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On connaissait son potentiel, sa fougue. Son talent aussi sur un vélo lorsque les pentes raides s’élèvent devant lui. Mais, ce samedi, grâce à son succès sur la Clasica San Sebastian, Julian Alaphilippe (Quick Step Floors) n’est plus le même coureur. Il n’est plus simplement le puncheur capable d’emballer le sprint d’un petit groupe. Non ! Alaphilippe, il sait tout faire. Grimper comme il l’a montré sur le Tour de France, lui qui s’est imposé au terme de deux étapes de haute montagne et qui a décroché le maillot à pois de la Grande Boucle. Fuser, dans les derniers hectomètres lorsque les pourcentages sont difficiles comme ce qu’il a pu montrer sur la Flèche Wallonne en avril dernier. Penser également. Savoir quand, comment et où attaquer. Qui suivre. Et comment conserver le plus de jus pour le final. Car, ce que sait surtout faire le Saint-Amandois, c’est gagner. Et pas n’importe où. Depuis le début de la saison, Alaphilippe, c’est huit victoires, dont deux classiques, deux étapes du Tour et le maillot à pois, deux étapes du Tour du Pays Basque et une sur le Dauphiné et le Colombia Oro y Paz. Le CV a de quoi impressionner. En espérant pour le peuple français que ses résultats cette saison ne seront pas éphémères et que le coureur de la Quick Step Floors pourra continuer de chasser les succès prestigieux du circuit World Tour.

Après un Tour de France plus que réussi, le Français arrivait sur la Clasica San Sebastian avec des ambitions certes, mais également beaucoup de fatigue. Lui qui a été si souvent présent à l’avant sur le Tour ne se trouvait pas dans les meilleures conditions pour aller chercher un énième succès. « Je ne me sentais pas très bien avec la fatigue d’un long et dur Tour de France. » Beaucoup de coureurs auraient laissé filer. Mais lorsque le Français se présente au départ d’une course, il n’a qu’une seule idée en tête. « Je savais que la course correspondait à mes caractéristiques, mais, honnêtement, je ne m’attendais pas à gagner aujourd’hui. Mais je suis resté concentré dans le final et j’ai produit mon effort au bon moment, utilisant la dernière bosse comme une rampe de lancement» Parti en compagnie de Bauke Mollema, ancien vainqueur de la Klasikoa en 2016, le tricolore a passé la dernière difficulté avec une bonne vingtaine de secondes d’avance. Un écart suffisant pour ce duo de bons descendeurs afin de rallier la ligne d’arrivée à deux. Alaph’ n’a pas mesuré ses efforts dans les derniers kilomètres, ce qui n’a pas permis au Néerlandais d’attaquer. Bien plus rapide que Mollema au sprint, il l’a prouvé en prenant les rênes du final et en ne les lâchant jamais. « Je tiens à remercier mes coéquipiers, qui m’ont protégé et aidé tout au long de la journée, croyant en mes chances. Je suis très content après cette victoire, car San Sebastian est une course spéciale, que j’aime beaucoup et qui permet de terminer cette partie de la saison avec une nouvelle superbe victoire. » LL