Il a repris au Tour du Qatar, enchaîné avec le Tour d’Algarve, mais la véritable saison de Yoann Offredo commence ce week-end. La préparation au soleil étant maintenant terminée, le pensionnaire de l’équipe FDJ.fr va retrouver son terrain de prédilection : les classiques du nord avec le Circuit Het Nieuwsblad demain. La dernière image que l’on garde du Francilien sur une classique, c’est cette chute spectaculaire sur Paris-Roubaix lorsqu’il heurte violemment un panneau de signalisation. Près d’un an s’est écoulé depuis cet incident et c’est avec une motivation de Cadet que Yoann Offredo aborde cette campagne. « Oui, je suis plus confiant pour ce printemps, signale-t-il. J’ai l’impression d’avoir retrouvé ma progression de 2011 pour faire comme si 2012 n’avait pas existé. »

2012 aura été effectivement une année à oublier pour le coureur de 27 ans. Et pour cause, il a passé cette année hors des pelotons pour trois no-shows dans ce système ADAMS très contraignant. Empêché de courir pendant douze mois alors qu’il incarne plus que jamais l’avenir du cyclisme français sur les classiques, Offredo a dû ronger son frein. L’an dernier, il est revenu en Belgique avec « beaucoup de fraîcheur mentale et beaucoup d’envie ». Cette année, c’est avec un tout autre atout qu’il aborde le week-end d’ouverture. « Il me manquait 40 watts, explique le protégé de Marc Madiot au moment de dresser le bilan de son dernier printemps. Je sais où ils sont : j’ai fait une année de suspension. Ce n’est pas rien, tant physiquement que mentalement. Ces 40 watts je les ai regagnés. J’ai un peu changé mes méthodes d’entraînement. Je suis revenu à des trucs à l’ancienne avec le pignon fixe, avec la force. C’étaient des méthodes que j’avais un peu oubliées. J’espère tirer les bénéfices de tout ce travail. »

Nul doute qu’avec ces 40 watts supplémentaires, Offredo redeviendra l’un des Français sur qui il faudra compter. A-t-il seulement cessé de l’être ? Malgré son retour de suspension, il termine dans le Top 20 de quatre classiques WorldTour en 2013. Même avec un ennui mécanique au pied de la Cipressa, il parvient à se classer 19ème à San Remo. « L’an dernier, ça ne s’est pas forcément vu, mais j’étais dans les billes, souligne celui qui ne compte qu’une victoire professionnelle à son palmarès. Entre faire 4ème et 20ème, il n’y a presque rien. C’est le même noyau de vingt mecs. »

Cette année, il tentera de franchir un nouveau palier avec deux classiques particulièrement dans le viseur. « J’adore Milan-San Remo parce que j’estime être un coureur atypique et que cette course l’est également, estime Offredo. C’est une des rares opportunités pour briller pour un coureur comme moi. Surtout avec le nouveau parcours. Et le Tour des Flandres parce que c’est une course romantique, qui a une histoire. J’aime sentir quelque chose quand je suis au départ d’une course. Sur le Tour des Flandres comme sur Milan-San Remo, il n’y a pas de scénario pré-établi. C’est ce qui me plaît dans ces courses-là. »

Si on a pris l’habitude de voir Yoann Offredo briller au printemps, on pourrait cette saison le voir pour la première fois en juillet. La cinquième étape du Tour de France entre Ypres et Arenberg se déroulera sur son terrain de prédilection et le Francilien est convaincu qu’il peut apporter quelque chose à la formation FDJ.fr en tant qu’équipier modèle pour ses leaders au général et sur les sprints. « J’ai évolué au fil des années sur ma vision du Tour, explique l’intéressé. J’avais l’impression que c’était une grande comédie où chacun était là pour se montrer et que l’on n’était coureur que lorsqu’on allait sur le Tour. Maintenant, je suis plus dans l’optique de vouloir y aller parce qu’Arnaud Démare et Thibaut Pinot sont des amis et que l’on veut être performants collectivement. Le Tour ne va pas se résumer aux pavés. Il ne peut pas s’y gagner, mais il peut forcément s’y perdre. Je pense que Thibaut avait quelques lacunes pour frotter. C’est ce que nous, le groupe des classiques, pouvons lui apporter. » Des classiques, jusqu’au Tour, on n’a pas fini de voir Yoann Offredo virevolter sur les pavés.