Chris Froome (Team Sky), vainqueur du contre-la-montre Sallanches-Megève et pratiquement hors de portée de ses adversaires, repoussés à près de quatre minutes. « Je ne m’attendais franchement pas à battre Tom Dumoulin sur cet exercice. La gestion de l’effort était la clé pour faire la différence. J’ai vraiment démarré en douceur pour contrôler sur la première partie, mais j’ai donné tout ce que j’avais sur le haut de la seconde partie. Il reste deux grosses journées à venir à présent. J’espère ne pas avoir laissé trop de jus sur la route dans ce contre-la-montre. On va seulement donner tout ce qu’on a désormais pour bien finir le travail jusqu’à Paris. L’étape à venir est très difficile avec beaucoup de descentes délicates. On évoque des orages en course. Il va falloir rester sur ses gardes. J’ai augmenté mon avantage dans le chrono mais nous ne pouvons pas encore nous détendre et il va falloir rester en alerte. »

Bauke Mollema (Trek-Segafredo), 2ème du classement général à 3’52 » mais encore le moins bien lotti des candidats au podium hier, 17ème à 1’25 » de Chris Froome. « J’ai pu maintenir un bon rythme et en définitive j’ai passé une bonne journée, en particulier sur la fin, qui me convenait mieux. Sans être fantastiques, les jambes étaient bonnes dans le contre-la-montre, meilleures que la veille en tout cas. C’était un exercice très difficile et j’ai donné tout ce que je pouvais. Je me sens bien, et je suis prêt pour les derniers jours. J’ai perdu du temps sur mes adversaires et j’imagine désormais que Froome est hors de portée. Mais avec quatre coureurs en 68 secondes derrière moi, ça va être féroce entre nous. Ça rend la fin de Tour encore plus passionnante, même si c’est à mes dépens. Mais je préfère être à ma place que d’occuper le 5ème rang. »

Adam Yates (Orica-BikeExchange), 3ème et meilleur jeune du classement général à 4’16 » de Chris Froome après sa 16ème performance dans le contre-la-montre à 1’23 » du Britannique. « Je me sentais plutôt bien en rejoignant le premier chrono intermédaire en haut de la côte de Domancy. Mais quand j’ai repris la route principale j’ai dû me battre un peu pour retrouver de la puissance. En fait, je suis peut-être parti un peu trop vite dans la première partie. En fin de compte je n’ai pas perdu trop de temps. J’occupe toujours une place sur le podium à ce stade de la course, avec deux journées difficiles dans les Alpes devant nous, et je me battrai pour chaque seconde. »

Nairo Quintana (Movistar Team), décevant 10ème à 1’10 » de Chris Froome sur le contre-la-montre en côte de Megève, et de plus en plus talonné par ses adversaires pour une place sur le podium à Paris. « Je ne m’attendais pas à cela. Je ne ressens pas de fatigue particulière mais les jambes ne répondent pas. J’ai été affecté ces derniers jours par un certain type d’allergie, peut-être que mon manque de sensations vient de là. S’il pleut dans les jours à venir, peut-être que je vais me sentir mieux et que je vais pouvoir lutter pour un nouveau podium (NDLR : il avait terminé 2ème derrière Chris Froome en 2013 et 2015). Je ne suis pas en grande forme, et de ce fait se situer au 4ème rang du classement général n’est déjà pas si mauvais. Je garde en tête l’objectif d’un podium sur le Tour. Attendons de voir comment le corps réagit, si mes problèmes d’allergie disparaissent, et si mes jambes répondent enfin comme je l’espère. »

Romain Bardet (Ag2r La Mondiale), auteur du meilleur contre-la-montre de sa carrière à Megève, 5ème à 42 secondes, et toujours 5ème du classement général à 41 secondes du podium. « J’avais de bonnes sensations tout au long du contre-la-montre. J’ai pris du plaisir et j’ai été soutenu comme jamais. J’avais l’impression d’être dans un stade de rugby, j’en avais des frissons. Vraiment, c’était plaisant, je me suis régalé. J’avais reconnu ce chrono quelques jours avant le Critérium du Dauphiné. Et je sais que plus les chronos sont durs, plus ils sont censés me plaire, surtout en fin de troisième semaine avec la fatigue. Je suis resté bien uni, bien concentré. J’ai géré mon effort comme s’il s’agissait d’une montée sèche de trente minutes. Il reste à présent deux belles étapes pour passer à l’attaque et j’espère trouver un terrain à ma convenance. »

