Après la semaine ardente qui vient de s’écouler, tant par l’exigence du parcours présenté en entrée que par la touffeur du climat ambiant dans le sud de la péninsule ibérique, un peu de répit aujourd’hui est on ne peut plus justifié sur les routes du Tour d’Espagne. Il fait encore grand beau temps dans la région de Murcie, où l’on s’apprête demain à reprendre de l’altitude avec une arrivée devenue presque traditionnelle à Xorret de Cati. Une arrivée qui aura certainement beaucoup d’importance, quand on se rappelle que c’est là, il y a un an, qu’Alejandro Valverde avait posé les bases de sa victoire finale dans la Vuelta. Avant d’en découdre sur les rampes de ce col, une septième étape sans grande difficulté s’annonce donc aujourd’hui. Elle relie Murcie et Orihuela (187,1 km) et emprunte principalement des routes planes. Avis aux purs sprinteurs.

Nous sommes le 3 septembre et c’est dans un mois exactement que se déroulera le Championnat du Monde, exceptionnellement reculé d’une semaine cette année afin de permettre aux coureurs de rallier l’Australie suffisamment tôt pour s’accoutumer au décalage horaire. Depuis longtemps, on dit de ce Championnat du Monde qu’il sourira à un sprinteur, n’en déplaise à ceux qui avancent le contraire, estimant le circuit bien plus difficile que ce qui est annoncé ici et là. Un coureur comme Philippe Gilbert (Omega Pharma-Lotto), actuellement en tête du classement général du Tour d’Espagne, se voit ainsi plus facilement jouer les protagonistes dans un mois à Melbourne que des sprinteurs de la trempe de Cavendish, Farrar ou Petacchi, tous éliminés hier lorsque la route s’est élevée dans le final.

Néanmoins, les sprinteurs restent convaincus de pouvoir viser le titre mondial le 3 octobre prochain, et ils ne laisseront certainement pas passer une occasion de mettre au point leur stratégie dans les sprints dans ce Tour d’Espagne. Inutile d’envisager autre chose qu’un emballage massif ce soir à Orihuela. Ceux qui s’échapperont auparavant n’auront pour mission que de rompre la monotonie de la course. Et qui veut s’échapper doit instinctivement suivre la roue d’un coureur d’Andalucia-CajaSur, omniprésents dans les échappées de cette Vuelta depuis la première étape en ligne dimanche dernier. Reste à savoir quel coureur de la formation andalouse il convient de filer. Après Javier Ramirez dimanche et lundi, Sergio Carrasco mardi, José-Vicente Toribio mercredi et Juan Estrada jeudi, c’est au tour de Jorge-Martin Montenegro de prendre la fuite.

Alessandro Petacchi conquiert à Orihuela sa 20ème victoire d’étape dans la Vuelta.

Le coureur d’Andalucia-CajaSur n’est pas tout seul à attaquer après 2 kilomètres seulement de route. Il est accompagné par trois coureurs : Vladimir Isaichev (Xacobeo-Galicia), Martin Pedersen (Footon-Servetto) et Dominik Roels (Team Milram). Pas de coureur français en revanche aujourd’hui pour s’immiscer dans l’échappée matinale, quasiment vouée à l’échec. Pourtant, le quatuor obtient bien jusqu’à 10’30 » d’avance, mais le peloton ne veut décidément pas laisser faire les attaquants dans les étapes dites de plaine de ce Tour d’Espagne, et plusieurs équipes visant une arrivée massive s’allient pour mener la poursuite. Les quatre hommes du jour vont bien résister mais le paquet a bien orchestré son coup et il rejoint Vladimir Isaichev, Jorge-Martin Montenegro, Martin Pedersen et Dominik Roels.

A moins de 10 kilomètres de l’arrivée, voilà donc le peloton regroupé. On va avoir droit à un sprint royal, tous les sprinteurs étant parvenus à se maintenir dans le peloton aujourd’hui, et tous bénéficiant du soutien de leurs coéquipiers. En vue du Mondial cependant, les automatismes n’ont pas nécessairement besoin d’être acquis ici. Un coureur comme Mark Cavendish (Team HTC-Columbia), qu’on a vu devoir se débrouiller seul récemment, ne sera pas beaucoup plus épaulé en Australie le mois prochain, sa nation, la Grande-Bretagne, ne bénéficiant que de trois tickets pour les Championnats du Monde. Mark Cavendish va devoir s’habituer à sprinter sans apport extérieur… et ce n’est pas gagné. Ca ne le serait pas d’autant plus pour Alessandro Petacchi (Lampre-Farnese Vini) s’il n’avait pas à ses côtés un extraordinaire train bleu et rose.

