Compte tenu de la concurrence sévère que lui font des courses internationales comme la Vuelta et les classiques canadiennes, le Tour de Padanie qui se termine ou le Tour de Grande-Bretagne qui va débuter, Paris-Bruxelles parvient à préserver une certaine aura auprès des routiers-sprinteurs. Il est bien évident que la classique des deux capitales, qui va sur ses 120 ans, souffre d’une offre trop abondante au calendrier, mais elle parvient néanmoins, dans ce contexte, à attirer quelques grands noms du sprint, puisque c’est à l’attention des finisseurs que s’adresse essentiellement cette course. Au départ de Soissons pour 220 kilomètres d’une épreuve dessinée de part et d’autre de la frontière franco-belge, on note la présence alléchante de Greipel, McEwen, Galimzyanov, Van Dijk, Bozic, Hutarovitch, Van Hummel, Chicchi, Blythe ou encore Kruopis.

Entre Soissons et Bruxelles, où elle revient cette année se terminer face au Stade Roi Baudouin, la course est lancée au 40ème kilomètre par une attaque de six coureurs, parmi lesquels les Français Jonathan Hivert (Saur-Sojasun) et Matthieu Sprick (Skil-Shimano). Les hommes de tête atteignent les huit minutes d’avance sur un peloton qui s’organise progressivement. Les routes belges desservent les attaquants, qui sont repris à 35 kilomètres de l’arrivée. S’ensuit un feu d’artifice d’attaques, comme si tous ceux qui avaient contenu leur frustration de ne pas être devant se lâchaient soudainement. Les ascensions de Hallestraat, Bruine Put et Keperenberg placées sur la route de Bruxelles finissent par provoquer une légère cassure. Vingt coureurs se retrouvent catapultés en tête de course, mais le peloton n’est pas loin et il reprend tout le monde, Yoann Offredo (FDJ) étant le dernier à insister avant de s’incliner à 5 kilomètres de la ligne.

L’Atomium bruxellois est en vue, le dénouement est proche, et selon une tradition bien ancrée ce sont les sprinteurs qui déboulent dans la dernière ligne droite. Il y a du monde pour la gagne mais un homme se démarque rapidement. Puissant, le Russe Denis Galimzyanov (Team Katusha) fonce vers la ligne, où il s’adjuge Paris-Bruxelles dans la foulée d’une saison remarquable qui l’a vu gagner deux sprints au préalable aux Trois Jours de La Panne et au Tour de Luxembourg. Plus souvent habitué à tourner autour de la victoire, six fois 2ème, cinq fois 3ème, Galimzyanov inscrit aujourd’hui son nom au palmarès d’une course qui fait toujours bel effet sur les tablettes. Derrière lui, les sprinteurs qui se dégagent de la masse parviennent seulement à sortir de la trajectoire du Russe pour obtenir les places d’honneur. Celles-ci reviennent au Biélorusse Yauheni Hutarovich (FDJ) et au Français Anthony Ravard (Ag2r La Mondiale).

Classement :

1. Denis Galimzyanov (RUS, Team Katusha) les 220 km en 4h51’35 »
2. Yauheni Hutarovich (BLR, FDJ) m.t.
3. Anthony Ravard (FRA, Ag2r La Mondiale) m.t.
4. Stefan Van Dijk (PBS, Veranda’s Willems-Accent) m.t.
5. Takashi Miyazawa (JAP, Farnese Vini-Neri Sottoli) m.t.
6. Borut Bozic (SLO, Vacansoleil-DCM) m.t.
7. Alexander Kristoff (NOR, BMC Racing Team) m.t.
8. Daniele Colli (ITA, Geox-TMC) m.t.
9. Michaël Van Staeyen (BEL, Topsport Vlaanderen-Mercator) m.t.
10. Cyril Lemoine (FRA, Saur-Sojasun) m.t.