« C’est un jour spécial pour moi. » C’est par ces mots qu’Ivan Basso (Tinkoff-Saxo) a entamé cet après-midi l’annonce de son retrait des compétitions. A peine trois mois après avoir découvert pendant le Tour de France souffrir d’une tumeur testiculaire pour laquelle il a été soigné rapidement et dont il est aujourd’hui guéri, le Lombard de 37 ans a fait savoir qu’il ne repartirait pas la saison prochaine. En marge de la présentation du tracé du Tour d’Italie, qu’il a accroché par deux fois à son palmarès en 2006 et 2010, Ivan Basso a annoncé son retrait des compétitions en dépit du contrat qui le liait encore pour un an à l’équipe Tinkoff-Saxo.

« C’est un jour spécial, mais pas pour autant un jour triste, parce que je serai toujours lié au cyclisme à l’avenir, poursuit le grimpeur italien. Le vélo et moi, c’est une relation de trente ans. Chaque athlète sait que sa lumière ne brillera pas tout au long de sa carrière. Inévitablement, à un moment donné elle commence à s’affaiblir. C’est alors le signe qu’il est temps de l’éteindre. » Bien que l’annonce de sa maladie ait pu peser dans sa décision, Ivan Basso admet que la décision de se retirer lui avait traversé l’esprit avant l’été, quand il avait senti ses forces diminuer à presque 38 ans.

« Quand j’ai rejoint Tinkoff-Saxo en début d’année, mon objectif était d’ajouter de la valeur à celle qui était déjà en place dans l’équipe, sans quoi ça n’aurait eu aucun sens, continue l’Italien. Même si mon rôle est de jouer les super domestiques pour Alberto Contador, il me faut performer au plus haut niveau quand j’arrive sur les courses les plus importantes de l’année. Or lorsque la peur prend le dessus sur l’adrénaline, il est temps de changer. Je n’ai aucune raison de trahir mes supporters et ceux qui ont cru en moi tout au long de ces années. J’aurais pu continuer à courir une année de plus mais je n’aurais pas été compétitif. J’aurais pu prendre le départ d’une course mais j’aurais galéré à la finir. »

S’il ne mettra plus de dossard sur son maillot, Ivan Basso ne s’éloignera ni du cyclisme ni de l’équipe Tinkoff-Saxo. Son expérience et ses compétences seront en effet mises à profit par la formation russe, au sein de laquelle se maintiendra l’Italien dans un rôle qui combinera des aspects techniques et managériaux en étroite collaboration avec Stefano Feltrin et Steven De Jongh. Un nouveau challenge pour celui dont on se souviendra, au-delà d’une suspension de deux ans pour son implication dans l’affaire Puerto, comme d’un grimpeur sensible et élégant, deux fois vainqueur du Giro, deux fois sur le podium du Tour de France (3ème en 2004, 2ème en 2005).