Lorsque le peloton s’élancera de Montpellier pour rejoindre Albi le vendredi 5 juillet prochain, il aura déjà parcouru de nombreux kilomètres et sera parti depuis pratiquement une semaine. Les 205 kilomètres de ce parcours à cheval sur l’Hérault et le Tarn, n’auront rien d’une étape de transition.  Les organismes ne pourront pas récupérer avant d’aborder les Pyrénées, bien au contraire. L’étape servira à l’inverse d’apéritif avant le menu copieux qui attend les coureurs pour les deux jours suivants. D’autant que la fatigue commencera déjà à peser après un peu moins d’une semaine de course.

Après être arrivé la veille à Montpellier, les coureurs repartiront de cette ville sportive, championne de France de football et de handball en 2012. Un fait suffisamment rare sur ce Tour de France 2013 pour être souligné. Pendant toute la première partie d’étape, le peloton aura une vue imprenable sur les vignobles du Languedoc en passant Montagnac, Roujan ou encore Gabian. Côté sportif, les choses se corseront à Montbazin où la première côte du parcours est située. Si elle n’est pas difficile, elle est en revanche une rampe de lancement idéale pour l’échappée du jour.

Les 70 premiers kilomètres dessinés à travers les abbatiales et les châteaux n’ont rien de vraiment compliqué. Mais les éléments naturels pourraient considérablement changer la donne. Après avoir subi le Mistral les jours précédents, la Tramontane pourrait faire son apparition. Vous vous en rendrez compte en découvrant la reconnaissance en vidéo tout à l’heure. Ce vent froid peut souffler très fort et de côté donc gare aux bordures !

A partir d’Hérépian, la course changera de visage. Le bien nommé col des Treize Vents se dressera devant les coureurs. Sur ce col très sinueux, le vent sera tantôt favorable, tantôt défavorable mais sera sans aucun doute présent en juillet. Les difficultés s’enchaîneront sur les kilomètres qui suivront. Au sommet du col des Treize Vents, le peloton descendra très rapidement sur Saint-Gervais-sur-Mare, avant d’attaquer une nouvelle difficulté. Le col de la Croix de Mounis sera à franchir dès la sortie de ce petit village aux rues étroites. Le sommet de cette troisième difficulté situé à 809 mètres d’altitude marquera l’entrée dans le département du Tarn. À cet instant et après 95 kilomètres de course, les fuyards auront certainement profité de l’enchaînement pour creuser l’écart.

Il restera pourtant près de 111 kilomètres sans grande difficulté à parcourir pour rejoindre Albi. Quelques reliefs sont cependant à noter. Le col de la Jasse sera le premier col du Tarn à être franchi à 97 kilomètres du but. Les coureurs prendront ensuite la direction de Lacaze pour emprunter la côte de la Quintaine, longue de plus de huit kilomètres. Les pros devraient monter cette côte aux pourcentages modestes sans problèmes. D’autant qu’il y trouveront une végétation fournie qui leur permettra de se cacher du soleil.

Les coureurs s’approcheront alors doucement d’Albi. Il ne restera que la côte de Teillet à franchir. Celle-ci pourrait servir de tremplin aux plus costauds de l’échappée pour décrocher la victoire dans l’ancienne grande cité cathare. Car selon nos pronostics, le bouquet de l’étape ne devrait pas échapper à un baroudeur. Le parcours est suffisamment escarpé pour leur donner plus qu’un espoir de victoire après deux journées dessinées pour les sprinteurs. Ceux-ci chercheront aussi à garder des forces pour les deux étapes de montagne qui les attendent. Sur un parcours qui ressemble comme deux gouttes d’eau à l’étape Issoire-Saint-Flour du Tour 2011, on imagine facilement les ambitions des baroudeurs habitués de ce type de raids comme Thomas Voeckler (Team Europcar), Sandy Casar (FDJ) ou Luis Leon Sanchez (Blanco). À moins que l’air du sud-ouest ne donne des ailes à Pierrick Fedrigo (FDJ)…