Être coureur cycliste demande énormément de sacrifices, mais lorsqu’une course par étapes se déroule au bord de la Méditerranée, ceux-ci sont tout de même privilégiés. Tout au long de la semaine, le Tour de Turquie rend visite aux cités prisées des Européens l’été venu, mais n’a rien d’une balade touristique tant le niveau est relevé. Aujourd’hui encore, et quelques jours avant de débarquer dans la Saint-Tropez turque à Bodrum, c’est dans une cité où les villages vacances pullulent que le peloton a rendez-vous. L’étape du jour relie Alanya et Antalya. Deux villes situées en bord de mer et une catégorie de coureurs à la fête : les sprinteurs. Les 153 kilomètres ne présentent pas de difficulté et on doit selon toute vraisemblance assister à la revanche du sprint de la veille.

Même s’ils savent que sur ce genre d’étape, leurs chances sont plus que réduites, quelques baroudeurs tenteront tout de même le coup. Il ne faut que cinq petits kilomètres à Fabricio Ferrari (Caja Rural), Piotr Gawronski (CCC Polsat Polkowice), Clément Koretzky (Bretagne-Séché Environnement), Ahmet Örken (Torku Sekerspor), Duber-Armando Quintero (Colombia) et Junya Sano (Vini Fantini-Selle Italia), pour s’échapper. Et cinq de plus pour qu’ils soient déjà loin du peloton. Avec un avantage maximal de 6’20 » à plus de 120 kilomètres du but, les échappés ne se font aucune illusion. La vitesse du paquet emmené par les équipes de sprinteurs montre bien leur volonté de les revoir avant la dernière ligne droite.

Clément Koretzky aura beau tenter sa chance, rien n’y fera et les échappés subissent comme hier le règne sans partage des sprinteurs. Les derniers rescapés seront avalés à dix kilomètres de la ligne par un peloton qui s’organise peu à peu pour l’emballage massif tant attendu. Filippo Pozzato (Lampre-Merida) décevant sur les classiques tente de se rattraper en faussant compagnie au peloton à cinq kilomètres de l’arrivée, sans succès, et on se dirige tout droit vers un nouveau sprint. Mais les sprinteurs ne doivent jamais crier victoire avant de se présenter dans la dernière ligne droite. Jusqu’ici, les chutes massives avaient épargné les hommes les plus rapides du peloton, mais cela ne pouvait pas durer éternellement.

Alors que l’équipe Blanco mène le train pour Théo Bos, Mark Renshaw, en 2ème position, se retrouve à terre et emmène une bonne partie du peloton dans sa chute. Ils ne sont que quelques-uns à avoir pu passer entre les mailles du filet mais les sprinteurs, Théo Bos et Marcel Kittel en tête, ne pourront pas défendre leurs chances. Marco Coledan (Bardiani Valvole-CSF Inox) semble bien parti pour profiter de ce fait de course inattendu. Mais Aidis Kruopis (Orica-GreenEdge) le remonte à quelques mètres de la ligne. Le Lituanien, très en vue au Qatar et au Langkawi et auteur de cinq podiums depuis le début de la saison, trouve enfin la faille. André Greipel (Lotto-Belisol) prend la troisième place, les bonifications qui l’accompagnent et endosse la tunique turquoise de leader.

Classement 2ème étape :

1. Aidis Kruopis (LIT, Orica-GreenEdge) les 153 km en 3h23’54 » (45,2 km/h)
2. Marco Coledan (ITA, Bardiani Valvole-CSF Inox) m.t.
3. André Greipel (ALL, Lotto-Belisol) m.t.
4. Sergiy Grechyn (UKR, Torku Sekerspor) à 2 sec.
5. Alexander Porsev (RUS, Team Katusha) à 4 sec.
6. Leigh Howard (AUS, Orica-GreenEdge) m.t.
7. Vicente Reynes (ESP, Lotto-Belisol) m.t.
8. Maximiliano-Ariel Richeze (ARG, Lampre-Merida) à 7 sec.
9. Mateusz Nowak (POL, CCC Polsat Polkowice) m.t.
10. Filippo Fortin (ITA, Bardiani Valvole-CSF Inox) m.t.

Classement général :

1. André Greipel (ALL, Lotto-Belisol) en 6h32’21 »
2. Marcel Kittel (ALL, Argos-Shimano) m.t.
3. Aidis Kruopis (LIT, Orica-GreenEdge) m.t.
4. Marco Coledan (ITA, Bardiani Valvole-CSF Inox) à 4 sec.
5. Yuriy Metlushenko (UKR, Torku Sekerspor) à 6 sec.
6. Maximiliano-Ariel Richeze (ARG, Lampre-Merida) à 10 sec.
7. Leigh Howard (AUS, Orica-GreenEdge) m.t.
8. Roger Kluge (ALL, Team NetApp-Endura) m.t.
9. Andrew Fenn (GBR, Omega Pharma-Quick Step) m.t.
10. Francesco Lasca (ITA, Caja Rural) m.t.