avancé. Le verdict sera rendu rapidement.

Quel sentiment vous laisse la saison 2015 ?
J’ai tout de même remporté onze victoires, deux étapes au Critérium du Dauphiné, la Coupe de France, le classement Europe Tour. La saison n’a pas été aussi catastrophique que l’on a bien voulu le faire croire. Les déceptions viennent de mes périodes d’objectifs. J’ai malheureusement chuté sur des périodes très importantes pour moi et pour l’équipe Cofidis : les Championnats de France, le Tour de France et les Championnats du Monde. J’ai su me relever et me remobiliser pour gagner des courses. C’est ce que je retiens.

Votre revanche, vous voulez aussi la prendre sur le Tour de France ?
Le Tour de France sera ma priorité. J’ai assisté à la présentation en octobre dernier. Mais à vrai dire, je n’y pense pas encore à l’heure actuelle. Je suis davantage concentré sur mon début de saison et notamment au Challenge de Majorque où je reprendrai la compétition. Je prends les courses les unes après les autres avec une première période ciblée allant de Kuurne-Bruxelles-Kuurne à Milan-San Remo en passant par Paris-Nice.

N’est-il pas trop compliqué d’avoir trois pics de forme dans une saison, un en mars, un en juillet et un en octobre ?
Non, une saison ça se gère. A l’heure actuelle, je suis loin d’être à 100 %. L’objectif c’est d’y arriver en mars. On sait que pour un sprinteur, même si on est à 80-90 %, on peut gagner des courses. C’est un avantage. En revanche, sur ces trois objectifs, il faut être à 100%. Trois pics de forme dans une saison, en mars pour Milan-San Remo, en juillet pour le Tour et en octobre pour les Mondiaux, c’est faisable.

Qu’est-ce qui vous séduit chez Milan-San Remo ?
C’est un parcours qui me convient bien. C’est une course mythique que j’aime depuis tout jeune. J’aime les types d’effort requis par le Poggio ou la Cipressa, des montées de cinq à dix minutes. Il y a plus de 300 kilomètres, il faut de la fraîcheur. C’est pourquoi je pense que Paris-Nice, c’est idéal comme préparation.

Dans ces conditions comment comptez-vous aborder les Championnats du Monde ?
Comme cette année, les Championnats du Monde ont lieu au milieu du mois d’octobre, il est, je pense, inutile d’aller sur la Vuelta pour les préparer. Je pense plus à disputer des petites courses par étapes afin de les aborder dans les meilleures conditions… si j’y suis bien sûr.

Une place de coureur protégé vous semble pourtant garantie ou presque.
Pour prétendre à un statut de leader, il faut avant tout le prouver pendant la saison. A l’heure actuelle, je ne peux pas me permettre de dire que je serai le leader de l’équipe de France, il y a toute une saison à faire. La saison commence cette semaine, le Championnat du Monde aura lieu au mois d’octobre. Le sélectionneur aura donc toute l’année pour voir les qualités des uns et des autres. Les occasions de devenir champion du monde sont rares pour un sprinteur. Celle-ci en est une. Même si j’ai un profil qui me permet d’être présent à l’arrivée de certaines courses vallonnées, comme je l’ai montré à Ponferrada ou même à Richmond.

Propos recueillis à Roubaix le 22 janvier 2016.