Richie Porte (BMC Racing Team), qui a repris 9 secondes à Romain Bardet mais demeure 6ème du classement général à 5’00 » de Chris Froome et 44 secondes du podium. « Le podium, c’est désormais l’objectif. Jour après jour, je reprends un peu de temps à mes adversaires. J’aurais aimé aller encore un peu plus vite dans ce contre-la-montre (3ème à 33 secondes), mais ça reste une bonne performance. C’était une étape difficile mais j’ai gagné du temps sur les autres prétendants au podium, ce qui est bon signe. On va voir comment les choses vont se dérouler dans les prochains jours. Les deux étapes à venir sont pleines de cols difficiles et je suis plutôt confiant quant à mes chances de me battre pour le podium. C’est vraiment ce que je veux aller chercher en cette fin de Tour. J’en suis capable et j’espère seulement laisser la malchance derrière moi (NDLR : pour rappel, il avait perdu 1’45 » sur crevaison à Cherbourg). »

Fabio Aru (Astana), 4ème du contre-la-montre à 33 secondes de Chris Froome et désormais 7ème du classement général à 6’08 », ce qui ne l’interdit pas de penser au podium dans la perspective des deux grandes étapes alpestres qui restent à courir. « J’ai signé un bon résultat dans le contre-la-montre et j’en suis heureux… mais il reste encore deux étapes difficiles à faire, vendredi et samedi, et je donnerai le meilleur jusqu’à la fin. Je savais que ce chrono représenterait une étape très importante et c’est pourquoi j’étais venu le reconnaître il y a deux mois. Je me suis rapproché du podium, à 1’52 » de la troisième marche, et de tous les gars qui me précèdent au classement général. Avec mon équipe, on va essayer tout ce qui est possible pour gagner encore des places. »

Tom Dumoulin (Giant-Alpecin), 2ème du contre-la-montre Sallanches-Megève, seulement battu par Chris Froome, à qui il a cédé 21 secondes sur les 17 kilomètres. « Je pense avoir réalité une bonne performance sur ce parcours même si ça n’a pas été ma meilleure journée. A l’arrivée, je ne savais pas si ce serait assez pour contenir les leaders du classement général qui se battent chaque jour et dans chaque col depuis presque trois semaines. C’était un beau chrono, pas le plus dur qu’il m’ait été donné de faire, mais déjà beaucoup plus difficile que celui de la Caverne du Pont-d’Arc. Il n’y avait pas moyen de récupérer après la côte de Domancy, qui était vraiment raide, mais je m’y suis bien senti. Mais j’ai sans doute dépassé un peu mes capacités et sur la fin je l’ai payé. J’ai longtemps conservé le meilleur temps même si je savais qu’il me serait difficile de gagner. Je suis un peu déçu mais ça reste une satisfaction. »


Col de la Ramaz. Les coureurs du Tour de France franchiront bien demain le col de la Ramaz (13,9 km à 7,1 %), juste avant Joux Plane. L’ascension de cette difficulté était soumise à condition alors que des menaces d’éboulements dans la descente avaient conduit les organisateurs à la retirer du parcours de l’Etape du Tour cyclosportive le 10 juillet dernier. Si le risque de chutes de pierres persiste, les coureurs du Tour de France graviront bien ce col stratégique dans la dernière étape de montagne. Mais des restrictions de circulation ont été prises par la préfecture de Haute-Savoie. Ainsi, l’accès au parcours sera limité dans cette partie au seul échelon course, ouvert et fermé par la Garde Républicaine. La caravane publicitaire et les autres véhicules (presse, partenaires…) emprunteront une dérivation mise en place par l’organisation de Mieussy (km 78,5) à Taninges (km 109,5).

Shane Archbold. Victime d’une lourde chute dans la dix-septième étape du Tour de France mercredi, le Néo-Zélandais Shane Archbold (Bora-Argon 18) a fini l’étape avec une fracture du bassin ! Le coureur s’était accroché pour finir l’étape près de 40 minutes après Ilnur Zakarin, mais les radios effectuées à l’hôpital, en soirée, ont mis à jour la fracture dont il souffre. Un coup dur pour une formation allemande aux abonnés absentes depuis le Grand Départ manchot où l’on avait vu Paul Voss se glisser dans des échappées pour endosser le maillot à pois. Depuis, on a quasiment plus vu les maillots noirs de la formation Bora-Argon 18.

Bruxelles. Selon la RTBF, la ville de Bruxelles s’est portée candidate à l’organisation du Grand Départ du Tour de France 2019. L’année des 50 ans de la première victoire d’Eddy Merckx. « Je pense que le Tour passera de toute façon à Bruxelles en 2019, a laissé entendre Merckx, de passage hier sur la Grande Boucle. Pour le Grand Départ ou pour une étape, ce n’est pas moi qui déciderai. » D’autres sites sont candidats à l’organisation du Grand Départ du Tour 2019, à commencer par le Danemark et la Vendée. Bruxelles avait déjà lancé le Tour de France en 1958, année de l’exposition universelle. Le dernier passage du Tour de France dans la capitale belge date de 2010. La Grande Boucle a accordé à Düsseldorf, en Allemagne, l’organisation du Grand Départ 2017. La France devrait retrouver cet honneur en 2018, sur un site que communiquera l’organisation au cours de l’hiver à venir.