Serge, votre équipe a remporté A Travers la Flandre avec Oscar Gatto, êtes-vous déçu de ne pas avoir reçu d’invitation pour toutes les classiques flandriennes ?
On avait demandé à faire toutes les classiques comme l’année dernière. C’est vrai qu’on avait Filippo Pozzato, mais cette année aussi on a une bonne équipe. L’an dernier, je pense que l’on a été de vrais protagonistes sur ces courses. Mis à part Omega Pharma-Quick Step, notre équipe est celle que l’on a le plus vue à la télévision. Je dois remercier Wim Van Herreweghe de nous avoir accordé une invitation pour Waregem et pour le Tour des Flandres. Même si on aurait eu du plaisir à participer au GP E3 et à Gand-Wevelgem. Car on est venus à Waregem directement après Milan-San Remo, on doit retourner en Italie avant de revenir en Belgique pour les Trois Jours de La Panne. On aurait préféré rester en Belgique même si le temps n’est pas idéal pour s’entraîner.

Vous a-t-on donné les raisons de votre non-invitation pour les autres classiques ?
Si l’on pense aux wild cards qui ont été données, je pense qu’on les méritait peut-être plus que certaines équipes qui ont été invitées. Il est normal que les équipes belges y soient, mais d’autres équipes ont pris notre place.

Lesquelles ?
Hormis les équipes belges, une nouvelle équipe comme IAM Cycling ou NetApp-Endura. Cela fait quatre ans que l’on est dans le cyclisme professionnel. On a toujours participé en faisant la course. Pas seulement pour faire acte de présence. Malheureusement, ce sont les organisateurs qui donnent les wild cards… Ce serait bien mieux que l’UCI décide de faire les classements et distribuer les invitations sur la base des résultats des années précédentes ou sur les points des coureurs. On est un peu déçu. On avait un bon programme de classiques l’an dernier. Cette année, on a tout de même obtenu une invitation pour le Tour des Flandres qui est à mon sens, la classique la plus importante.

Pensez-vous qu’il était possible de faire toutes les classiques avec une réserve de coureurs réduite ?
C’était la même chose l’an passé. On aurait pu gérer. L’an dernier on avait 18 coureurs, cette année, 23. En plus, nos coureurs sont jeunes et motivés pour venir faire des courses en Belgique. On doit penser à notre futur. La Belgique, c’est un peu l’école du cyclisme. Pour apprendre à faire du vélo et apprendre à devenir un vrai leader, il faut venir courir ici. Si on ne fait que des courses en Australie ou au Qatar sur des autoroutes, on n’apprend pas grand-chose. Ici, on prend de petites routes, des pavés, le tout sous le mauvais temps avec 200 coureurs au départ.

C’est ce que vous essayez d’inculquer à vos coureurs ?
On a demandé à venir pour faire des résultats si on y arrive et aussi pour donner de l’expérience aux jeunes. Pour A Travers la Flandre, nous étions la seule équipe italienne engagée. Je préfère que l’on fasse les courses en Europe que celles en Asie par exemple.

Par contre, vous n’avez pas fait de demande pour Paris-Roubaix, pourquoi ?
J’ai parlé avec ASO et je leur avais dit que s’ils avaient d’autres équipes intéressées pour le faire, ils pouvaient y aller. On ne veut pas être là, simplement pour participer. Depuis que Pozzato est parti, notre leader, Oscar Gatto, a plus de responsabilités et il ne peut pas faire toutes les classiques. On aurait bien fait l’Amstel Gold Race, mais là encore, on n’a pas reçu d’invitation.

Propos recueillis à Waregem le 20 mars 2013.