Week-end de changement d’heure, on pose 3 heures, on en retranche une et le départ est fixé à 8 devant la grotte du chef lieu des Pyrénées, les hautes. On prend 65, et on retranche une unité, pour arriver, 201 kilomètres plus loin, à Laruns, la course a mis le cap vers la mer, l’océan, on est passé par des très hautes, on arrive dans le 64, les Pyrénées au bon goût d’Atlantique. Si on osait, et on ose, on le reconnaît! on dira que cette course, les Hautes Pyrénées l’essorent sur 180 kilomètres et les Pyrénées Atlantique la rincent sur 20, la descente finale du col d’Aubisque, le col où beaucoup de coureurs, ceux qui sont moins concernés par le général ou favoris du contre-la-montre, verront les Champs-Elysées, du haut des 1709 mètres de l’ultime col du Tour, millésime 2018.

Si l’étape 17, celle de Bagnères à Saint Lary avec le col du col de Portet en point d’orgue, l’étape 19 ira visiter les mythes Pyrénéens, l’Aspin, le magnifique et sa vallée d’Aure en arrière plan, puis le Tourmalet en majesté qui se prépare à fêter Eugène Christophe, son maillot jaune, sa fourche cassée, son arrêt obligatoire à Sainte Marie de Campan, et enfin l’enchaînement Soulor au macadam sur lequel on pourrait jouer au billard, jamais loin de son compère l’Aubisque, son tunnel en courbe, et ses stèles ou marques de l’histoire de Gordini 1928 et ses 40 minutes d’avance en passant par Wim Van Est et sa montre Pontiac saine et sauve, histoire de ne plus jamais être en retard, surtout aux freinages.

 

De 402 mètres au-dessus du niveau de la mer, à Lourdes, à 482, ceux de Laruns, une Escapade (excellent fromage des Pyrénées, au moins aussi fameux que sa charcuterie locale, pour récupérer des efforts fournis tout au long de la journée) avec 4500 mètres de dénivellation, ceux des grands cols visités, de la route historique du Tour sur Pau-Bayonne, des panneaux « partageons la route » si bien vus par tous les temps, et surtout ceux qui courent, des cols, mais aussi des côtes: Loucrup, km 7, Capvern-les-bains km 40, après avoir visité le superbe château de Mauvezin km 30, des bosses de force 4, la catégorie, arrêt à Sarrancolin km 58, on n’est pas des pros!, même si Bruno Armirail, déjà FDJ et plus tout à fait armée de terre, nous a fait le plaisir de nous montrer la route jusqu’au sommet du Tourmalet, la classe alors qu’il est en reprise « légère », si c’est par fort de café Segafredo, saveur Emonda, celle de Trek, machine équipée en Durace de Shimano, fin de l’intermède de la première vraie sortie du futur team Trek-Vélo 101, un peu moins noir de café, mais toujours aussi bleu, la couleur de la Provence. Pas d’arrêt à Arreau, manquerait plus que ça, virage à droite et c’est parti pour 12 kilomètres où il faut de temps en temps regarder en arrière tellement c’est beau et pas du tout parce que ça chambre sur Thibaut Pinot, lâché par Tony Martin, mais il s’est largement rattrapé depuis, de l’Alpe au Giro et ce n’est pas fini.

Assurément on a ici le genre d’étape propice à une échappée au long cours, partie dans les premières difficultés, une échappée avec un beau paquet, genre 2 douzaines, toutes les équipes représentées ou presque, on n’est jamais trop quand on a autant de bornes et de mètres à grimper, échappée largement capable d’aller jusque dans le col des Bordères, km159;5 2ème catégorie, à 1156 mètres au dessus du niveau de la mer et 3 km après avoir visité le lac d’Estaing, un vrai beau lac d’altitude. Descente rapide et plongée vers le pied du Soulor, 8 kms qui oscillent entre 7, 7.5 et 8.5%, de la pente certes, mais largement atténuée par la qualité du revêtement, on gagne bien 1/2% sur le coup, bascule à droite, tout à bloc et à droite sur 4 kms, et remontée vers les Pyrénées Atlantiques, les 1709 mètres de l’Aubisque, l’Atlantique déjà, même s’il reste près de 20 kms pour accéder à Laruns, mais rapides, faciles, sans danger, où il ne devrait pas se passer grand chose, sauf si un orage à la Menté, passait par là.

Et les cadors, la bagarre pour le maillot jaune qui aura 100 ans moins un, c’est pour 2019 on l’a dit, la célébration, bonne question, mais réponse qui n’engage que nous. Une longue étape, un sommet du Tourmalet encore loin de l’arrivée, au km 108, avant la très longue plongée vers les gorges de Luz, puis Argelès-Gazost km, quels beaux noms les villages des Pyrénées quand même! et le pied des Bordères, une bosse de 6 kilomètres. Long, très long transit, qui risque de condamner les initiatives chez les seigneurs qui auront en tête le contre-la-montre pimenté du lendemain, et permettre, on leur souhaite aux secondes lames, celles qui coupent la ligne d’arrivée en premier, le jour où les tout bons ont décidé de partager le festin.

 

Vous allez retrouver la vidéo de cette magnifique journée dans les Pyrénées, très prochainement, disons vers le 17 novembre, il faisait un temps à mettre le maillot de bain, l’Atlantique déjà ou à tout le moins, le maillot manches courtes, nous on l’a mouillé, bravo à tous ceux qui nous ont accompagnés, aux collectivités qui nous ont magnifiquement accueillis. Juillet est encore bien loin, mais on salive déja aux 65, 64 bonnes raisons qu’on aura de venir visiter les Pyrénées, hautes, basses, au niveau de la mer, de la montagne à la mer, on ne s’en lasse pas.