Cet après-midi, le peloton avait rendez-vous avec le Grand Prix de Wallonie. Pour la 50ème édition, le plateau était assez relevé avec en outre la présence du champion du monde en personne Cadel Evans (BMC Racing Team). Et pour lui rendre la vie plus difficile, Stijn Devolder (Quick Step), Sergei Ivanov (Team Katusha) et Björn Leukemans (Vacansoleil) s’étaient eux aussi déplacés en Belgique. Chaudfontaine-Namur, voici le programme du jour avec pas moins de six côtes et la montée de la citadelle en guise d’arrivée, celle-là même qui avait accueilli le final de la troisième étape du Tour d’Italie 2006, où Stefan Schumacher s’était imposé. C’est ici aussi que Nick Nuyens, Philippe Gilbert et Stefano Garzelli ont inscrit leur nom au palmarès de ce Grand Prix.

Les 179 coureurs prennent le départ sur les coups de midi, calmement, mise à part cette échappée de quinze coureurs contenant notamment Jürgen Roelandts (Omega Pharma-Lotto). Elle va se décanter très vite sous l’impulsion d’un peloton encore conséquent. Ce n’est que peu avant le ravitaillement à Havelange que quatre fuyards faussent compagnie au reste de la meute. Les Néerlandais Bauke Mollema (Rabobank), Reinier Honig (Acqua & Sapone), le Français Jean-Marc Marino (Saur-Sojasun) ainsi que le régional du jour Grégory Habeaux (Vérandas Willems) vont compter jusqu’à quatre minutes d’avance. Cependant, le quatuor perd petit à petit son avantage pour ne plus compter qu’une minute à 40 kilomètres du but. Malgré le vent soufflant très fort et la côte d’Ermeton, le peloton ne se désorganise pas et reprend les échappés sous l’impulsion, entre autres, des Bretagne-Schuller et des équipiers de Visconti (ISD).

Davy Commeyne (Landbouwkrediet) tente alors sa chance à 20 kilomètres de l’arrivée. Il sera rejoint par Yuri Trofimov (Bbox Bouygues Telecom), Marco Marcato (Vacansoleil), deux coureurs de l’équipe Acqua & Sapone Vladimir Miholjevic et l’Italien Massimo Codol ainsi que Koos Moerenhout (Rabobank). Ce dernier participe à sa dernière course professionnelle en Europe, lui qui mettra un terme à sa carrière après les Championnats du Monde. C’est alors que l’équipe BMC se met à rouler en faveur de son leader, l’Australien Cadel Evans. 25 secondes, voilà l’avance maximale des attaquants, repris à 11 kilomètres de l’arrivée. Le scénario semble prendre une direction classique, celle d’un peloton quasi groupé au pied de l’ascension de la « Merveilleuse » se disputant la victoire.

Et c’est ainsi que cette édition s’achève. Après de nouvelles tentatives infructueuses, un groupe de cinq coureurs se détache, parmi lesquels le repenti Riccardo Ricco (Vacansoleil) accompagné du lauréat de la Flèche Wallonne 2010. Pourtant, c’est bien Paul Martens (Rabobank), au terme d’un finish haletant, qui s’impose au sprint d’un fifrelin devant l’Italien de la formation néerlandaise. Quant à Cadel Evans, il peut s’en vouloir de s’être laissé enfermer dans le dernier virage car cette victoire lui aurait apporté un peu plus d’assurance. Tout en sachant qu’il ambitionne le doublé dans quelques semaines, chez lui à Geelong, aux Championnats du Monde. C’est donc un vainqueur inattendu, Paul Martens, qui lève les bras à Namur, façon de parler, faisant la part belle à tous les autres favoris. Au passage, chacun aura pu constater que Devolder n’était pas en grande forme, lui qui a été lâché avant la dernière bosse. – Thomas Lecloux

Classement :

1. Paul Martens (ALL, Rabobank) les 202,4 km en 4h56’12 »
2. Riccardo Ricco (ITA, Vacansoleil) m.t.
3. Cadel Evans (AUS, BMC Racing Team) m.t.
4. Julien Simon (FRA, Saur-Sojasun) à 5 sec.
5. Giovanni Visconti (ITA, ISD-Neri) m.t.
6. Björn Leukemans (BEL, Vacansoleil) à 8 sec.
7. Kevin Ista (BEL, Cofidis) à 10 sec.
8. Sep Vanmarcke (BEL, Topsport Vlaanderen-Mercator) à 15 sec.
9. Jurgen Roelandts (BEL, Omega Pharma-Lotto) à 16 sec.
10. Luca Paolini (ITA, Acqua & Sapone) m.t.
Classement complet