Le moment de l’année où les premières feuilles tombent des arbres coïncide avec la fin de saison cycliste. Et pour que cet adieu à la saison soit réussi, le Tour de Lombardie a retrouvé sa place de dernier grand rendez-vous, un an après que le championnat du Monde qatari ait bouleversé le calendrier. Les grands noms du peloton ont choisi de répondre présent, et la classique des feuilles mortes italienne était l’occasion pour les coureurs de Grands Tours de se lancer un ultime défi pour boucler l’année. Si le tenant du titre Esteban Chaves (Orica-Scott) doit déclarer forfait suite à sa chute sur le Tour d’Emilie, Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida), vainqueur il y a deux ans, se poste en grand favori. Mais la concurrence sera rude pour le double vainqueur du Giro, et nul doute que les tricolores auront largement de quoi jouer les trouble-fêtes.

Car avant de s’élancer entre Bergame et Côme sur 247 kilomètres, la plupart des protagonistes au dernier gros bouquet de la saison ont pu se tester sur les nombreuses semi-classiques transalpines. Et les performances remarquées d’Alexandre Geniez (Ag2r La Mondiale), superbe vainqueur des Trois Vallées Varésines, la belle forme de son dauphin ce jour-là, Thibaut Pinot (FDJ) ou encore le talent de David Gaudu (FDJ), à son aise jeudi sur Milan-Turin sont autant d’espoirs pour espérer voir un Français s’imposer en Lombardie, vingt ans après le dernier succès de l’un des leurs, un certain Laurent Jalabert. De plus, le parcours est une copie de celui proposé il y a deux saisons, où Pinot avait pris la troisième place… d’une course remporté par Nibali. Julian Alaphilippe (Quick-Step Floors) pourrait lui aussi tirer son épingle du jeu et profiter de sa fraîcheur de fin de saison. A noter également dans le liste des vainqueurs possibles Rigoberto Uran (Cannondale-Drapac), Adam Yates (Orica-Scott) ou encore Fabio Aru (Astana).

La course devrait se décanter dans les soixante-dix derniers kilomètres, moment où le peloton s’attaquera aux pentes du mythique Madonna del Ghisallo (8,6 km à 6,2 %). Peut-être pas de quoi voir les favoris se faire la guerre tout de suite, mais un rythme élevé éliminera à coup sûr les plus exténués par cette longue saison. Ensuite, il faudra s’élever au Colma di Sormano, dont le final est terrible (1,9 km à 15,8 %), avant que l’enchaînement Civiglio (4,2 km à 9,7 %) – San Fermo Della Battaglia (2,7 km à 7,2 %) ne fasse office de juge de paix dans les trente derniers kilomètres. Ces routes chargées d’histoire, où Coppi et Bartali ont écrit les plus belles pages, proposent un véritable Monument de grimpeurs, qui sacrera un homme fort. Avec le petit espoir qu’il soit bleu-blanc-rouge. – Adrien Godard

Les dix derniers vainqueurs :

2016 : Esteban Chaves (Orica-Scott)
2015 : Vincenzo Nibali (Astana)
2014 : Dan Martin (Garmin-Sharp)
2013 : Joaquim Rodriguez (Katusha)
2012 : Joaquim Rodriguez (Katusha)
2011 : Oliver Zaugg (Team Leopard-Trek)
2010 : Philippe Gilbert (Omega Pharma-Lotto)
2009 : Philippe Gilbert (Silence-Lotto)
2008 : Damiano Cunego (Lampre)
2007 : Damiano Cunego (Lampre)