Passé à côté de ses premiers sprints sur ce Tour d’Espagne, le finisseur italien est cette fois emmené dans un fauteuil par l’ensemble de ses coéquipiers, qui mettent le peloton en file indienne dans les 5 derniers kilomètres et placent en orbite leur capitaine de route. A 36 ans, Alessandro Petacchi possède d’excellents restes. Une fois lâché, rien ne peut plus l’arrêter. Il s’en va décrocher sa vingtième victoire d’étape dans la Vuelta (deux en 2001, une en 2002, cinq en 2003, quatre en 2004, cinq en 2005, deux en 2007). Mark Cavendish semble très costaud dans sa roue mais il est enfermé presque jusque sur la ligne et se contente de suivre la roue de l’Italien, assis dans son sillage. Il termine 2ème malgré tout, ce qui laisse présumer de son excellente condition. Au général, Philippe Gilbert se maintient en Rouge.

Demain samedi, la huitième étape se disputera entre Villena et Xorret del Cati (190 km).
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Classement 7ème étape :

1. Alessandro Petacchi (ITA, Lampre-Farnese Vini) les 187,1 km en 4h36’12 »
2. Mark Cavendish (GBR, Team HTC-Columbia) m.t.
3. Juan-José Haedo (ARG, Team Saxo Bank) m.t.
4. Andreas Stauff (ALL, Quick Step) m.t.
5. Tyler Farrar (USA, Garmin-Transitions) m.t.
6.  Denis Galimzyanov (RUS, Team Katusha) m.t.
7. Robert Förster (ALL, Team Milram) m.t.
8. Sébastien Hinault (FRA, Ag2r La Mondiale) m.t.
9. Daniele Bennati (ITA, Liquigas-Doimo) m.t.
10. Wouter Weylandt (BEL, Quick Step) m.t.
Classement complet

Classement général :

1. Philippe Gilbert (BEL, Omega Pharma-Lotto) en 27h12’38 »
2. Igor Anton (ESP, Euskaltel-Euskadi) à 10 sec.
3. Joaquin Rodriguez (ESP, Team Katusha) m.t.
4. Vincenzo Nibali (ITA, Liquigas-Doimo) à 12 sec.
5. Peter Velits (SVQ, Team HTC-Columbia) à 16 sec.
6. Tejay Van Garderen (USA, Team HTC-Columbia) à 29 sec.
7. Frank Schleck (LUX, Team Saxo Bank) à 50 sec.
8. Ruben Plaza (ESP, Caisse d’Epargne) à 54 sec.
9. Ezequiel Mosquera (ESP, Xacobeo Galicia) à 55  sec.
10. Nicolas Roche (IRL, Ag2r La Mondiale) à 58 sec.
Classement complet

Classement par points :

1. Mark Cavendish (GBR, Team HTC-Columbia) 56 pt
2. Tyler Farrar (USA, Garmin-Transitions) 53 pt
3. Alessandro Petacchi (ITA, Lampre-Farnese Vini) 51 pt
4. Philippe Gilbert (BEL, Omega Pharma-Lotto) 50 pt
5. Igor Anton (ESP, Euskaltel-Euskadi) 41 pt
6. Joaquin Rodriguez (ESP, Team Katusha) 34 pt
7. Vincenzo Nibali (ITA, Liquigas-Doimo) 34 pt
8. Yauheni Hutarovich (BLR, FDJ) 33 pt
9. Koldo Fernandez (ESP, Euskaltel-Euskadi) 30 pt
10. Daniele Bennati (ITA, Liquigas-Doimo) 28 pt

Classement de la montagne :

1. Serafin Martinez (ESP, Xacobeo-Galicia) 13 pt
2. Dario Cataldo (ITA, Quick Step) 8 pt
3. David Moncoutié (FRA, Cofidis) 6 pt
4. Xavier Tondo (ESP, Cervélo TestTeam) 5 pt
5. Vladimir Karpets (RUS, Team Katusha) 5 pt
6. Niki Terpstra (PBS, Team Milram) 5 pt
7. Egoi Martinez (ESP, Euskaltel-Euskadi) 5 pt
8. Sergio Carrasco (ESP, Andalucia-CajaSur) 5 pt
9. Jorge-Martin Montenegro (ESP, Andalucia-CajaSur) 3 pt
10. Mickaël Delage (FRA, Omega Pharma-Lotto) 3 pt

Classement par équipes :

1. Caisse d’Epargne (ESP) en 81h11’48 »
2. Team Katusha (RUS) à 1’05 »
3. Omega Pharma-Lotto (BEL) à 1’18 »
4. Team HTC-Columbia (USA) à 1’48 »
5. Euskaltel-Euskadi (ESP) à 2’56 »
6. Cervélo TestTeam (SUI) à 4’36 »
7. Liquigas-Doimo (ITA) à 4’50 »
8. Ag2r La Mondiale (FRA) à 7’19 »
9. Xacobeo-Galicia (ESP) à 8’15 »
10. Lampre-Farnese Vini (ITA) à 8’32 »