Huit jours avant que la Vuelta ne s’élance d’Andalousie, la liste des têtes d’affiche grossit jour après jour. Mais qui dit têtes d’affiche ne dit pas automatiquement favoris. Plus que jamais, la session de septembre aura des allures de rattrapage. Mais nul ne sait ce qu’il faudra vraiment attendre de coureurs comme Alberto Contador et Chris Froome, qui n’ont plus couru depuis leurs fractures respectives au Tour de France. Des grands noms annoncés sur la Vuelta, aucun n’a vraiment apporté à ce jour les garanties suffisantes pour en faire un véritable favori. Aucun jusqu’à l’arrivée de la troisième étape du Tour de Burgos à Lagunas de Neila, au bout d’une belle étape montagneuse de 170 kilomètres au départ de Comarca de Pinares.

En accrochant le dossard 1 à son maillot mercredi, Nairo Quintana (Movistar Team) renouait avec la compétition qu’il avait laissée le 1er juin dernier sur une victoire finale dans le Giro. Le Colombien, qui s’est entraîné tout l’été dans les montagnes de son pays, a en tête de remporter la Vuelta, conscient que l’adversité qu’il y retrouvera sera autrement plus redoutable que celle du Tour de Burgos. N’empêche qu’il fallait être devant dans cette rude étape qu’il avait d’ailleurs remportée l’an passé, et qu’en cela Nairo Quintana aura répondu plus que présent.

L’équipe Movistar est déjà bien rodée. C’est elle qui assume la poursuite des six échappés matinaux, Sergey Klimov (RusVelo), Luis Mas (Caja Rural-Seguros RGA), Mirko Tedeschi (Neri Sottoli-Yellow Fluo), Pablo Torres (Burgos-BH), Beñat Txoperena (Euskadi) et Andrey Zeits (Astana). Quand ils sont repris à une trentaine de kilomètres de l’ascension finale, la voie se libère pour Nairo Quintana. Mais le Colombien entend porter son effort le plus tard possible, quitte à jouer avec le feu en laissant filer dans la dernière montée le Basque Mikel Landa (Astana), vainqueur au même endroit en 2012. Il n’y a pourtant pas de danger. Quand Quintana décide d’accélérer, il rentre en deux temps trois mouvements sur l’éclaireur qu’il dépose à 400 mètres du sommet pour s’en aller renouer avec une victoire en terrain conquis.

Les quelques secondes de célébration que s’autorise le vainqueur du Giro permettent à Daniel Moreno (Team Katusha) de revenir à 6 secondes sur la ligne. L’Espagnol n’a pas dit son dernier mot, 2ème à 1 petite seconde au classement général, mais la perspective du contre-la-montre final avantage Quintana qui, s’il s’en sort avec les honneurs dimanche, s’avancera vers la Vuelta avec le statut de grand favori.

Demain samedi, la quatrième étape reliera Medina de Pomar à Villarcayo (184 km).

Classement 3ème étape :

1. Nairo Quintana (COL, Movistar Team) les 170 km en 4h27’34 » (38,1 km/h)
2. Daniel Moreno (ESP, Team Katusha) à 6 sec.
3. Mikel Landa (ESP, Astana) à 10 sec.
4. David Arroyo (ESP, Caja Rural-Seguros RGA) à 19 sec.
5. Janez Brajkovic (SLO, Astana) à 35 sec.
6. Paolo Tiralongo (ITA, Astana) à 41 sec.
7. Matteo Rabottini (ITA, Neri Sottoli-Yellow Fluo) à 46 sec.
8. Valerio Agnoli (ITA, Astana) à 48 sec.
9. Peio Bilbao (ESP, Caja Rural-Seguros RGA) à 58 sec.
10. Sergio Pardilla (ESP, MTN-Qhubeka) à 1’07 »

Classement général :

1. Nairo Quintana (COL, Movistar Team) en 11h30’59 »
2. Daniel Moreno (ESP, Team Katusha) à 1 sec.
3. David Arroyo (ESP, Caja Rural-Seguros RGA) à 37 sec.
4. Janez Brajkovic (SLO, Astana) à 46 sec.
5. Valerio Agnoli (ITA, Astana) à 52 sec.
6. Paolo Tiralongo (ITA, Astana) à 59 sec.
7. Matteo Rabottini (ITA, Neri Sottoli-Yellow Fluo) à 1’04 »
8. Peio Bilbao (ESP, Caja Rural-Seguros RGA) à 1’09 »
9. Sergio Pardilla (ESP, MTN-Qhubeka) à 1’13 »
10. Daan Oliver (PBS, Giant-Shimano) à 1’34 »