Il aura fallu attendre trois jours pour que l’UCI officialise l’annonce. Trois jours durant lesquels toutes les hypothèses même les plus folles ont été avancées. Suite à la décision du Tribunal Arbitral du Sport de donner raison à Katusha pour retrouver l’élite, la fédération internationale a entériné hier soir le retour de la formation russe en WorldTour. Pat McQuaid et ses ouailles n’avaient bien sûr guère d’autre possibilité, le jugement du TAS étant incontestable. Ce qui est inédit en revanche c’est de voir qu’aucune équipe ne fait les frais de ce retour et ce sont dix-neuf formations qui sont labellisées WorldTour en 2013, là où le règlement stipule que l’élite du cyclisme mondial ne peut être constituée que de dix-huit formations.

L’UCI avait-elle seulement d’autres choix ? Sans doute pas. Comment exclure une formation du WorldTour alors que la première épreuve du calendrier international s’est déroulée début janvier en Australie ? Si tel avait été le cas, la formation en question aurait sans doute, à l’instar de Katusha, porté réclamation auprès des instances compétentes. Le bras de fer judiciaire aurait continué alors que Paris-Nice et Tirreno-Adriatico ne commencent que dans deux semaines. C’est donc dans la précipitation que tout devra être revu. Pas question évidemment d’arguer le court laps de temps pour faire fi de la décision de l’UCI et ne pas sélectionner l’équipe de Joaquim Rodriguez.

Pour ces épreuves, c’est un véritable casse-tête qui commence. Les organisateurs ont déjà distribué leurs quatre invitations et quinze jours avant le départ, comment revoir toute la logistique ? Si Michele Acquarone, directeur de RCS a déjà affirmé qu’il lui était impossible d’ajouter une nouvelle équipe, ASO tiendra ses engagements, presque à contre-cœur. « Pour nous, c’est clair. Nous avons annoncé une sélection pour Paris-Nice et pour le Dauphiné, nous allons maintenir et prendre vingt-trois équipes pour ces deux courses, nous annonce Jean-François Pescheux, directeur de course chez ASO. Il faut trouver les hôtels, les feuilles de classements, ce sont des petites bricoles, mais à la sortie ce sont des contraintes supplémentaires, tout était prévu pour vingt-deux équipes, il faut tout refaire. Les bandeaux voitures, les dossards, etc. Logistiquement, ce n’est pas facile. Même si on peut aller jusqu’à vingt-cinq équipes puisque ce sont des équipes de huit. »

Si la société organisatrice du Tour de France fera avec pour la course au soleil et le Dauphiné, elle revoit en revanche ses plans pour la Grande Boucle. « Pour les autres épreuves, ce sera une Wild Card en moins. Ça se fera au détriment des autres équipes, et seulement trois seront sélectionnées. On ne peut pas partir avec plus d’équipes que prévu. Les invitations n’ont pas été distribuées. Pour le reste, on s’en tient à ce qu’on avait fait et ce qu’on avait dit », se justifie Jean-François Pescheux. En revanche, l’hypothèse de sortir du WolrdTour pour pouvoir distribuer les places librement comme cela avait été le cas de 2008 à 2010 avec la mise en place du « calendrier historique » paraît exclue.

Avec une invitation de moins pour le Tour, les places déjà très chères le seront encore plus. D’autant que l’on voit mal Cofidis, qui a toujours participé au Tour depuis sa création en 1997, et Europcar avec le duo Rolland-Voeckler, ne pas bénéficier du précieux sésame. Officieusement mais objectivement, il ne reste donc qu’une place à prendre. La question est maintenant de savoir qui de Bretagne-Séché Environnement, Colombia, IAM Cycling, NetApp-Endura et Sojasun, aura le privilège de participer au grand événement juillet.